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□ La France et l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres (19191939) a. La définition du sujet Le sujet invite à analyser l'évolution de...

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« □ La France et l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres (19191939) a.

La définition du sujet Le sujet invite à analyser l'évolution de deux pays à partir de l'issue d'un conflit qui vient de les opposer. La conjonction de coordination «et» souligne la nécessité de traiter les deux pays sur un plan d'égalité et de privilégier l'étude comparative du destin de ces deux nations. Il faut ainsi montrer comment les relations bilatérales de la France et de l'Allemagne sont essentielles pour la compréhension des deux évolutions nationa­ les. «Entre-deux-guerres» : Le choix de cette expression permet de délimiter le sujet (de 1919 à 1939), il doit aussi inciter le candidat à s'interroger sur les causes du second conflit mondial. L'analyse doit rechercher les points d'inflexion communs aux deux pays pour déterminer des phrasés d'évolution dans leurs relations. La période à prendre en compte, d'une durée de vingt ans, nécessite de trouver des dates charnières qui serviront à articuler le raisonnement. b.

La problématique - Interroger le sujet Il faut partir de la situation des deux pays en 1919 pour déterminer leur importance et leur place spécifique à ce moment donné. France Un pays vainqueur, bénéficiant d'un prestige international renforcé. Mais frappé d'un affaiblissement démographique et économi­ que. Allemagne Un pays vaincu mais non occupé et ne s'effondrant pas sous l'échec. Subissant de profondes transformations politiques. La signature du traité de Versailles (28 juin 1919) constitue une date essentielle: le poids des exigences françaises renforce l'antagonisme entre les deux pays. Pourquoi France : Elle manifeste une volonté politique d'exploiter sa victoire, de faire payer l'Allemagne. Allemagne : Elle n'a de cesse de remettre en cause les exigences du vainqueur. Cette divergence entrâme une phase d'affrontement et d'~ostilité mutuelle. Quelles sont les formes Les deux pays recherchent des alliés, leurs relations sont de cette hostilité ? agressives. Mais : les deux pays sont confrontés à des difficultés économiques communes liées aux conséquences du conflit. Le contexte politique évolue Donc: tentative de rapprochement: 1924-1929 Comment? Intense activité diplomatique, négociations Mais : déclenchement de la crise économique mondiale de 1929. Quel est l'impact Allemagne : crise précoce.

Pourquoi ? économique de la crise ? France : crise tardive.

Pourquoi ? Quel est l'impact politique de la crise ? France : maintien de la démocratie.

Pourquoi ? Allemagne : succès du nazisme.

Pourquoi ? Alors? La divergence idéologique accentue l'opposition des deux pays et entraîne une nouvelle phase d'affrontement. Pourquoi? Les deux pays ont des objectifs différents : France : maintien du statu quo européen Allemagne : remise en cause de l'équilibre européen Dégager la problématique L'évolution politique des deux pays est dominée par leur contentieux.

Il explique l'alternance de phases de rapprochement et d'affrontement. Structurer la problématique Le devoir doit s'organiser autour d'une date capitale: 1929. Les relations franco-allemandes connaissent une évolution indécise brutalement tranchée par le déclenchement de la crise de 1929 qui accentue les divergences et conduit à la guerre. c.

L'élaboration du plan - Les grandes idées du plan I.

Une décennie incertaine: de la méfiance à l'entente 1.

l'hostilité de l'après-guerre 2.

un intermède de rapprochement Il.

Une évolution divergente liée à la grande crisè 1.

un impact variable de la crise 2.

Le retour à l'affrontement Mobilisation des connaissances (p.

53) - Le plan détaillé (p.

53) d.

Conclusion La France et l'Allemagne connaissent de 1919 à 1939 une évolution qui ne peut se comprendre qu'au travers d'une étude des destins croisés de ces deux nations.

Incapables, pour l'une de surmonter le vertige de la victoire, pour l'autre l'humiliation de la défaite, elles s'engagentsur des voies de plus en plus divergentes.

La réconciliation que leur commun statut de démocratie n'avait pas permis de réaliser n'est plus concevable quand s'opposent à partir de 1933 deux régimes politiques aux objectifs antinomiques.

L'analyse des relations bilatérales francoallemandes tradùit à quel point celles-ci sont pesantes sur le destin de l'Europe durant cette période.

L'affrontement graduel qui progressivement détériore le climat international ne peut trouver d'autre issue que dans un nouveau conflit.

La deuxième guerre mondiale apparaît comme l'issue logique de ce dialogue raté. f.

Introduction Le 11 novembre 1918, la France sort vainqueur du premier conflit mondial et conforte son prestige en Europe.

Cette guerre a profondément et durablement affaibli le pays sur le plan démographique et économique.

L'Allemagne vaincue, sans que sa défaite n'entrame un effondrement de la nation, subit dès la fin des hostilités de violents soubresauts politiques marqués par l'avènement de la République et l'échec d'une tentative de révolution.

La signature du traité de Versailles qui met un terme à la guerre, loin d'apaiser le différend franco-allemand, renforce un antagonisme qui ne permet pas la réconciliation des deux pays.

Dès lors, le Mobilisation des connaissances Un lourd bilan humain et économique La proclamation de la République allemande Le traité de Versailles -------Le succès du Bloc national en France L'instabilité de la République de Weimar La recherche commune d'alliés L'occupation de la Ruhr - L'effondrement économique allemand Le succès des partis extrémistes allemands Les difficultés financières de la France Le plan Dawes -------------------.

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__________ L'élection d'Hindenburg ~ ~ Le succès du Cartel des Gauches - ~ Le traité de Locarno Plan détaillé I.

