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L A M A RTI N E * LES MÉDITATION S - JOCELYN LES MÉDITATIONS ( 1 ) (Composées de...

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« L A M A RTI N E * LES MÉDITATION S - JOCELYN LES MÉDITATIONS ( 1 ) (Composées de r 8 r 5 environ à r 8 r 9 ; publiées en mars r S zo.

La première édition ne comprenait que vingt-quatre des pièces des éditions actuelles.

C 'est l ' édition de 1 849 qui donna la première Préface, la seconde Préface [Des destinées de la poésie] et les com­ mentaires des Méditations) . Les Méditations sont très vite sorties de l'histoire pour entrer tous ceux qui les lisent ou les relisent les tiennent pour des poèmes d'amour et de douleur où Lamar­ tine, brisé par la mort d'Elvire, chante ses souvenirs et sa souffrance et s'arrache au désespoir en se tournant vers Dieu. L'histoire exacte de Lamartine et des Méditations ne confirme pas cette légende. dans la légende .

Pr esqu e Les « El vires » des " Méditations ''· - Tout d'abord, il y a, dans ces poèmes, d'autres femmes que Mme Charles, ren­ contrée et aimée à Aix et qui mourut à Paris en décem­ bre 1 8 1 7 .

Lamartine avait connu, dans son voyage en Italie (r8 n - r 8 r 2), une jeune ouvrière ou femme de chambre qu'il a idéalisée dans le roman de Graziella.

Il l 'oublia d 'abord fort aisément.

Puis, l'ennui , le lent travail du souvenir, le goût de transposer la vie dans ses rêves vinrent raviver, vers r 8 r 6, la figure harmonieuse de la jeune Napolitaine.

C'est pour elle qu'il imagina le nom d'Elvire.

C'est en transfigurant l'idylle déjà lointaine qu'il a écrit les méditations : A Elvire, le Golfe de Baia, aimables et tendres poèmes qui n'ont pas encore l'accent pathétique du Lac ou de l'Isolement.

Puis, en prenant les eaux d'Aix, il se lie avec Mme Charles.

Il l 'aima, mais non pas comme • Voir dans la Bibliothèque Larousse (7 vol.) . : LAMARTI:-IE, Œuvres choisies ( !)' Voir l'édition de M.

G.

Lans on dans la ' Collection des gran ds écrivains de la Fran cr '• 2' sêrie , il l'a dit.

Il a idéalisé, inconsciemment d'ailleurs, et son amour et celle qu'il aima.

Julie Bouchaud des Hérettes, créole, avait été délaissée par son père, et confiée, à Paris, aux soins d'une tante.

Elle avait traversé, pendant le Directoire, la misère vraie. Puis elle avait couru quelques aventures ; elle y avait montré d'ailleurs de l'énergie et du savoir-faire ; elle n'était pas encore le lis brisé que connaîtra Lamartine.

Elle était belle ; elle savait plaire.

Elle ne sut pourtant épouser qu'un phrsicien de talent, M.

Charles, qui avait trente ans de plus qu elle.

Lorsqu'elle vint se soigner à Aix, elle était dangereusement malade de la poitrine.

C'est elle qui s'éprit du jeune poète.

Lamartine se laissa aimer d'abord.L'Invocatùm qu'il lui adresse (1816) n'est qu'une aimable galanterie.

Mais l'imagination fit son œuvre. Mme Charles était absente le _plus souvent ; elle était lointaine ; elle était mourante ; Lamartme passa de la condescendance à la pitié tendre, de la pitié tendre à l'amour.

Quand Mme Charles mourut, son désespoir fut tragique et sincère.

Nous ne savons pas ce que furent exactement ces amours ; peu importe d'ail­ leurs.

Mme Charles y donna assurément tout son cœur, une tendresse frémissante, profonde et noble.

Elle se haussa par la souffrance, par l'approche de la mort, et parce que celui qu'elle aimait était Lamartine, à cet oubli de soi, à cet appel d'infini, à ce besoin d'éternité qui est la dignité de l'amour. Lamartine, en lui prêtant son âme de poète, ne l'a pas trahie. Mais il y avait en lui la jeunesse invincible et un cœur trop sensible aux attraits des êtres pour ne pas être infid� l e à un souvenir.

Sept mois après la mort de Julie, il avait des projets de mariage et d'indépendance.

n redevenait homme de lettres ; il voulait tenter la fortune et la gloire.

Il était malade, d'aiHeurs ; il avait des ennuis d'argent ; ses projets croulaient ; il restait un inconnu et un gentilhomme fort gueux.

C'est là surtout ce qui nourrissait sa tristesse, son renoncement, sa mélancolie poétique.

Des p iè ces comme l'Isolement et l'Automne ne sont pas la plainte d'un cœur où la place de Julie reste vide.

C'est une plainte romantique, un peu égoïste, sur les cruautés de la vie.

Dans fAutomne même, une strophe nous fait entrevoir la consolatrice : Peut-être dans la foule une âme que j'Ignore Aurait compris âme et m'aurait répondu 1 mon C'est l'âme de miss Birch, qui va devenir Mme de Lamartine. La religion de Lamartine. Assurément les Méditations sont l'œuvre ti'une âme religieuse.

Une seule pièce d'apparence - sceptique, le Désespoir, corrigée par la Prooidence à l'homme. Plus du tiers des pièces est d'une.... »

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