Jurisprudence La jurisprudence est, au sens étymologique, la science du droit. Le mot désigne l'ensemble des décisions des tribunaux sur...
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«
Jurisprudence
La jurisprudence est, au sens étymologique, la science
du droit.
Le mot désigne l'ensemble des décisions des
tribunaux sur une matière, qui servent ensuite de référence ( « faire jurisprudence " signifie « faire autorité ").
Ainsi a-t-on un répertoire de solutions aux questions de
droit controversées.
La jurisprudence est la principale
source du droit dans les pays où il dérive de la coutume,
et elle a une importance considérable en France.
Le droit est l'ensemble des règles qui gouvernent les
rapports des hommes en société, définissant les pouvoirs
d'agir individuels.
Le droit romain, à la base des systèmes
juridiques européens continentaux, en opposition avec les
droits religieux et les droits barbares, a été le premier droit
structuré, faisant appel à des mécanismes juridiques pour
régler logiquement une société complexe.
Le droit des individus et les lois de la cité sont évidemment unis par un rapport dialectique constant qui a historiquement évolué dans /'Antiquité selon que l'on passait de
sociétés rudimentaires, dominées par le sentiment religieux, à des sociétés plus cultivées et plus rationnel/es.
Les lois
Chez les Grecs, les règles du droit public (c'est-à-dire
les règles relatives à l'organisation de l'Etat et à ses
rapports avec les particuliers) étaient, à l'origine, religieuses..
On les tenait pour divines, pour éternelles, et
elles étaient perpétuées par la tradition orale.
C'étaient
des textes brefs, rythmés pour être mieux retenus par la
mémoire.
Elles ne pouvaient être abrogées : ainsi se
trouvaient réglées aussi bien les questions relatives au
mariage, à la succession ou aux délits que les rites des
sacrifices.
Il y avait d'autre part les lois humaines, écrites - les
« nomoi », pluriel de « nomos » - qui procédaient de la
raison et que l'on pouvait attribuer à tel ou tel législateur.
A quelqu'un lui demandant s'il croyait avoir
donné à ses compatriotes les meilleures lois possi-
bles, Solon aurait répondu: « Non, mais celles qui leur
conviennent le mieux.
» Etablies en vue d'un usage précis, donc relatives, perfectibles, les lois devinrent peu à
peu le lien moral de la cité.
Elles héritèrent ainsi du
caractère sacré des lois religieuses qu'elles supplantèrent progressivement.
Même injustes, il fallait s'y plier.
Cette synthèse du génie humain et d'un principe divin,
unanimement acceptée, a été bien exprimée par Démosthène : « Tous lui (à la loi) doivent obéissance pour
cette raison, entre autres, que toute loi est une invention
et un don des dieux, en même temps qu'une prescription
d'hommes sages, le contrat commun d'une cité auquel
tous dans la cité doivent conformer leur vie.
»
Les « prescriptions d'hommes sages» n'étaient pas, au
demeurant, adoptées à la légère.
A Athènes, toute
proposition de loi approuvée par le sénat devait être
soumise à l'assemblée du peuple : des rapporteurs défendaient le projet, d'autres faisaient valoir les avantages de la loi ancienne à laquelle il devait se substituer.
Une commission spécialisée était désignée pour étudier
la question, écouter encore les orateurs défendant chaque point de vue.
Si elle rejetait le projet, sa décision
était sans appel.
Si elle lui était favorable, l'assemblée
se réunissait à nouveau et son vote faisait de la proposition une loi nouvelle.
A Rome, le processus fut à peu près identique.
Sous
la monarchie, les pontifes patriciens (voir à Cultes)
déterminaient les devoirs du peuple envers les dieux
(c'était le droit pontifical).
La loi eut ainsi, et elle
conserva longtemps, un caractère mystérieux pour le
peuple.
Sous la république, les plébéiens exigèrent
d'être informés.
Une commission de dix anciens
consuls, les « decemvirs » rédigea la Loi des XII tables,
dont le texte ne nous est pas parvenu, mais qui affirmait l'égalité civile entre plébéiens et patriciens.
Les
projets de lois préparés par un magistrat furent désormais soumis aux comices centuriates ou tributes (voir à
Démocratie), d'abord pour discussion dans des réunions préparatoires, puis pour le vote.
Le projet adopté
était ratifié par le sénat, procédure remplacée, après
339 avant J .-C.• par une approbation préalable de cette
assemblée.
Les textes des lois nouvelles étaient gravés
sur des tables de marbre ou de bronze.
Le droit romain résidait dans les lois ainsi votées par
les comices, dans la Loi des XII tables, dans les senatus-consultes (voir à Sénat), dans l'édit du préteur urbain indiquant, au début de chaque année, selon quel
esprit il interpréterait les textes.
Les Grecs aimaient le jeu des idées; ils étaient spéculatifs.
Pour eux, jurisprudence, philosophie et politique
ressortaient de démarches intellectuelles voisines.
Les
Romains furent plus réalistes.
Ils conservèrent en outre, de leurs origines paysannes, un penchant procédurier.
Ainsi firent-ils du droit, pour lequel ils étaient
doués, une science.
Les professions juridiques
A Athènes, le plaideur, dans un procès, devait parler
lui-même (voir à Forum pour ce qui concerne les procès}.
Tout au plus pouvait-il faire rédiger son plaidoyer
par un orateur, le logographe.
A Rome au contraire,
les professions juridiques se développèrent.
Au début,
les pontifes se réservèrent les formules et les règles
nécessaires pour agir en jusice.
Puis le calendrier indiquant les jours où il était permis de plaider fut divulgué.
Au IIIe siècle avant J.-C., Coruncanius donna, le
premier, des consultations publiques de droit.
Désormais, il y eut des jurisconsultes, c'est-à-dire des hommes....
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