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LA CHASSE

Publié le 02/02/2019

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Par leur nombre - près de deux millions en France - et leur présence active sur la scène politique, les chasseurs constituent aujourd’hui une force non négligeable dans la société française. Tantôt force d’opposition lorsque leurs pratiques

▼ La chasse la plus pratiquée et la plus populaire aujourd’hui est celle où l'homme est accompagné g d’un chien (basset, S épagneul ou labrador), dressé pour rapporter £ le gibier.

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sont remises en cause (manifestation de février 1998 à Paris), tantôt garants de la bonne gestion de certaines espèces animales dont la prolifération menacerait l’équilibre écologique s’ils ne fai-

À Pratiquée en équipe et sans aucune arme, la chasse à courre, qui consiste à traquer le gibier avec des chiens courants, était le privilège des nobles et reste aujourd’hui l’apanage de grands propriétaires aristocratiques.

 

L'AMÉRIQUE, TERRE TRADITIONNELLE DES CHASSEURS

 

Pour les Amérindiens du Nouveau Monde, le contact avec les colons est le signe d'un profond changement dans les modes de chasse. L’introduction des chevaux au xvue siècle par les Espagnols les fait brusquement passer d’une chasse assez primitive, où l’on accule un animal à se jeter dans un ravin, à une chasse qui requiert une plus grande mobilité. Conjuguant la maîtrise équestre et celle du tir à l’arc, qui permet d'approcher le gibier sans l'effrayer, les Indiens deviennent rapidement de redoutables chasseurs. Dans le courant du xixe siècle, la chasse aux bisons attire de nombreux amateurs de l’Ancien Monde. Il faut attendre la quasi-extinction des bisons pour voir les chasseurs américains s’intéresser au gibier d’eau, qu’ils tirent posé, et non pas en plein vol, cette technique étant trop attachée symboliquement à l’aristocratie anglaise, dont les Américains cherchent à se démarquer. C’est ainsi que les armes à gros calibres font place au rifle américain de moyen calibre qui permet d'emporter avec soi d’importantes quantités de munitions et de poudre.

 

saient l’objet d’une régulation par la chasse, les chasseurs ont su faire valoir leurs intérêts. L’émergence dans les années 1970 du mouvement écologiste s’est heurtée à une forte croissance du nombre de chasseurs. La chasse est considérée par les écologistes comme la manifestation des instincts violents de l’homme. Le chasseur est alors assimilé à un guerrier ne pouvant se passer de tuer en temps de paix, et fait peser sur la communauté la menace de la violence civile. La chasse sans contrôle est assimilée par les écologistes à une destruction du milieu naturel. Ils contestent jusqu’au caractère sportif de la chasse : avec les armes modernes, on peut tuer un chamois à grande distance alors qu’il fallait naguère déployer des trésors d’ingéniosité et de patience pour s’en approcher à distance de tir.

« La chasse Aborigène tenant i une lance décorée a (Queensland, Australie).

De nos jours, quelques aborigènes perpétuent leurs traditions et continuent à mener une existence e11ante de chasse et de cueillette dans les "réserves» qui leur ont été laissées.

Utilisée jusqu'au .....

xvf siècle, l'arbalète est une arme mécanique dérivée de l'arc.

A la chasse comme à la gue11e, sa puissance de jet en a fait une arme redoutable.

En peinture, les scènes de chasse au cerf étaient souvent représentées.

Turkestan, elle se répand en Europe dès le début de l'ère chrétienne.

D'après les récits de Marco Polo, Koubilaï Khan, empereur mongol de 1260 à 1294, en est un fervent adepte.

Cette forme de chasse est réservée à l'aristocratie.

À chaque catégorie sociale est même dévolu l'usage exclusif d'un oiseau: l'autour (grand rapace à longue queue) pour les chevaliers, le faucon pèlerin pour les ducs, le faucon blanc pour le roi, l'aigle royal ou le milan pour l'empereur.

