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LA CROATIE AU XXe SIÈCLE La traversée du xxe siècle ne fut pas exempte de tragédies pour la Croatie. Depuis...

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« LA CROATIE AU XXe SIÈCLE La traversée du xxe siècle ne fut pas exempte de tragédies pour la Croatie.

Depuis la nagodba (accord) de 1868, la Croatie avait bénéficié d’un statut particulier en Transleithanie (partie hongroise de l’Empire austro-hongrois), avec un ban (vice-roi), un Sabor (Parlement), en vertu de l’union personnelle du pays avec le royaume de Hongrie datant de 1102.

La mobilisation de 1914 se fait cependant sans problème, même si deux leaders croates de Dalmatie, Frano Supilo (1864-1917) et Ante Trumbic (1864-1938), passent à Londres et signent le 20 juillet 1917 la « déclaration de Corfou » avec le gouvernement serbe de Nikola Pasic (1845-1926), préconisant l’union des Serbes, des Croates et des Slovènes ; un Narodno Vijece (Conseil national), composé de députés croates, slovènes et serbes de Croatie se constitue le 29 octobre 1918 à Zagreb, acceptant le principe d’une union avec la Serbie.

Le 1er décembre 1918 est proclamé le royaume des Serbes, Croates et Slovènes avec à sa tête le roi Alexandre Ier Karadjordjevic (1888-1934). Les Croates, qui revendiquent un « droit d’État », se révèlent d’un juridisme pointilleux.

La Constitution adoptée le 28 juin 1921, dite « du Vidovdan », est votée sans l’aval du Parti paysan croate, principale force issue des élections de novembre 1920.

Cette Constitution instaure un royaume centralisé, qui fait disparaître la Croatie comme entité juridique distincte.

C’est la négation du droit d’État dont s’était accommodée la Hongrie.

Cette contradiction entre la volonté unitaire d’un État yougoslave et la poussée fédéraliste ou indépendantiste de la Croatie est emblématique. Le 20 juin 1928, trois leaders du Parti paysan croate, dont Stjepan Radic (1871-1928), sont tués en plein Parlement par un député nationaliste monténégrin.

Les députés croates se retirent de l’Assemblée et Ante Pavelic fonde en Italie le mouvement « oustacha ».

Les tentatives de compromis n’ont toutefois pas manqué.

En 1925-1926, S.

Radic a accepté d’entrer dans le gouvernement royal.

Après l’assassinat du roi Alexandre, en 1934, le régent Paul négocie avec le nouveau président du Parti paysan croate, Vlado Macek (1879-1964), un sporazum (compromis), qui sera signé le 26 août 1939.

Cet accord prévoit la création d’une Banovine de Croatie comprenant l’ouest et le nord de la Bosnie, dotée d’un ban et d’un Sabor, avec une logique de partage des ministères fédéraux. La création de l’État indépendant de Croatie, qui existera de 1941 à 1945, dirigé par les oustachis, et les massacres de Serbes auxquels ils se livreront, cristallisent le moment le plus tragique de l’histoire croate du xxe siècle.

La Croatie est le pays qui fit massacrer le plus fort pourcentage de sa population par ceux qui occupèrent le pouvoir de fait à cette époque.

Autre singularité, la classe politique représentative refusa d’occuper le pouvoir (V.

Macek fut interné au camp de Jasenovac), et les oustachis ne contrôlèrent que fort peu le pays, en butte à une résistance importante, surtout en Dalmatie occupée par.... »

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