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La comédie classique CRISE ET RENAISSANCE DE LA COMÉDIE IUn genre délaissé Au début du xvu0 siècle, la comédie est...

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« La comédie classique CRISE ET RENAISSANCE DE LA COMÉDIE IUn genre délaissé Au début du xvu0 siècle, la comédie est un genre presque à l'aban­ don.

D'une part, en effet, elle ne recueille guère les faveurs du public, qui lui préfère la tragédie et la tragi-comédie1 .

D'autre part, les« hon­ nêtes gens » hésitent à se rendre au théâtre, tant l'insécurité y est grande: Les représentations sont incessamment troublées par de jeunes débauchés qui dy vont que pour signaler leur insolence, qui met­ tent l'effroi partout et qui souvent y commettent des meurtres2. Aussi les auteurs comiques font-ils défaut.

Le rire trouve refuge dans les farces où il est, par tradition, élémentaire et grossier.

Rien ne laisse alors présager l'essor rapide de la comédie. 1 Les conditions du renouveau Comme pour la tragédie, et pour les mêmes raisons, la situation évolue aux alentours de 1630.

Les mœurs se polissent.

Les repré­ sentations théâtrales deviennent moins agitées.

Avec !'Hôtel du Marais, Paris possède une nouvelle salle de spectacle.

Les acteurs, de plus en plus professionnels, améliorent leur jeu.

Une nouvelle 1.

La tragi-comédie campe des personnages de haut rang, comme la tragédie.

Mais, comme dans une comédie, elle se termine heureusement.

Elle fut en vogue dans le pre­ mier tiers du XVII" siècle. 2.

Abbé d'Aubignac, Pratique du théâtre, 1645. génération de dramaturges engagent enfin ta comédie dans une voie plus relevée: Jean Mairet (1604-1686), Jean Rotrou (1609-1650) et Pierre Corneille (1606-1684). 1Les comédies de Corneille En effet, le fait que Corneille ait attaché son nom à la tragédie ne doit pas faire oublier qu'il a commencé sa carrière dramatique par des comédies : 1629-1630 : Mélite; 1632 : La Veuve ; 1633 : La Galerie du Palais ; 1634 : La Suivante ; 1634-1635 : La Place Royale ; 16351636: I.:/1/usion comique. Corneille innove en éliminant les types traditionnels que la comédie campait depuis !'Antiquité.

Chez lui, pas de« personnages ridicules tels que les valets bouffons, les parasites, les capitans, les docteurs » (Examen de Mélite).

Ses comédies s'orientent vers la comédie de mœurs et de caractère : La comédie n'est qu'un portrait de nos actions ; et la perfection des portraits consiste en la ressemblance.

Sur cette maxime, je tâche de ne mettre en la bouche de mes acteurs que ce que diraient vraisemblablement à leur place ceux qu'ils représentent, et de les faire discourir en honnêtes gens3. Les personnages des comédies de Corneille appartiennent à la bourgeoisie aisée.

Jeunes, sans souci financier, ils ne se préoccupent que d'amour.

Mais l'existence de rivaux, le poids des préjugés, les différences sociales entravent leur passion.

Ce sont des comédies réalistes avant la lettre, d'où le rire est parfois absent. MOLIÈRE ENTRE HÉRITAGE ET MODERNITÉ Directeur de troupe, comédien, auteur, Molière (1622-1673) assure simultanément toutes les fonctions de la vie et de l'art théâtral.

Son œuvre est importante : elle comporte plus de trente pièces. 3.

• Épitre au lecteur•, placée en tête de La Veuve. LA COMÉDIE 81 1Le renouvellement de la farce Molière n'a jamais renoncé à la farce.

Les Précieuses ridicules (1659), Monsieur de Pourceaugnac (1669) et même Le Malade imaginaire (1673) reposent sur des procédés propres à la farce : ruses, déguisements, coups de bâtons, jeux de langage.

Mais même au milieu des scènes les plus bouffonnes, il intègre des traits d'observation d'un réalisme évident.

Si Les Précieuses ridicules sont une tromperie, c'est pour mieux faire la satire de la préciosité, alors en vogue4.

Si, dans George Dandin (1668), le personnage du même nom redoute d'être cocu - crainte fréquente dans les farces-, c'est pour traiter des mariages forcés et des mésalliances entre la noblesse de province et la riche paysannerie. 1Le renouvellement de la comédie d'intrigue Molière pratique également la comédie d'intrigue, d'origine italienne.

Le ressort de ce type de pièce est simple : un valet rusé favorise les amours de son jeune maître aux dépens d'un vieux barbon jaloux.

Déguisements, reconnaissances, tromperies de toutes sortes prédominent.

L'Étourdi (1654), Le Dépit amoureux (1656) et la plus célèbre de toutes, Les Fourberies de Scapin (1671), appartiennent à cette catégorie.

L'intérêt se déplace du couple amoureux vers le valet et le personnage-obstacle. 1L'inventeur de la comédie-ballet Molière a beaucoup travaillé sur commande, pour divertir le roi Louis XIV et sa cour.

Comme ceux-ci appréciaient la musique, la danse et le chant, il.... »

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