LA CHANSON : SA NATURE, SON ÉVOLUTION Le phénomène de la chanson contemporaine, par son extension qui dépasse les avatars...
Extrait du document
«
LA CHANSON : SA NATURE, SON ÉVOLUTION
Le phénomène de la chanson contemporaine, par son extension qui
dépasse les avatars des œuvres et des interprètes, tend à s'affirmer tou
jours plus comme un mode d'expression «à part entière» et, pourquoi
pas? comme un élément de la culture d'aujourd'hui.
Si la culture, en effet,
n'est plus le luxe de quelques-uns mais une façon d'être et de se dire, de la
plus fruste à la plus élaborée, si la culture est l'univers des formes - pour
reprendre une expression chère à certains - l'univers des individus se por
tant au niveau de la communication, la chanson en participe au même titre
que l'esthétique industrielle ou que la bande dessinée.
Il est incontestable qu'en dépit de toutes les «scories» la chanson
exprime l'homme moderne et particulièrement le ressortissant des jeunes
générations - le«copain» d'il y a dix ans est un homme mûr aujourd'hui.
A travers les compositions ce sont les aspirations et les craintes, les désirs
et les fantasmes, les révoltes et les soumissions de notre société qui par
viennent à un état de communicabilité auquel ne sauraient prétendre leurs
expressions littéraires ou universitaires.
Confiant, voici quelques mois, une«microsociologie » de la chanson au
« Nouvel Adam», Lucien Rioux rappelait la valeur signifiante de ces
œuvres qui tiennent en trois minutes : « Chaque période sécrète à la fois
son idéologie, ses mythes, ses tabous, ses angoisses et son humour, et
tout cela se retrouve aussi bien dans le vêtement que dans le style des vitri
nes ou dans la chanson».
Celle-ci est « un reflet, un miroir de l'époque.
Mais un miroir infidèle, qui accentue certains traits, qui en néglige
d'autres».
Cela ne signifie pas, en fait, que la chanson soit le domaine du bon
conformisme, mais simplement que le public n'a accès, de manière glo
bale, qu'aux chansons les plus«sages», celles qui bénéficient, pour des
raisons évidentes, de presque tout le soutien de l'appareil de diffusion.
En
marge, cependant, de ce circuit commercial, une large fraction des chan
sons soutiennent des mouvements pseudo-philosophiques, tel celui des
hippies, parlent de la politique, de la révolte, de l'amour fou, de l'homme
qui se sent mal dans la peau que lui impose la société, de la mort aussi...
« Ce qu'on n'ose dire, on le chante», proclamait Figaro.
{ ...
)
Mais la chanson, après avoir réalisé une unité de sensibilité entre villes et
campagnes de France, dépasse aujourd'hui les barrières nationales, au
bénéfice, il est vrai, dans une très large mesure, de la société anglo
saxonne, dont les couplets en version originale déferlent sur le vieux conti
nent, àlors que les compositions françaises, italiennes ou autres ne font
guère carrière qu'avec des textes traduits.
Dans les styles, il en est sensi
blement de même, l'impulsion venant ordinairement des States*.
La chan-
son relève, elle aussi, du « défi américain», au même titre que les brevets
d'inventions ...
Un folklore mondial est en voie de constitution.
La chanson, qu'il faut se
garder de distraire de l'ensemble des éléments de civilisation, apparaît
comme un facteur réel au service de la création - plus ou moins cons
ciemment tentée
d'une mentalité globale.
Mais en même temps, par sa
frange d'œuvres «contestantes», elle offre des possibilités de mise en
question de la société à cette minorité qui revendique pour une civilisation
de la liberté.
J.M.
Haeffelé, article paru dans L'Alsace.
Cette épreuve comprend deux parties :
1 ° Contraction.
Vous ferez de ce texte à votre choix un résumé [en sui
vant le fil du développement) ou une analyse....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