La danse du ventre

« être apprécié des amateurs de kitsch ou tout simplement des personnes normalement constituées que la vue quo­ tidienne de femmes voilées ou portant le foulard a ten­ dance à déprimer .

La plupart des soirées organisées par les hommes d'affaires se termi­ nent d'ailleurs dans un de ces cabarets, où ces messieurs se gardent bien d' emmener leurs épouses et se régalent des généreux déhanche­ ments d'une danseuse orien­ tale .

On a vite fait de se lai sser captiver par le spectacle si la danseuse en vaut la peine : le corps ruisselant de sueur, la moindre parcelle de peau vi­ brant au son de la rabbaba (une petite viole aux notes grêles) ou des mélodies en­ voûtantes d 'Oum Kalsoum, le regard embué, elle commu­ nique sa transe à l'ass istance, qui l'en cour a ge en marquant le rythme.

Les hommes se précipitent alors dans un mê- me élan et lui collent des billets sur tout le haut du corps après avoir pris soin de les embrasser préalablement avec un-e frénésie à l'image de leur excitation .

C'est en général le moment que la danseuse choisit pour s'enfuir , laissant ses admira­ teurs au point culminant de leur émoi !. »