John Maynard KEYNES A long terme, nous serons tous mans. Les économistes s'assignent une tâche trop facile, trop inutile, si...
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John Maynard
KEYNES
A long terme, nous serons tous mans.
Les économistes
s'assignent une tâche trop facile, trop inutile, si à la saison des tempêtes, la seule chose qu'ils puissent nous
dire est que l'océan redevient calme lorsque la tornade
est passée.
Théorie générale ...
, 1936
John Maynard Keynes est né à Cambridge en 1883.
Son environnement familial le met très jeune en contact avec l'économie.
Après des études en mathématiques et en économie, il est nommé
secrétaire d'Etat aux Affaires indiennes.
En 1908, il devient enseignant à l'Université de Cambridge.
Toute sa vie J.M.
Keynes conduira parallèlement une activité publique importante et une réflexion théorique sur la vie économique.
En 1919, il publie "Les conséquences économiques de la paix".
Dans cet ouvrage, il s'oppose aux dispositions du "Traité de
Versailles" relatives aux réparations imposées aux Allemands dont
il met en évidence les effets pervers sur le plan macro-économique.
Cette attention portée aux interdépendances macro-économiques se retrouve dans le "Traité de la monnaie" qui paraît en 1931.
Dans les années 1930, King's college de l'Université de
Cambridge où enseigne Keynes, est le lieu d'une réflexion théorique importante.
En 1936, paraît la "Théorie générale de l'emploi,
de l'intérêt et de la monnaie", la référence de tous les keynésiens
et l'objet des critiques de ses adversaires.
Les idées keynésiennes
se diffusent à travers les articles de "l'Economie journal" que dirige Keynes.
En 1944, J.M.
Keynes élabore un projet de réforme
du système monétaire international, le "Plan Keynes", qui sera
présenté par le Royaume-Uni contre le plan de l'américain White
à la conférence de Bretton-Woods.
Keynes est mort en 1946.
le chômage involontaire et durable est possible
une théorie générale
Alors que les économistes néo-classiques examinent les méca
nismes qui contribuent à l'équilibre dans une économie d'échange,
Keynes s'interroge sur les mécanismes qui font que, dans les éco
nomies réelles, l'équilibre de plein emploi ne se produit pas spon
tanément.
La force de l'analyse keynésienne est de chercher à répondre à
cette question en intégrant plus largement encore que Walras l'en
semble des interdépendances entre les éléments de la vie écono
mique.
A.C.
Pigou, à qui Keynes s'est pourtant vigoureusement
opposé, résume bien cet apport de Keynes : "personne avant lui,
autant que je sache, n'avait montré comment tous les facteurs
explicatifs, réels et monétaires en même temps, ensemble et dans
un même schéma théorique dans lequel ils interférent, pouvaient
être étudiés en même temps".
l'approche macro-économique d'ensemble
Pour effectuer cette intégration, Keynes se situe au niveau des
agrégats les plus synthétiques de la vie économique (production
globale, revenu global ...).
Les comportements des agents économiques ne sont pas exclus
de l'analyse, comportement d'épargne et de consommation des
ménages qui utilisent leur revenu, comportement actif des entre
preneurs qui adoptent des stratégies de production et de prix,
comportement du système bancaire ou de l'Etat.
Mais les compor
tements retenus sont ceux qui influencent les agrégats macro-éco
nomiques, et ils ne sont étudiés qu'au fur et à mesure que les be
soins de la macro-économie le requièrent.
Une des caractéristiques
retenues par Keynes est la prise en compte de l'incertitude concer
nant l'avenir.
Ainsi, l'entreprise prend en compte dans sa décision
d'investissement ou de production le niveau de demande futµre
qu'elle anticipe.
Dans cette approche en terme de circuit, il s'agit de cerner
comment la dépense globale de l'ensemble des agents économi
ques d'un pay's affecte la production, comment la production af-
fecte le niveau des revenus et leur répartition, comment le niveau
et la répartition des revenus influencent la dépense.
Une telle démarche modifie la logique de l'analyse et ses résul
tats.
Ainsi, le salaire sera analysé comme un élément du coût des
entreprises mais aussi comme un élément de la dépense des mé
nages.
Une réduction du niveau des salaires est susceptible de
provoquer une chute de la dépense globale.
Celle-ci, à son tour,
peut provoquer une diminution de la production des entreprises,
qui ne produisent que si elles ont des perspectives de vente.
Mais
si les entreprises réduisent leur production, elles n'ont plus de rai
son de garder leur main d'oeuvre.
La chute de la dépense de l'en
semble des agents économiques provoque la chute de l'emploi.
