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« Japon (2002-2003): Effritement des symboles de la puissance Relance ou réforme ? En 2002, le débat entre les partisans d'une politique budgétaire et monétaire antidéflationniste et les avocats des réformes structurelles, autour du Premier ministre, a fait rage.

Les ouvrages critiquant la politique financière et budgétaire du gouvernement auront été des succès d'édition.

En tête des meilleures ventes, Les polémiques économiques revivent, de l'économiste Takemori Shunpei, s'interroge sur le bien-fondé de la politique de réformes du gouvernement.

Depuis l'arrivée de Koizumi Junichiro à la tête du pays en avril 2001, le marché boursier de Tokyo a perdu près de 40 % de sa valeur ! À l'été 2002, l'indice Nikkei est passé sous la barre des 9 000 yens, retrouvant son niveau de 1982.

Enfin, le taux d'épargne des ménages japonais s'est rapproché de celui des États-Unis (5,8 % en 2002 contre 15 % jusqu'à la fin des années 1980).

Après l'effondrement du marché de l'emploi à la fin 1998 – en 2002, le taux de chômage n'a cessé de progresser, touchant particulièrement les femmes et les jeunes diplômés – et de celui des actions, c'est donc un autre symbole de la puissance japonaise qui s'est effrité.

Malgré ses appels en faveur des réformes, Koizumi Junichiro n'a pas réussi à remonter le moral des ménages et à leur redonner confiance en l'avenir. Jouant sur l'opposition des uns et des autres, le Premier ministre a cependant maintenu sa popularité.

Critiqué pour sa position en faveur des États-Unis, la victoire de la coalition anglo-américaine en Irak, en avril 2003, lui aura finalement donné raison.

À la mi-2003, sa cote de confiance dépassait à nouveau les 50 %.

Autre dossier sur lequel Koizumi Junichiro aura fait preuve d'une certaine dextérité, celui de la crise du système financier.

Pour les critiques de cette politique menée conjointement avec le ministre de l'Économie Takenaka Heizo, l'annonce à la fin mai 2003 de pertes records enregistrées par les sept mégabanques japonaises fut une preuve d'échec.

Pour le gouvernement, ce fut au contraire le signe que les banques s'étaient enfin attaquées au problème structurel des mauvaises créances. Au bord de la crise financière L'injection de fonds publics dans le groupe financier Resona Holding, un des principaux groupes bancaires du Japon, en mai 2003 a relancé la polémique. Annoncé en octobre 2002, le plan Takenaka visant à restaurer la confiance dans le système financier (via des injections de fonds publics, des restructurations des principaux établissements bancaires, le changement des dirigeants, la protection de l'épargne, etc.) a commencé de porter ses fruits grâce à une évaluation plus rigoureuse des fonds propres des banques.

Dans cette perspective, le Premier ministre avait procédé, fin septembre 2002, à un remaniement ministériel, renforçant la position de l'un de ses ministres les plus contestés par les «forces de la résistance» (surnom donné à l'opposition par les médias), Takenaka Heizo.

Ce dernier a été promu à la tête de l'Agence financière (un organisme de tutelle des banques et organismes financiers), en plus de son poste au ministère de l'Économie, tandis que Yanagisawa Hakuo, opposant à la ligne défendue par Takenaka Heizo et le porte-parole du gouvernement, Fukuda Yasuo, a été évincé, ce qui indiquait que le gouvernement souhaitait régler le problème récurrent des mauvaises créances. À la fin avril 2003, la Bourse de Tokyo a cependant battu ses records de baisse depuis l'éclatement de la bulle financière à la fin 1989, en raison de la chute de la valeur de l'action Sony.

Cette véritable «secousse» a non seulement affecté les cours du secteur de l'électronique, mais également l'économie japonaise dans son entier.

L'annonce d'une perte de 116,1 milliards de yens dans les activités électroniques a jeté le trouble parmi des investisseurs de plus en plus dubitatifs sur la stratégie de Sony.

En revanche, des sociétés auparavant en difficulté, comme NTT ou Matsushita, ont semblé réussir leur mutation.

Dans de nombreux secteurs de haute technologie, les entreprises japonaises se sont renforcées.

De 1987 à 2000, le chiffre d'affaires des filiales japonaises à l'étranger est passé de 55 000 milliards à 129 000 milliards de yens.

Dans le même temps, le pourcentage de la production réalisée à l'étranger a triplé.

La mondialisation de l'économie japonaise (délocalisations, ouverture aux capitaux étrangers, déréglementation) a progressé.

En 2002, la Chine est ainsi devenue le premier fournisseur du Japon, détrônant les États-Unis. Groupes industriels et sociétés de services ont poursuivi leurs politiques de restructurations et de réduction des coûts, sous la pression de la concurrence étrangère.

Un véritable changement de générations a été engagé au sein des entreprises, en faisant appel à du «sang neuf» et des compétences extérieures pour remplacer des dirigeants atteints par le «mal japonais» (incapacité de mener les réformes nécessaires et absence du sens des responsabilités).

La société de commerce Misumi – spécialisée dans les pièces détachées en or – a fait sensation lorsque son P-DG, à la tête de l'entreprise pendant trente-trois ans, a coopté un ancien du Boston Consulting Group pour lui succéder.

Chez le groupe de distribution Lawson ou la société informatique Ascii, on a fait appel à des P-DG âgés de quarante-trois ans. Veillée d'armes électorales À la veille de l'élection du président du Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur) prévue pour la fin septembre, les principales factions du premier parti de la coalition gouvernementale ont multiplié les signes et déclarations hostiles à l'encontre d'un Premier ministre dont les projets (privatisation des Postes et des régies d'autoroutes, réformes du système de santé et de la fiscalité, envoi de troupes des Forces d'autodéfense lors de l'intervention anglo-américaine en Irak, etc.) menaçaient le système traditionnel.

Sur de nombreux dossiers, comme la réforme fiscale ou la décentralisation, Koizumi Junichiro a été obligé de transiger, reportant souvent la responsabilité des décisions sur des commissions «indépendantes» dont il a lui-même nommé les membres.

À l'occasion de la remise de son rapport final début juin 2003, la commission de «promotion de la réforme de la décentralisation», présidée par le P-DG du groupe Toshiba Nishimuro Taizo, a provoqué un débat politique virulent entre les partisans d'une véritable décentralisation – impliquant un transfert total des ressources fiscales aux régions – et ceux favorables à des demi-mesures.

Aucun ministère ne souhaitant voir l'un de ses moyens d'influence lui échapper, chacun a tenté de défendre ses positions via ses relais au sein du PLD. Le rôle plus actif des Forces d'autodéfense aux côtés des États-Unis après la guerre a été discuté, alors que la menace de la Corée du Nord de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) a fait voler en éclats les tabous du nucléaire et de la révision de la Constitution pacifiste de 1946.

Les jeunes générations politiques, plus proches du réalisme politique, réclamaient que l'article 9, stipulant que le Japon renonce à.... »

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