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Jules Laforgue, Les Complaintes, « Complainte de la bonne Défunte ». 1. Elle fuyait par l'avenue, 2. Je la suivais...

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« Jules Laforgue, Les Complaintes, « Complainte de la bonne Défunte ». 1.

Elle fuyait par l'avenue, 2.

Je la suivais illuminé, 3.

Ses yeux disaient : « J'ai deviné 4.

Hélas! que tu m'as reconnue ! » 5.

Je la suivis illuminé ! 6.

Yeux désolés, bouche ingénue, 7.

Pourquoi l'avais-je reconnue, 8.

Elle, loyal rêve mort-né ? 9.

Yeux trop mûrs, mais bouche ingénue ; 10.

Oeillet blanc, d'azur trop veiné ; 11.

Oh ! oui, rien qu'un rêve mort-né, 12.

Car, défunte elle est devenue. 13.

Gis, oeillet, d'azur trop veiné, 14.

La vie humaine continue 15.

Sans toi, défunte devenue. 16.

- Oh ! je rentrerai sans dîner ! 17.

Vrai, je ne l'ai jamais connue. Jules Laforgue, Les Complaintes, « Complainte de la bonne Défunte ». 1.

Elle fuyait par l'avenue, 2.

Je la suivais illuminé, 3.

Ses yeux disaient : « J'ai deviné 4.

Hélas! que tu m'as reconnue ! » 5.

Je la suivis illuminé ! 6.

Yeux désolés, bouche ingénue, 7.

Pourquoi l'avais-je reconnue, 8.

Elle, loyal rêve mort-né ? 9.

Yeux trop mûrs, mais bouche ingénue ; 10.

Oeillet blanc, d'azur trop veiné ; 11.

Oh ! oui, rien qu'un rêve mort-né, 12.

Car, défunte elle est devenue. 13.

Gis, oeillet, d'azur trop veiné, 14.

La vie humaine continue 15.

Sans toi, défunte devenue. 16.

- Oh ! je rentrerai sans dîner ! 17.

Vrai, je ne l'ai jamais connue. • Poème composé 4 quatrains et un vers final, seul. 17 octosyllabes. • Les rimes sont embrassées dans les quatrains, du type ABBA. Les mêmes sons sont à la rimes : « U » et « É ». • Il s’agit d’un pantoum mais irrégulier. Pantoum > suite de quatrains (d'octosyllabes ou de décasyllabes) où s'appliquent deux systèmes de reprises : -le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe sont repris respectivement comme premier et troisième vers de la strophe suivante, - et le tout dernier vers du poème doit coïncider avec le premier. Ici, irrégulier.

Cf.

« Je la suivais illuminé » / « Je la suivis illuminé » > imparfait / passé simple ; « Hélas! que tu m'as reconnue ! » / « Pourquoi l'avais-je reconnue » ; « Oeillet blanc, d'azur trop veiné » / « Gis, oeillet, d'azur trop veiné » ; « Car, défunte elle est devenue » / « Sans toi, défunte devenue » => les reprises ne sont pas exactement les mêmes et le dernier vers n’est pas une reprise du premier (même si les sons sont proches). Lecture : • Lors de la lecture, ne pas oublier de bien prononcer les « e » qui sont suivis d’une consonne. Cf.

« Elle fuyait… » ; « l’avais-je reconnue » ; « Elle, loyal rêve mort-né » ; « rien qu'un rêve mort-né » ; « humaine continue » ; « défunte devenue ». • Le pas prononcer le « e » lorsqu’il est suivi d’une voyelle. Cf.

« bouche ingénue » > il faut prononcer « bouchingénue » ; « défunte elle est » > il faut prononcer « défuntellest » *** Ce poème fait écho au fameux sonnet « À une passante » de Baudelaire > thème de la rencontre rapide, fugace, importance du regard…, mais rencontre qui ne se fera pas.

Cf. « Ô toi que j’eusse aimé, Ô toi qui le savais ».

Cf.

« Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, / La douceur qui fascine et le plaisir qui tue » ; « Un éclair...

puis.... »

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