L' ITAL!E : L' INDUSTRIE Les conditions de la vie industrielle ■ Au moment où elle réalisa son unité l'Italie...
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L' ITAL!E : L' INDUSTRIE
Les conditions de la vie
industrielle
■ Au moment où elle réalisa son unité l'Italie avait u n grand retard
industriel par rapport aux autres pays européens : capitaux peu
attirés par l'investissement dans l'industrie, absence de charbon et
de fer peuvent l'expliquer.
Le décollage* s'opéra vers 1 885, les deux
guerres mondiales provoquant ensuite un gros effort.
Mais surtout,
depuis 1 945, l'aide américaine, l'intégration aux Communautés
européennes, l'essor énergétique (équipements hydroélectriques et
découvertes de gaz naturel), le dynamisme des grandes entreprises
d'État ou privées ont largement contribué à ce qu'on a pu appeler le
« miracle italien ».
L'industrie a fait travailler un tiers des actifs et
contribue pour plus de 50 % au P.N.
B.
Mais l'euphorie est passée
avec les années 70, les conditions sociales dégradées, la perte de
marchés davantage gagnés par l'agressivité économique que par la
qualité des produits, le handicap croissant de la dépendance
pétrolière pèsent de plus en plus lourd.
■ Le contexte industriel fait apparaître :
- une main-d'œuvre abondante, supérieure même aux offre d'em
plois puisqu'il y a plus de deux millions de chômeurs, dont
beaucoup de jeunes.
Cette situation influe sur le niveau des salaires.
Mais le « statut des travailleurs » (loi 300 du 20 mai 1 970) fixe, dans
toutes les entreprises de plus de 15 salariés, des modalités très
strictes d'embauche et rend impossible licenciement et recours aux
heures supplémentaires;
- de grandes entreprises, leaders dans leurs branches.
Si la Fiat
est la plus connue, surtout pour ses automobiles, la Montedison
pour l'industrie chimique et !'électrométallurgie, la Snia Viscosa
pour les textiles chimiques, Pirelli pour le caoutchouc, Olivetti pour
les machines de bureau ont aussi des positions dominantes.
- un secteur d'État essentiel*.
En dehors de ses administrations
propres, qui relèvent du secteur tertiaire (services publics, chemins
de fer), l'État italien contrôle une grande part de l'industrie.
Des
offices publics exploitent les métaux et le charbon de Sardaigne.
Recherche et extraction d'hydrocarbures dépendent de l'E.
.I.
(Ente
Nazionale Idrocarburi) et des ses filiales.
Et surtout l'I.R.I.
(Institut
de Reconstruction Industrielle), créé en 1 933 après la cession à l'État
du capital d'affaires industrielles détenu par des banques en
difficulté, et dont le statut actuel a été défini en 1 948 pour
développer l'économie nationale et promouvoir le Sud, a de
multiples ramifications ( 1 30 entreprises, 300 000 salariés).
C'est
pour l'État une arme puissante, mais aussi une lourde charge.
- les petites entreprises jouent un rôle important (90 % de la
production du mobilier, 70 % de l'habillement et de la chaussure) :
gestion souple, main-d'œuvre incomplètement déclarée donc char
ges sociales réduites, en marge de la loi 300; elles se sont en plus
regroupées en 250 consortiums qui leur procurent les avantages de la
concentration sans les inconvénients .
• En matière d'approvisionnements, l'Italie a des ressources
minières variées mais peu abondantes.
Le minerai de fer de l'île
d'Elbe ne fournit que 2 % des besoins nationaux.
Plomb et zinc
viennent de Sardaigne, bauxite du Gargano, mercure de Toscane,
ainsi que les pyrites.
Comme pour l'énergie, il faut recourir
massivement aux importations, afin de foumi.r l'industrie en
matières premières.
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Les holdings d'état ont été l ' un des
moteurs de l'expansion industrielle ita
lienne dans les années cinquante.
Les
deux géants, l ' I .
R .
I .
et l 'E.N.
I .
ont été
créés après la guerre, sur des bases
stricte m e n t commerc i a l es , com m e
· sociétés à but lucratif.
Elles ont été pour
l ' État, qui dans u n pays en développe
ment est la première sou rce de capi
taux, un moyen pratique de faire passer
des fonds dans les i ndustries de base,
sans encou rir le désavantage de l ' ineffi
cacité qui accompagne souvent les
entreprises d' État.
Les Césars d'après•
g uerre de l ' I .R .
I.
et de l' E.N.
I .
, G i u •
seppe Petrilli e t Enrico Mattei, diri
geaient en fait leu rs....
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