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L La conscience - L'avènement du sujet Le « je pense», écrit Kant, doit accompagner toutes mes représentations. La conscience...

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« L La conscience - L'avènement du sujet Le « je pense», écrit Kant, doit accompagner toutes mes représentations. La conscience se définit ainsi comme la présence immédiate et cons­ tante de soi à soi.

Descartes a souligné avec force le caractère fondateur de cette présence.

Le résultat du doute méthodique qu'il entreprit dans les Méditations métaphysiques est de faire apparaître la certitude absolue et préalable à toute autre du« je pense» (en latin cogito) je ne peux essayer d'en douter sans la vérifier, puisque si je doute, je pense.

Même si je pouvais douter du contenu de toutes mes représentations, je ne pourrais douter qu'elles sont mes représentations et qu'elles trouvent leur unité en moi, c'est-à-dire dans l'unité du sujet qui les pense.

Le sujet pen­ sant et conscient de lui-même devient donc ce à partir de quoi s'ordonne toute vérité : il n'y a de connaissance possible du monde des objets que pour un sujet qui les pense et se saisit d'abord comme pensée, c'est-à-dire pour une conscience.

C'est pourquoi, dit Husserl, l'erreur du positivisme est d'être un« objectivisme», c'est-à-dire de ne pas comprendre le travail de la subjectivité à l'œuvre dans la construction de nos représentations du monde, y compris nos représentations scientifiques. - La conscience e·st-elle une chose ? ■ Il y a deux manières d'être conscient.

J'ai d'abord, spontanément, la conscience des.

choses.

Si l'on me demande « qu'est-ce que tu vois?», je peux décrire le paysage, ses couleurs, les objets qui le composent, etc. Mais j'ai aussi conscience de moi: je suis également conscient que je suis en train de regarder et de décrire le paysage.

Cette capacité réflexive est le propre de la conscience.

L'expérience de la conscience n'est pas l'expé­ rience d'un«dehors», comme l'expérience de cette lampe, de ce bureau, clc cette feuille.

L'expérience de la conscience est celle d'un retour sur soi, l'expérience d'un «dedans», celle de l'intériorité d'un sujet qui se saisit lui-même abstraction faite des choses hors de lui, dans le monde intérieur de sa subjectivité. ■ En nous sa isissa nt comme sujet, da ns la conscience réfléchie, nous nous ouvrons à une expérience singulière.

Car la subjectivité n'existe pas �: la manière des objets.

Ceux-ci sont en effet entièrement déterminés par leurs propriétés, ils ne peuvent être rien d'autre que ce qu'ils sont.

Ils sont, comme dit Sartre, « en soi».

Le sujet conscient est quant à lui« pour soi» : il peut toujours être différent de ce qu'il est, il n'est pas enfermé dans une définition.

Par exemple, on ne dit pas de quelqu'un qu'il est égoïste comme on dit d'un coupe-papier qu'il est tranchant, parce qu'il est toujours pos­sible de cesser d'être égoïste.

Penser qu'un égoïste est condamné à l'être, c'est le nier comme sujet, c'est le chosifier. Pa rce qu'il est conscient, l'homme est projet, dit Sa rtre, et non objet.

La conscience n'existe donc pas à la manière des choses.

En jouant sur le mot exister, on pourrait même dire que seule la conscience existe : car « ex -sister » c'est sortir de soi, être à distance de soi-même.

Les choses, qui sont immédiatement ce qu'elles sont, n' « ex-sistent » pas: elles sont, ou elles « in-sistent ».

À ce mode spé­cifique d'« ex-sistance », pour la conscience, est a tta ché le problème de la liberté, central dans la philosophie de Sartre : être une conscience, un ,, pour soi», n'est-ce pas la marque pour l'homme de sa liberté, c'est-à-dire de sa possibilité de dépasser ce qu'il est? ■ Cette façon de penser la conscience est difficile.

En effet, une des carac­téristiques les plus remarquables de la conscience, c'est sa permanence: c'est pa rce que je ne cesse d'être conscient, c'est-à-dire présent à moi­même, que je peux affirmer l'identité du moi à travers tous ses change­ments.

Quel rapport y a t-il entre l'enfant que j'étais et l'homme mûr que je suis devenu? Pourquoi relier la discontinuité de tous mes états en les rapportant à l'identité d'un moi, sinon parce que ma conscience, toujours, les accompagne ? Ma is le risque est a lors de considérer la conscience comme une chose.

De même que, pour reprendre un exemple célèbre de Descartes, un morceau de cire reste la même chose matérielle malgré toutes les modifications dont il peut être affecté (selon que je le considère dur et odorant au sortir de la ruche, ou mou et inodore après l'avoir passé sous une flamme), de même la conscience serait une chose spirituelle, une « chose pensante » comme dit Descartes. ■ C'est cette conception chosifiante de la conscience.... »

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