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La condition ouvrière au XIXe siècle (Les ateliers des ouvriers de la soie à Lyon). I. Lorsqu'on parcourt les ateliers...

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« La condition ouvrière au XIXe siècle (Les ateliers des ouvriers de la soie à Lyon). I.

Lorsqu'on parcourt les ateliers de teinture, de dévidage, d'ourdissage, de tissage, etc., on reconnaît que, presque partout, l'instruction des enfants est négligée; il n'y a aucun souci de disposer l'emploi du temps de manière que l'enfant qui n'a pas reçu la première éducation puisse aller à l'école dans la semaine et, si, le dimanche, on lui laisse la facilité de suivre l'ensei­ gnement primaire, on ne s'inquiète pas de le faire faire.

Presque partout aussi les prescriptions relatives à la durée du travail qui devrait être propor­ tionnée à l'âge et aux forces de l'enfant, ne sont pas observées.

Souvent l'apprenti est lié à l'adulte par un travail commun, dans l'atelier de châles, par exemple, où l'enfant est occupé à lancer la navette ou encore dans l'ate­ lier de tissage où l'enfant âgé parfois de moins de huit ans, est occupé à donner des mailles.

[...] Il est de notoriété publique que dans un grand nombre d'ateliers de dévidage les logements sont insalubres.

Les ouvrières (ce sont des filles et des femmes qui s'occupent du dévidage des soies) sont entassées dans des alcôves ou des soupentes où l'air ne circule pas et demeure constam­ ment vicié; elles couchent ordinairement deux ,dans un même lit, sur une paillasse; elles ne reçoivent aucun soin de propreté personnelle et n'ont même pas la possibilité de satisfaire à ces mesures élémentaires de l'hygiène; tmfin, si la pièce où elles travaillent est, à cause des matières premières;· tenue assez proprement, l'incurie et la malpropreté règnent dans la chambre où elles.

couchent et où elles prennent les repas. L'insuffisance de la nourriture est attestée par les nombreuses plaintes portées annuellement devant le Conseil des Prud'hommes.

Tantôt la misère (et comment l'éviter lorsque les chômages et le surenchérisse­ ment des denrées rendent de plus en plus insuffisant le modique salaire accordé), tantôt une cupidité sordide conduit la maîtresse dévideuse à une alimentation déplorable.

Dans beaucoup d'ateliers on ne mange jamais de viande, dans d'autres, les substances animales apparaissent deux fois par semaine au .

repas du milieu du jour; le plus souvent, on ne boit pas de vin.

[...] · L'apprentie peut ne pas trouver dans sa patronne une mère de famille : les mauvais traitements sont d'ailleurs allégués annuellement devant le Conseil des Prud'hommes pour obtenir la résiliation d'un certain nombre de contrats.. II.

Mal logée� mal nourrie, maltraitée, notre fillette achève d'user sa consti� tùtion pâr un travail excessif.

Quel que soit son âge, elle travaille régulière� mènt de cinq heures du matin à neuf heures du soir, et cette journée de · quatorze heures d'un travail effectif est suivie, lorsque l'ouvrage presse, d'un travail de nuit prolongé jusqu'à onze heures et minuit.

La maîtresse donne pour excuse que les chômages répétés de la Fabrique lyonnaise l'obligent de profiter des moments où elle est occupée.

C'est cette même excuse, l'irrégularité des travaux qui est présëntée pour justifier l'inobserM vation du repos hebdomadaire : pour beaucoup d'ateliers il n'y a pas de dimanche.

Ai-je besoin d'ajouter qu'en ce qui concerne l'instruction primaire la loi n'est pas mieux obéie? Une maîtresse dévideuse n'a pas craint de me répondre qu'elle exigeait dans ses contrats la clause de ne pas laisser aller les apprenties à l'école : les enfants, suivant elle, s'y gâtent et en reviennent plus insubordonnés.

[...] Il résulte (d'une statistique médicale) que les maladies· ordinaires de notre classe ouvrière sont la phtisie et la gastralgie dont.... »

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