En 1486 est publié le premier traité de fauconnerie.

Le déclin de cette discipline est lié aux modifica­ tions qu'entraîne dans le paysage la généralisa­ tion de l'agriculture.

La fauconnerie est en effet pratiquée sur de vastes étendues, qui permettent de suivre de bout eh bout le vol de l'oiseau de proie.

D'autres formes _de chasse se généralisent au cours du Moyen Age, comme la chasse à courre, à partir du XJ• siècle; cette chasse se pra­ tique en groupe et consiste à traquer l'animal - le cerf, le renard ou le lièvre -grâce à l'aide de chevaux et de chiens, sans l'aide d'aucune arme.

Comme les Égyptiens et les Assyriens, .....

les Hittites ont consacré de nombreux bas-reliefs à des scènes de chasse.

Les pharaons et les rois assyriens chassaient le fauve surfeur char.

I.;apparition des premières armes à feu va appor­ ter de profonds changements dans la pratique des chasseurs.

Connu en Europe depuis le XIV" siècle, l'usage de la poudre est d'abord réservé à des fins militaires ou pour les feux d'artifice très prisés dès la fin de la période médiévale.

Il faut attendre le xvm• siècle pour que les progrès de l'armurerie permettent de produire des armes suffisamment maniables pour être compatibles avec la pratique de la chasse.

Les fusils à pierre, dont la mise à feu s'opère en percutant un silex qui dégage une étin­ celle, remplacent progressivement les fusils à mèche, peu fiables.

Ils s'adaptent peu à peu au type de chasse auquel on les destine.

La déontologie de la chasse.

D�puis le IV" siècle, la chasse est condamnée par l'Eglise et en 517 des sanctions sont prévues contre les religieux qui s'adonnent à cette pra­ tique, comme la privation de la communion pen- dant plusieurs mois.

Malgré ces interdictions, les religieux continuent dans les siècles suivants à s'adonner à leur passion.

C'est précisément ce caractère passionnel qui contraint à adopter un code de déontologie, les chasseurs ayant ten­ dance à être excessifs dans leur recherche d'un «tableau de chasse•• (nombre d'animaux abattus au cours d'une partie de chasse).

Au milieu du XIX" siècle, Henry William Herbert, aristocrate anglais, écrit le premier code de déon­ tologie du chasseur.

Il affirme qu'il faut laisser au gibier une chance réelle de s'échapper.

C'est ce qu'il appelle le fair play.

Pour la première fois, une frontière est tracée entre la chasse sportive, respectueuse de l'animal, et la chasse à vocation commerciale qui entraîne tous les abus.

À cette époque, aux États-Unis, l'absence de réglementa­ tion et la généralisation de la chasse constituent une véritable menace pour certaines espèces.

Au XX" siècle, la chasse devient une activité de loisir populaire, entraînant un accroissement sen­ sible du nombre de chasseurs.

Dans l'intérêt de leur pratique, ils ont élaboré un code d'honneur, définissant les limites dans lesquelles on devait la circonscrire.

L'expression encore actuelle, «chasser en Saint Hubert •• , désigne une chasse conforme à la déontologie.

Les interdits de la chasse Il faut en premier lieu établir une distinction nette entre la chasse conçue comme un art et l'utilisa­ tion commerciale qui en est faite.

Pour le chas­ seur , il est inconcevable de vendre le produit de sa chasse.

C'est pourquoi le braconnage est au nombre des pratiques que s'interdisent les chas­ seurs.

Encore faut-il distinguer le braconnage de subsistance, dont le produit ne sert qu'à assurer la nourriture du braconnier et de sa famille, et le braconnage commercial organisé, qui «exploite •• un territoire -sans respect pour l'animal -en se préoccupant uniquement du profit.

Le braconnage déplace la notion de danger: ce n'est plus la chasse en tant que telle qui est u: dangereuse, mais ses conséquences légales.

Le � plaisir du braconnier est alors de braver l'ordre. »

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