Kénya (1991-1992) C'est contraint et forcé que le président Daniel Arap Moi s'est résolu à autoriser le multipartisme, à la...
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Kénya (1991-1992)
C'est contraint et forcé que le président Daniel Arap Moi s'est résolu à
autoriser le multipartisme, à la fin de l'année 1991.
Le groupe consultatif de
la Banque mondiale a suspendu toute aide financière au Kénya pour une durée de
six mois lors de sa réunion à Paris les 25 et 26 novembre 1991, dans l'attente
de réformes de fond tant dans les domaines politique qu'économique.
En effet, la corruption endémique a fini par exaspérer, d'autant plus que le
recours à la répression n'a cessé de se banaliser.
Les révélations sur
l'implication d'un proche du président, le ministre de l'Énergie Nicholas
Biwott, dans l'assassinat du ministre des Affaires étrangères, Robert Ouko, en
avril 1990, ont servi de catalyseur à une opposition déterminée.
En dépit de
quelques concessions de façade (remaniement gouvernemental, limogeage puis brève
arrestation en novembre 1991 de N.
Biwott en personne), le régime n'a pu se
refaire une virginité à temps.
Les sanctions internationales ont accéléré les difficultés de l'économie déjà
perturbée par la sécheresse.
Les mauvaises récoltes de maïs ont entraîné des
importations alimentaires coûteuses pour un pays lourdement endetté (plus de 5,5
milliards de dollars en 1990-1991) et confronté à un déficit budgétaire en
accroissement sensible (5,3% du PIB).
En février 1992, le Kénya ne disposait
plus que de quatre jours de réserves en devises, alors que les bailleurs de
fonds envisageaient de poursuivre le gel de leur assistance financière.
Bien qu'en difficulté, le président A.
Moi n'a cependant pas renoncé à se
maintenir au pouvoir.
Tout débat sur d'éventuelles réformes constitutionnelles a
été refusé tandis que le doute persistait, en juin 1992, sur la tenue
d'élections législatives anticipées avant l'échéance normale de 1993.
L'opposition, légitimée dans son....
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