► La Chine : l'industrialisation des campagnes et ses conséquences. Introduction Avec la Révolution culturelle, la Chine maoïste, qui avait...

« ► La Chine : l'industrialisation des campagnes et ses conséquences. Introduction Avec la Révolution culturelle, la Chine maoïste, qui avait auparavant connu une politique de développement industriel des campagnes, retourne à la terre.

Depuis la fin des années 70 et le début du démantèlement du système maoïste, les campagnes chinoises vivent une relance de la politique d'industrialisation rurale.

Politique aux caractères marqués procédant d'une volonté de l'État et aux conséquences complexes, elle est un des moyens de freiner l'exo­ de rural qui menace les villes chinoises. I Caractères de l'industrie rurale. A/ Des industries privées. 1/ Une multitude d'entrepreneurs ont surgi de la société rurale« comme champignons après la pluie>. Souvent ces entreprises privées ont pris leurs actionnaires parmi des fonctionnaires locaux, ce qui leur facilite grandement la tâche. 2/ Les entreprise rurales sont de petites entreprises de négoce, de transport rural, de stockage, de fabrications de pièces détachées et des sous-traitants des industries urbaines.

Un certain nombre d'entreprises urbaines délocalisées à la recherche de main-d'œuvre. B/ Place de l'industrie rurale dans la croissance industrielle. 1/ Un secteur moteur de la croissance industrielle globale : en 1994, elle représente 50 % de la production brute industrielle totale et emploie 27 % de la main-d'œuvre rurale. 2/ 100 millions d'emplois ont été créés en zone rurale entre 1978 et 1993, dans 12 000 bourgs ruraux. Transition La place de l'industrie rurale dans l'économie chinoise n'est donc pas négligeable.

Elle s'explique par une politique gouvernementale volontariste mais aussi par la décollectivisation. II Les facteurs de l'industrialisation rurale. A/ Une politique gouvernementale. Depuis 1978 (arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping), le gouvernement encourage le développement des activités rurales non agricoles pour répondre aux mutations de l'agriculture et de la société chinoise. B/ Une condition préalable. La décollectivisation : une condition préalable.

La fin des communes populaires permet aux paysans de quitter leur village, mais les déplacements restent contrôlés (passeport intérieur) avec interdiction de s'installer dans fes grandes villes. Transition L'industrialisation des campagnes n'est pas sans conséquence, à la fois sur la société chinoise et sur les paysage urbains et ruraux. III Conséquences de l'industrialisation rurale. A/ Sur la société rurale. 1/ Une élévation du niveau de vie des campagnes : en 1989, 40 % des revenus des ménages ruraux sont d'origine non agricole.

Rares sont les familles qui se consacrent entièrement à l'industrie.

Chaque famille paysanne a un ou plusieurs membres travaillant à l'usine, ce qui permet un accès à une consommation de biens autrefois inaccessibles (télévision, magnétoscopes, cyclomoteurs ou motocyclettes) et contribue à la naissance d'un marché intérieur.

condition d'un réel décollage économique. 2/ Exode a9ricole sans exode rural: réalisant ainsi le slogan c quitter la terre, pas la campagne,. L'industrialisation des campagnes a permis d'éviter un exode rural massif (on estime entre 60 et 80 millions de personnes se livrant à des migrations saisonnières par an), ce chiffre eût été bien plus important sans l'industrialisation rurale. 3/ Par ailleurs, le fait que les ouvriers ne soient jamais très loin de leur village d'origine leur permet de donner, à l'occasion, un coup de main aux travaux des champs (ce sont souvent des ouvriers-paysans). B/ Sur l'urbanisation. 1/ D'une part, elle freine l'accroissement notamment des grandes villes littorales. 2/ D'autre part, elle provoque un phénomène d'urbanisation dans les campagnes.

Les bourgs ruraux accueillent, outre la population locale, les migrants ruraux d'autres régions. En conclusion La politique d'industrialisation rurale, qui consistait à provoquer un exode agricole sans exode rural, a pour l'instant globalement réussi mais, depuis 1993, on note un ralentissement du rythme des emplois créés.

La main-d'œuvre surnuméraire dans les campagnes oscille encore entre 100 et 150 millions de personnes, ajoutées aux 30 à 40 millions de chômeurs urbains.

Ces chiffes soulignent l'ampleur du défi de l'emploi qui est posé aux autorités chinoises.

■ Les réutilisables En 1958, le « grand bond en avant » se proposait déjà d'industrialiser les campagnes La Chine avait fait le choix, en 1949, de se passer des capitaux étrangers en réac­ tion à la situation de semi-colonie.... »