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Jean de La Bruyère, «Du Souverain ou de la République», Les Caractères, 1688. La guerre a pour elle l'antiquité ;...

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« Jean de La Bruyère, «Du Souverain ou de la République», Les Caractères, 1688. La guerre a pour elle l'antiquité ; elle a été dans tous les siècles : on l'a toujours vue remplir le monde de veuves et d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille.

Jeune Soyecour1 ! je regrette ta vertu, ta pudeur, ton esprit déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable, je plains cette mort prématurée qui te joint à ton intrépide frère, et t'enlève à une cour où tu n'as fait que te montrer : malheur déplorable, mais ordinaire! De tout temps les hommes, pour quelque morceau de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller, se brûler, se tuer, s'égorger les uns les autres ; et pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté, ils ont inventé de belles règles qu'on appelle l'art militaire ; ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus solide réputation ; et ils ont depuis renchéri de siècle en siècle sur la manière de se détruire réciproquement.

De l'injustice des premiers hommes, comme de son unique source, est venue la guerre, ainsi que la nécessité où ils se sont trouvés de se donner des maîtres qui fixassent leurs droits et leurs prétentions.

Si, content du sien, on eût pu s'abstenir du bien de ses voisins, on avait pour toujours la paix et la liberté. Jean de La Bruyère, «Du Souverain ou de la République», Les Caractères, 1688. La guerre a pour elle l'antiquité ; elle a été dans tous les siècles : on l'a toujours vue remplir le monde de veuves et d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille.

Jeune Soyecour1 ! je regrette ta vertu, ta pudeur, ton esprit déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable, je plains cette mort prématurée qui te joint à ton intrépide frère, et t'enlève à une cour où tu n'as fait que te montrer : malheur déplorable, mais ordinaire! De tout temps les hommes, pour quelque morceau de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller, se brûler, se tuer, s'égorger les uns les autres ; et pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté, ils ont inventé de belles règles qu'on appelle l'art militaire ; ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus solide réputation ; et ils ont depuis renchéri de siècle en siècle sur la manière de se détruire réciproquement.

De l'injustice des premiers hommes, comme de son unique source, est venue la guerre, ainsi que la nécessité où ils se sont trouvés de se donner des maîtres qui fixassent leurs droits et leurs prétentions.

Si, content du sien, on eût pu s'abstenir du bien de ses voisins, on avait pour toujours la paix et la liberté. 1.

Jeune homme tué à la guerre et dont La Bruyère avait peut-être été le précepteur. Comment le moraliste dénonce-t-il la guerre. I- Le texte d’un moraliste : A- Le moraliste • Parle de la guerre et des hommes en général mais parle en son nom => 2 « Je ». + parle à son ancien élève : « te ; tu ; ton ; ta » => allocution (figure de style qui consiste à parler à un être absent : ici qui est mort). • Entre directement dans le sujet > cf.

le premier mot « la guerre » + Cf.

tout le champ lexical de la guerre. Vocabulaire, champ lexical du moraliste : « l'injustice ; ta vertu ; ta pudeur… ». B- Généralisation Présent de vérité générale : « a pour elle » + passé composé à valeur aussi de vérité : « a été ; ils ont attaché ». + Tournures généralisantes => « toujours » ; « De tout temps les hommes » + « ils » et « la guerre » > article défini. => Moyen d’argumentation : comme une.... »

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