Diminution des salaires
'1-,
Diminution du revenu de l'ensemble des salariés
Diminution de la demande nationale
'1-,
Diminution de la production
'1-,
Diminution de l'emploi
l'insuffisance de la demande effective à l'origine du chômage
Qu'est ce qui détermine le niveau de l'emploi dans une nation ?
La production globale, car pour une technique de production don
née, produire plus demande plus de main d'oeuvre..
Qu'est ce qui
détermine alors cette production ? La demande effective, c'est à
dire la demande que les entreprises attendent, la demande qu'elles
estiment devoir recevoir.
Cette demande peut-être décomposée en
demande de biens de consommation et demande d'investissement.
Si l'ensemble de ces demandes est faible, il peut y avoir équilibre
entre l'offre et la demande de biens et de services mais ce sera un
équilibre de sous-emploi.
Le nombre d'emplois est alors insuffi
sant pour que chaque actif trouve effectivement un emploi.
pourquoi la demande peut-elle être insuffisante ?
Différents facteurs sont, dans l'analyse de Keynes, à l'origine
d'une demande effective insuffisante pour assurer le plein emploi :
la relation revenu-consommation, la nature de l'épargne et de la
monnaie, les taux d'intérêt, l'incertitude face à l'avenir, la spécula
tion...
la consommation est fonction du revenu
La consommation est fonction du revenu, de la "propension
moyenne à consommer" et de la "propension marginale" à con
sommer".
Ce n'est pas l'épargne qui détermine l'investissement
mais la rentabilité attendue (efficacité marginale du capital).
Un
revenu trop faible pour soutenir la consommation, un taux d'inté
rêt trop élevé pour que l'investissement soit stimulé et le chômage
s'installe.
la nature de l'épargne
Dans une économie monétaire, l'épargne ne se concrétise pas
nécessairement par des achats de biens réels, l'épargne peut être
conservée sous forme de monnaie.
Or la monnaie est une créance
sur des productions futures dont on ne connaît ni la nature ni le
prix.
"Une décision individuelle d'épargne revient, pour ainsi dire,
à renoncer à son dîner du jour.
Mais elle n'implique nullement
qu'on prenne simultanément la décision de dîner ou d'acheter une
paire de chaussures une semaine ou une année plus tard ...
Ainsi,
elle déprime l'activité de préparation du dîner d'aujourd'hui sans
stimuler l'activité de préparation d'un quelconque acte de con
sommation future".
la préférence pour la liquidité
Parce que je détiens de la monnaie, je peux envisager d'acheter
n'importe quel bien en vente sur le marché.
Ceci n'est vrai que
parce que je détiens de la monnaie.
Ainsi, si je détiens un bien
réel (immeuble, voiture), il faut d'abord que je trouve un acqué
reur avant de pouvoir acheter un autre bien.
Cette liquidité carac
téristique de la monnaie est si précieuse, estime Keynes, que le
plus souvent l'agent économique préfère la liquidité de la monnaie
à la détention de titres ou de biens réels (préférence pour la liqui
dité).
Il ne renonce à la liquidité de la monnaie que moyennant
une contrepartie (un taux d'intérêt élevé ou des loyers ou des divi
dendes...
qu'il estime suffisamment avantageux...
)
la monnaie introduit l'incertitude
Au niveau de la collectivité nationale, la monnaie introduit une
incertitude nouvelle.
En effet, les sommes thésaurisées (sous
forme monétaire) peuvent être utilisées par leur détenteur pour
acheter n'importe quel bien, et ce, au moment où le détenteur de la
monnaie le décide.
Les entreprises qui, aujourd'hui, produisent,
doivent prendre des décisions concernant la nature et le volume
des biens qu'elles vont fabriquer, mais aussi choisir leurs investis
sements sans savoir avec certitude quels seront demain ou dans les
années qui viennent le niveau et la nature de la demande pour le
produit qu'elles fabriquent.
Pour Keynes, cette incertitude est
source d'instabilité économique.
les déterminants du taux d'intérêt
Par ailleurs, le taux d'intérêt n'est pas, contrairement à ce que
pensent les économistes néo-classiques traditionnels la variable
qui équilibre l'épargne et l'investissement.
Ceci résulte, pour
Keynes, d'une loi psychologique qui veut que le niveau de l'épar
gne est principalement fonction du revenu et non du taux d'intérêt.
Le taux d'intérêt a une influence sur "la préférence pour la liqui
dité", mais pas sur le volume global de l'épargne.
Dans l'approche néo-classique, dans tous les domaines, les prix....
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