LA FRANCE DANS LA DEUXIÈME GUER R E MONDIALE Introduction : Après avoir vécu pendant les mois de la "drôle...
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LA FRANCE
DANS LA DEUXIÈME GUER R E MONDIALE
Introduction : Après avoir vécu pendant les mois de la "drôle
de guerre" à peu près comme en pleine paix, la France, militairement
écrasée, a connu une expérience politique intérieure : "la Révolution
nationale", qui a rapidement sombré dans une guerre civile larvée
lorsque ses promoteurs ont été coincés entre les exigences accrues
du vainqueur et la révolte patriotique de la Résistance.
1.
La défaite et l'armistice
A.
La "drôle de guerre".
(3 sept.
1939-22 juin 1940).
B.
L'armistice.
Au Conseil des ministres réuni à Cangé les 12-13 juin, Pétain, appuyé
par le général Weygand, fait triompher la thèse de la demande
d'armistice qui évitera l'asservissement de tout le territoire à l'enne
mi, contre la proposition Reynaud (président du Conseil) du repli en
Afrique du Nord pour y continuer la lutte.
Démission de Reynaud; Pétain, président du Conseil (16 juin), solli
cite et obtient l'armistice de l'Allemagne et de l'Italie : trois cinquièmes
du territoire occupés, désarmement, mais flotte et empire préservés
(22-24 juin).
Satisfaction de l'opinion; immense popularité du maréchal qui "fait
à la France le don de sa personne".
Il.
La "Révolution nationale" jusqu'au 11 novem
bre 1942.
A.
La liquidation de la République.
Poussé par un entourage réactionnaire (monarchistes inspires par
Maurras, syndicalistes antimarxistes, militaires, fascistes), Pétain
profite du désarroi des partis républicains :
■ pour liquider le régime : réunion à Vichy - où.
s'est installé le
gouvernement - de l'Assemblée nationale (Chambre des députés
+ Sénat) qui, par 569 voix contre 80, lui accorde l(:ls pleins pouvoirs
pour modifier la Constitution (10 juillet);
■ et construire un État autoritaire, paternaliste, catholique et corpo
ratiste.
B.
Le régime de Vichy.
Créé par actes constitutionnels, ordonnances, lois émanant du maré
chal.
Dénomination d'État français; Pétain "chef de l'État"; devise
"Famille, Travail, Patrie"; dissolution des chambres, création d'un
Conseil national nommé (et rarement convoqué).
Épuration : dissolution des sociétés secrètes (franc-maçonnerie);
statut des Juifs (exclusion des emplois publics); cour suprême à
Riom pour juger les "responsables de.
la défaite" (Blum, Daladier).,
Ébauche d'encadrement de la jeunesse : Chantiers de jeunesse, qui
saluent quotidiennement le drapeau au chant de "Maréchal, nous
voilà!"; de la nation : "Légion des combattants" dont les membres
portent une francisque à la boutonnière.
Organisation étatique de· l'industrie et du commerce au sein de
"comités d'organisation", de l'agriculture dans une "Corporation
agricole"; Charte du travail, qui interdit la grève.
Tandis que de sordides ambitieux intriguent autour du maréchal,
le pays, épuisé, démoralisé par l'absence de plus d'un.
million de
prisonniers de guerre, souffre de la pénurie de vivres et du chômage
(manque de matières premières).
C.
Les relations franco-allemandes : le problème essentiel.
Hitle�, après l'échec de l'offensive aérienne sur l'Angleterre, désire
urie collaboration (économique d'abord, militaire ensuite) contre les
forces britanniques en Méditerranée et en Afrique.
L'opinion, divisée, traumatisée par la destruction par les Anglais de
la flotte française de Mers-el-Kébir, influencée par' la "correction"
· des occupants, ne s'en offusquerait pas.
il P: Laval - qui a travaillé à la suppression des institutions parle
mentaires pour donner au gouvernement une plus grande liberté de
manœuvre - nommé vice-président du Conseil, accepte la collabo
ration comme un moyen de rejeter sur l'Angleterre les conséquences
de la défaite.
Il y pousse le maréchal, méfiant, choqué, mais préoc
cupé d'alléger les charges de l'occupation, et non franchement
hostile.
Entrevue Pétain-Hitler à Montoire (24 oct.
1940) : aucune décision;
il en reste la photographie d'une poignée de mains et le cercueif"du
duc de Reichstadt envoyé par Hitler aux Invalides.
Laval va trop loin
au gré de Pétain, qui le renvoie et le fait arrêter (13 déc.), pour le
libérer aussitôt après sur l'invitation des Allemands.
■ L'amiral Darlan le remplace (9 fév.
1941).
Sa politique : donner à
l'occupant des assurances verbales, lui accorder ce qu'on ne peut
lui refuser (prélèvements alimentaires, bases au Levant), conserver
intactes la flotte et les colonies pour s'en servir le moment venu.
■ Mais avec la généralisation de la guerre (U.R.S.S., U.S.A.), Hitler
se fait plus pressant.
Pétain doit rappeler Laval (18 avril 1942), qui
s'engage plus franchement ("Je souhaite la victoire....
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