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IV Grande variation sur la tentation désabusée du christianisme Le héros, malgré le besoin qu'il en ressentait, ne s'est pas...

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« IV Grande variation sur la tentation désabusée du christianisme Le héros, malgré le besoin qu'il en ressentait, ne s'est pas résolu à se « présenter au confessionnal».

Le narrateur remarque que les « préjugés philosophiques» l'avaient détourné de la foi chrétienne.

li invoque aussi la mort de sa mère et quant à son père, il n'était pas disponible.

Ne sont pas à négliger non plus les «légendes étranges» et les«superstitions bizarres» du pays où il a été élevé.

Il pré­ cise toutefois que les femmes et les enfants allaient à l'église et qu'une de ses tantes lui dispensa « quelques instruc­ tions».

Il rapporte enfin qu'« après 1815, un Anglais [...] [lui] fit apprendre le Sermon sur la montagne et [lui] donna un Nouveau Testament ...

» Mais, c'est «le souvenir chéri d'une personne morte» et«le besoin de croire» à sa sur­ vie qui l'ont ramené au christianisme. Le narrateur reparle des visions du sommeil (évoquées dans les rêves précédents).

li a trouvé un soutien dans un ami, «nommé Georges».

Alors qu'ils dînaient un jour«dans un petit village des environs de Paris», il remarque une femme venue«chanter près de [leur] table» et dont la voix et le visage lui rappellent ceux d'Aurélia.

L'intérêt pour la vie et pour l'action renaissait en lui.

Mais des difficultés de toutes sortes entravaient ses bonnes résolutions. Il s'était réfugié un jour à l'église Notre-Dame de Lorette. Il était au désespoir, convaincu que«la Vierge [était] morte» et que ses«prières [étaient] inutiles».

Après que les cierges s'étaient éteints, il avait quitté l'église pour se diriger«vers les Champs-Elysées».

«Arrivé sur la place de la Concorde», il songea à se suicider en se jetant dans la Seine; quelque chose l'en empêcha ...

Tout à coup l'univers lui sembla dans la nuit...

Le vagabond harassé rentra chez lui et s'endormit. Le délire reprit au réveil.

Un chœur d'enfants qui invoquaient le Christ résonna à son oreille.

li pensa qu'un office était célé­ bré dans l'église voisine.

Mais il avait la conviction que«le Christ n'[était] plus»; l'obsession de la fin du monde le tenaillait.

Il devait reprendre le chemin de«la maison d'[un] poète allemand»; la femme de ce dernier«envoya chercher un fiacre, et une jeune fille [le] conduisit à la maison Dubois». Le narrateur tente d'abord d'expliquer ce climat d'«irréso­ lution » spirituelle qui fut le sien, par l'histoire de son enfance. Puis il donne des indications sur l'origine de ces nouvelles crises: il s'est senti enkylosé par le poids « des réparations à faire» ; qui ont conduit à son internement «à la Maison Dubois». Sont relatées ici précisément deux nuits délirantes qui répondent aux deux nuits agitées qui précédèrent le premier internement dix ans auparavant (cf.

II et III). Les déterminations de la petite enfance « -Je n'ai jamais connu ma mère qui avait voulu suivre mon père aux armées, comme les femmes des anciens Germains ; elle mourut de fièvre et de fatigue dans une froide contrée de l'Allemagne, et mon père lui-même ne put diriger là-dessus mes premières idées.

» Donc absence des images (la psychanalyse parlera d'imago) parentales.

Le père et la mère du héros, en matière d'éducation spirituelle, furent surtout « un de [ses] oncles» et « une de [ses] tantes» ; deux figures à l'importance inégale et finalement opposées.

L'oncle laissera l'empreinte indélébile de son déisme païen et la tante lui fera « comprendre les beautés et les grandeurs du christianisme».

Toute l'œuvre de Nerval confirme cet impact de l'ascendance avunculaire, de la généalogie oblique.

Notons en tout cas qu'elle est responsable ici de cette tentation pleine d'appréhension qui définit les rapports du héros avec le christianisme, ( on repensera au rêve I de la seconde partie d'Aurélia et au chapitre VI - Châalis- de SylviE).

D'ailleurs cette indécision permanente peut être lisible dans la profession de foi du narrateur: « Je veux expliquer comment [...

] » et plus loin: « - Je croirai avoir fait quelque chose de bon et d'utile en énonçant naivement la succession des idées par lesquelles j'ai retrouvé le repos et une force nouvelle à opposer aux malheurs futurs de la vie.

» On semble osciller en effet entre le présent de l'écriture et la relation émue d'un passé dépassé.

En tout cas le héros aura tenté de se défaire (de se renier?) de l'héritage de l'oncle~ il s'est débarrassé de sa bague, un peu comme il s'était séparé des reliques qui lui rappelaient son idole.

Il voudrait accueillir la grâce chrétienne, mais certaines situations lui sont douloureuses; ainsi à l'église: « Quand on fut à l'Ave Maria, le prêtre s'interrompit au milieu de l'oraison et recommença sept fois sans que je puisse retrouver dans ma mémoire les paroles suivantes.

» N'est-ce pas avouer que sa connaissance des rites catholiques est trop superficielle.... »

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