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La comédie doit-elle avoir une fin heureuse ? Le dénouement heureux d'une comédie semble aller de soi. Ce n'est pourtant...

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« La comédie doit-elle avoir une fin heureuse ? Le dénouement heureux d'une comédie semble aller de soi.

Ce n'est pourtant pas une règle générale.

De même que la tragédie ne s'achève pas nécessairement par une catastrophe, de même la comédie ne se termine pas toujours joyeusement.

Il est des fins ambiguës et, parfois, tristes ou pathétiques. LA FIN HEUREUSE : UNE TRADITION Nombreuses sont les comédies qui se terminent « bien », parce que c'est là une des conditions de la naissance du rire. IAppuyée sur d'innombrables exemples Le mariage de deux jeunes gens sympathiques constitue souvent le critère d'un dénouement heureux.

Dans !:Avare, de Molière, Cléante, malgré l'opposition de son père Harpagon, épouse la belle Mariane.

Dans Les Fourberies, l'ingéniosité de Scapin réunit les amoureux.

Dans Tartuffe, l'arrestation de Tartuffe lève le dernier obs­ tacle au mariage de Valère et de Mariane.

Chez Marivaux, Le Jeu de l'amour et du hasard se clôt sur une double union : celle d'Arlequin et de Lisette, celle de □ orante et de Silvia.

On pourrait ainsi multiplier les exemples, tant ils abondent. 1 Utile à l'émergence du rire La certitude d'un dénouement heureux délivre le spectateur de toute crainte ou inquiétude.

li lui devient ainsi possible de rire même des personnages les plus odieux.

Chez Beaumarchais, dans Le Barbier de Séville, Bartholo est un sinistre personnage, concentrant sur lui tous les défauts : avare, jaloux, insensible, médiocre médecin, il séquestre Rosine qu'il veut contraindre à l'épouser.

Or s'il prête constamment à rire, c'est que nous savons par avanc~ que ses projets échoueront.

Dans le cas contraire, le rire se figerait.

Un dénouement heureux, et que l'on sait tel parce qu'il s'agit d'une comédie, facilite l'apparition du comique. DES DÉNOUEMENTS AMBIGUS Toutefois, tout mariage constitue-t-il un dénouement heureux? On peut parfois en douter.

C'est alors affaire d'interprétation et de mise en scène. IDes fins heureuses suspectes Dans Les Fausses Confidences, de Marivaux, Dorante, quoi qu'il soit sans fortune, est épris de la riche Araminte qui, manipulée par le valet Dubois, acceptera de l'épouser.

Tout est donc bien qui finit bien.

En apparence du moins.

Car on peut se demander qui est vraiment Dorante : un amoureux ? ou un don Juan, coureur de dot, usant de son charme pour séduire une femme fortunée ? Araminte ellemême est-elle si miive au point de ne pas se rendre compte de la machination dont elle est l'objet ? Ou décide-t-elle, parce qu'elle est riche, de s'offrir l'homme qui lui plait ? Une interprétation plus cynique de la pièce est possible. On peut de même.... »

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