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Japon (1991-1992): Effondrement boursier L'année 1991 et le premier semestre de l'année 1992 auront été contrastés et riches en événements...

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« Japon (1991-1992): Effondrement boursier L'année 1991 et le premier semestre de l'année 1992 auront été contrastés et riches en événements politiques et économiques tant intérieurs qu'extérieurs.

Le Premier ministre Kaifu Toshiki, après deux ans de mandat, a cédé la place à un chef de faction, Miyazawa Kiichi, ancien ministre des Finances.

Élu le 27 octobre 1991 par le Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir), il a bénéficié de l'appui de trois "poids lourds" du parti: Kanemaru Shin, Ozawa Ichiro et Takeshita Noboru, ancien Premier ministre.

Le grand perdant de cette élection aura été Mitsuzuka Hiroshi, contesté au sein de sa propre faction.

Au plan économique, les résultats sont restés très positifs et le PLD en a bénéficié politiquement, mais la Bourse (le Kabuto-cho) a connu une chute vertigineuse. Le record du "Izanagi boom", pendant lequel avaient été enregistrés cinquante-sept mois de croissance économique en 1965, après les jeux Olympiques de Tokyo, a été battu.

En décembre 1991 le Japon a connu son soixante et unième mois de croissance consécutif.

Cette période appelée le "Heisei boom" (du nom de l'ère actuelle, celle de Heisei - 1991 correspondant à l'an 3) symbolise la vigueur économique et industrielle du Japon, et contraste avec les problèmes qu'ont rencontrés les autres États membres du G7 (Groupe des sept pays les plus industrialisés), à l'exception de l'Allemagne: chômage élevé, déséquilibre des échanges commerciaux avec le Japon, taux de croissance du PNB faible ou négatif (- 0,7% aux États-Unis).

En 1991, la croissance au Japon a été de 4,5% (3,5% seulement pour l'année fiscale, finissant en mars).

Les excédents commerciaux avec les principaux partenaires que sont les États-Unis et la Communauté européenne ont recommencé à augmenter dès les premiers mois de 1991, alors qu'ils avaient diminué en 1988-1990. Le Kabuto-cho en émoi La crise du Golfe (1990-1991) n'a pas vu fléchir la croissance pour le "banquier Japon".

En effet, s'appuyant sur sa neutralité constitutionnelle, le pays a payé pour l'effort de guerre (13 milliards de dollars), mais n'a pas pris part aux combats.

A cette somme se sont ajoutés 4 milliards de dollars versés aux pays du Golfe ayant souffert de la guerre.

Les critiques ont été vives tant à l'extérieur du pays qu'à l'intérieur, et les débats furent animés: faut-il réviser l'article 9 de la Constitution et autoriser l'armée d'autodéfense à prendre part à un certain nombre d'actions en dehors des frontières, comme celle, par exemple, des "casques bleus" des Nations unies? Après plus de cent heures de délibération et en jouant sur l'interprétation de l'article 9 qui, selon les conservateurs, est resté intact, un projet de loi a été présenté au Sénat début juin 1992.

Il distingue les "forces de maintien de la paix" de l'"organisation du maintien de la paix".

Les conservateurs avec l'aide des partis bouddhiste et social-démocrate ont finalement fait passer la loi dite PKO (opérations de maintien de la paix) au Sénat (9 juin 1992) et au Parlement (nuit du 15 au 16 juin) malgré l'opposition farouche des socialistes et des communistes.

Des manifestations, tant au Japon que dans différents pays asiatiques, ont marqué le passage de cette loi qui se veut "humanitaire".

A l'automne 1992, plus de 500 soldats japonais devaient donc aller au Cambodge et le ministère des Finances a prévu un budget d'un milliard de yens pour l'envoi de plus de 500 soldats.

Si les Américains ont salué le passage de cette loi, certains pays asiatiques se sont montrés inquiets de la possible renaissance d'un Japon militaire. La chute de la Bourse a été spectaculaire, l'indice Nikkei passant de 38 915 points en décembre 1989 à 15 542 le 22 juillet 1992.

Il n'avait pas atteint un niveau aussi bas depuis novembre 1986.

En vingt-sept mois, les valeurs du Kabuto-cho ont perdu 54,2%, record absolu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Des spécialistes ainsi que les responsables du ministère des Finances ont estimé que la Bourse est restée anormalement basse compte tenu notamment des bons résultats des exportations. Pour relancer la confiance, le gouvernement a pris un certain nombre d'initiatives au début de l'année fiscale: le taux d'escompte (6% en 1991) a été progressivement abaissé, et est passé de 4,5% à 3,75% le 1er avril 1992, ce qui devrait se traduire par un taux d'inflation assez bas (entre 2,5% et 2,8% en 1992) et par une reprise des investissements en équipements de la part des entreprises.

Mais l'éventualité d'une nouvelle baisse des taux a aussi fait naître la crainte d'une relance du phénomène de la "bulle financière": l'argent bon marché attire les spéculateurs. Le gouvernement, pour sa part, a lancé un certain nombre de grands projets publics pour donner l'exemple. Scandales à répétition La chute boursière a eu plusieurs causes.

Le Japon a d'abord été pris d'un double vertige que l'on pourrait appeler le "syndrome du casino": chacun, ou presque, entre 1986 et 1989, a placé de l'argent un peu sur n'importe quelle action, et a eu l'illusion de pouvoir s'enrichir rapidement.

Les prix du foncier se sont envolés dans les grandes métropoles.

Or, des scandales à répétition ont révélé que certaines grandes maisons de titres avaient prêté de l'argent à des membres influents de la pègre.

Un sentiment croissant de dégoût et de méfiance a gagné le "petit peuple" lorsqu'il a découvert l'étroitesse des liens existant entre les hautes sphères politiques et financières d'une part, et la mafia d'autre part. Ainsi, Abe Fumio, ministre du Développement du Hokkaido en 1989 et "numéro deux" de la faction du Premier ministre Miyazawa Kiichi, a été incarcéré le 13 janvier 1992.

Il avait notamment, contre rémunération, fait bénéficier certaines entreprises d'informations importantes concernant le tracé de projets d'autoroutes et fait obtenir des marchés à l'entreprise Kyowa, laquelle a néanmoins fait faillite.

Miyazawa Kiichi, dont il était très proche et qui a peut-être bénéficié de cet argent pour son élection au fauteuil de Premier ministre, a failli perdre son poste. Une deuxième affaire a concerné le ministre des Postes Watanabe Hideo, de la faction de l'ancien Premier ministre Yasuhiro Nakasone (au pouvoir de 1982 à 1987).

Il a été accusé par un de ses proches d'avoir pendant plus de dix ans aidé, contre argent encore, des jeunes gens de province à entrer dans les grandes universités privées de la capitale.

En effet, les candidats aux universités de renom passent plusieurs concours et peuvent être admis en même temps dans trois ou quatre universités privées ainsi que dans une des meilleures universités d'État.

Quand ils en choisissent une, ils libèrent en même temps une place dans deux ou trois autres.

Cela permet aux "reçus potentiels" classés sur les listes d'attente d'être admis.

Watanabe Hideo aurait beaucoup aidé certains candidats à opérer des "remontées spectaculaires" sur les listes d'attente. Une troisième affaire a mis en cause le "numéro deux" des transports routiers du pays, Sagawa Kyubin (20000 employés et 800 milliards de yens de chiffre d'affaires).

70% de ce chiffre est réalisé à Tokyo où règne le Inagawa Kai, le plus.... »

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