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Japon (1998-1999): D'inéluctables mesures drastiques L'année clôturant la décennie et le siècle est celle du Lièvre dans le zodiaque chinois....

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« Japon (1998-1999): D'inéluctables mesures drastiques L'année clôturant la décennie et le siècle est celle du Lièvre dans le zodiaque chinois.

Beaucoup de Japonais ont espéré qu'elle serait celle du rebond économique.

Les membres du gouvernement et le Premier ministre Obuchi Keizo ont même affirmé que le pire était passé, que le pays se redressait peu à peu et que la conjoncture stagnante, voire récessive, ne serait bientôt qu'un mauvais souvenir. Pourtant, la morosité a persisté.

Le spectre de la spirale déflationniste a plané sur le "triangle de fer" (industrie, monde politique, finance).

L'indice des prix de gros a baissé pour la septième année consécutive (moins 1,5 % par rapport à 1997) et l'on s'attendait à ce que l'investissement dans les entreprises baisse de 10 % pour l'année fiscale 1999 (se terminant en avril 2000). Le Japon pourrait-il éviter de prendre des mesures drastiques comparables à celles adoptées dans certains pays d'Asie du Sud-Est ou en Corée du Sud? Les attitudes dilatoires ne pouvaient qu'encourager la progression de la gangrène financière, avec un risque d'autant plus grand que Wall Street a semblé atteint du même mal que celui qui a frappé le Kabutocho (Bourse de Tokyo) dix ans plus tôt.

Un krach boursier américain n'est plus apparu exclu. Après deux années de croissance faible (1995 à 1997), le marasme s'est installé durablement et 1998 aura été l'année des premières décisions douloureuses et des annonces redoutées: après 336 ans d'histoire, le grand magasin Tokyu a été déclaré en faillite, de même que des banques et des maisons de titres.

Des fusions ont été imposées à des institutions bancaires rivales, comme la Mitsui et la Chuo; l'État japonais a nationalisé de facto la Banque japonaise de crédit et la Banque japonaise de crédit à long terme; des prises de capital dans des entreprises japonaises par des sociétés étrangères ont été opérées, comme cela a été le cas pour le deuxième constructeur automobile Nissan, dont le français Renault a acquis 35 %. Restaurer la solvabilité et renouer avec les bénéfices sont cependant deux choses différentes et les 750 milliards de yens prêtés par l'État aux quinze banques désignées comme "saines", mais en réalité très fragiles, sont apparus à beaucoup d'analystes comme un don à peine déguisé qu'il faudrait certainement renouveler.

Les taux d'intérêt de la Banque du Japon ont été abaissés à un niveau pratiquement nul afin d'inciter les investisseurs à se lancer dans de nouveaux secteurs.

On a constaté un réveil positif des indicateurs économiques à la fin du premier trimestre. Le spectre du chômage et des réductions de salaire Pour les Japonais de tous âges, la principale préoccupation est restée le chômage.

Son taux atteignait 4,4 % (plus de 3 millions de personnes), soit le niveau le plus élevé depuis 1953.

L'"emploi à vie" (qui en fait ne concerne que 20 % à peine des Japonais dans les entreprises contre 8,8 % aux États-Unis) risquait d'être mis davantage à mal. Des multinationales telles que Sony ont annoncé une réduction de 17 000 emplois d'ici 2003, soit 10 % de l'ensemble des effectifs.

Pour sa part, NEC a supprimé 15 000 postes (10 % environ également).

Hitachi a annoncé quant à lui la suppression de 4 000 postes, tout en augmentant la durée du travail d'un quart d'heure par jour et en réduisant les salaires de 5 %.

Kanebo devait lui aussi sacrifier 10 % de ses effectifs.

La production de véhicules chez Toyota, le "numéro un" japonais, a baissé de 30 % en 1998 (de 4,2 à moins de 3,2 millions de véhicules, sur une production nationale inférieure à 6 millions en 1998).

La chaîne de supermarchés Seyu a annoncé la suppression de 1 000 emplois d'ici 2002 et la compagnie d'électricité de Tokyo 2 000 d'ici 2003. Dans les petites et moyennes entreprises, le salaire a pu être réduit de 10 % ou plus.

Les compressions de personnel ont affecté l'emploi des jeunes (seulement 50 postes offerts pour 100 demandes au printemps 1999).

C'est pourquoi le gouvernement a lancé au début de mars 1999 un plan pour la création de 770 000 nouveaux emplois dans des secteurs tels que la santé et les soins aux personnes âgées, l'information et les télécommunications, le tourisme et le logement. Selon les experts, une croissance de 2 % était à attendre pour 2001.

Beaucoup considéraient qu'il fallait attendre l'horizon 2008 ou 2010 pour que le système bancaire retrouve un équilibre.

La balance des échanges avec les États-Unis aura cependant augmenté de plus de 33 % en 1998, ce qui ne pouvait qu'accroître d'autant les tensions bilatérales.

Pendant combien de temps encore pourront être ajournés l'inéluctable restructuration du système bancaire et le constat de faillite des secteurs sinistrés? Plus largement, de nombreux analystes ont plaidé pour des suppressions d'emplois et des mises à la retraite anticipée dans les secteurs où la rentabilité apparaît insuffisante, afin de mieux faire face à la concurrence mondiale.

La presse s'est régulièrement fait l'écho de plusieurs types de scénario, tel celui d'augmenter la masse monétaire de 25 % à 30 % pour enrayer une possible déflation. Il existe un écart très grand entre les propos rassurants voire incantatoires de nombreux hommes politiques et spécialistes économiques et les.... »

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