Une décennie incertaine : d'une défiance mutuelle à une entente éphémère (1919-1929). 1.

Les difficiles années d'après-guerre : une hostilité renforcée (19191924) L'entrée l'Allemagne à l:~S~-~D~.N~.~~~~~~~~~~~==="'-"'Le pacte de Briand-Kellogg La coopération économique IL La rapide paralysie de l'économie allemande ~ d u L'économie française reste un temps épargnée La coalition de Weimar mise à mal - - - 1. LLea rigu~urdéco ~omique en France face à la c r i s e ~ ~ succes es 1igues ~ La poussée du N.S.D.A.P.

en Allemagne . le lourd contentieux franco-allemand l'impossible dialogue une diplomatie agressive Un intermède de rapprochement (1924-1929) des difficultés communes un nouveau contexte politique le triomphe de l'esprit de Genève Les deux pays face à la grande crise : une évolution divergente source second conflit mondial (1929-1939) Un impact variable de la crise - deux économies diversement ébranlées - deux démocraties inégalement contestées Hitler est nommé chancelier ~~~~~~~~~~~~~~~=-­ deux choix politiques différents Le rôle pondérateur du parti radical en France Le succès du Front Populaire Le retrait allemand de la S.D.N.

- - - _ L t , l'affr L~ rétablissement du service militaire en Allemagne-======------=-==-- 2· e re our a ontement La volonté française d'isoler l'Allemagne ~ la liquidation du traité de Versailles La remilitarisation de la Rhénanie ~ un nazisme agressif non contenu Le rapprochement de l'Allemagne et l ' I t a l i ~ la guerre Les annexions allemandes en Europe orientale - - Le pacte germano-soviétique ~ La déclaration de guerre =------- problème des rapports bilatéraux domine l'orientation des politiques intérieure et extérieure en France et en Allemagne.

Phases d'affrontement et de rapprochement alternent au gré des oscillations du contexte international.

Une profonde hostilité mutuelle née du contentieux de la guerre et de l'application du traité de paix domine les rapports franco-allemands dans l'immédiat après-guerre.

Elle laisse place à partir de 1924 au dialogue et à un net rapprochement sous les auspices de la S.D.N. La crise de 1929 brise net ce cheminement vers la normalisation des relations. France et Allemagne apportent des réponses divergentes aux problèmes auxquels elles sont confrontées.

L'opposition idéologique ravive les litiges anciens et conduit sur le terrain d'une rivalité génératrice du second conflit mondial. f Développement La signature de l'armistice à Rethondes met un terme à un conflit de plus de quatre ans qui a ravagé l'Europe et bouleversé sa physionomie.

L'antagonisme franco-allemand loin d'être désamorcé est exacerbé par les conditions de la fin des combats et la signature du traité de paix. La population française éprouve un profond ressentiment à l'égard de l'Allemagne plus que jamais ennemie héréditaire.

La terrible saignée subie par les troupes (plus de 1 300 000 morts) touche jusqu'au plus petit village.

Les paysages de désolation qu'offrent les régions des combats témoignent de l'ampleur des destructions.

Les saccages gratuits auxquels se sont livrés les Allemands lors de leur retraite (mines hoyées, machines détruites dans les usines) avivent une haine tenace à l'égard de l'adversaire. En Allemagne, la République est proclamée le 9 novembre 1918 à la suite des mouvements insurrectionnels de Bavière et de Berlin et de l'abdication de Guillaume II.

Elle apparaît aux yeux de l'opinionI comme le régime de la défaite et de l'étranger.

La tentative révolutionnaire spartakiste de janvier 1919 augmente les craintes de la population et sa défiance envers un régime qui a beaucoup de mal à s'imposer.

La rigueur du traité de Versailles qui ampute l'Allemagne du l/7ème de son territoire, limite ses prérogatives en matière de défense et la rend responsable du conflit (article 231) et redevable à ce titre de lourdes indemnités, envenime la situation.

L'absence de l'Allemagne à la conférence de Paris renforce le caractère de «Diktat» du traité.

Cette maladresse initiale conforte les Allemands dans leur analyse : la France entend exploiter sa victoire pour humilier son adversaire.

La France apparaît comme le principal responsable d'un traité considéré comme inique, les États-Unis et la Grande-Bretagne ayant cherché à tempérer les exigences de Clemenceau. Cette situation explique l'impossibilité pour les deux nations de renouer le dialogue dans l'immédiat après-guerre.

La France victorieuse veut faire payer chèrement à l'ennemi les pertes humaines et les destructions du conflit.

L'Allemagne mortifiée se replie sur elle-même et rêve de revanche. L'attitude rigide des forces politiques des deux l!ations est un obstacle majeur au rétablissement de relations normales.

En France, le Bloc national remporte une écrasante majorité aux élections.

Cette chambre «bleu horizon» exige l'application intégrale des dispositions du traité de Versailles.

La France espère appuyer son redressement économique sur le paiement des réparations allemandes.

Le ministre des finances Klotz l'affirme sans détours : «L'Allemagne paiera».

Le sentiment anti-allemand est trop puissant dans l'opinion pour qu'un gouvernement puisse envisager la moindre clémence à l'égard du vaincu. En Allemagne, la coalition âe Weimar formée du S.P.D.

et du Centre catholique dispose d'une marge de manœuvre trop limitée pour envisager toute initiative politique d'envergure.

Dénoncée au Reichstag par les députés de la droite monarchiste qui l'accusent d'avoir bradé les intérêts nationaux lors de la signature du traité de paix, elle doit bientôt subir les assauts d'une extrême-droite factieuse. La tentative de coup d'État de Kapp en mars 1920 marquée par l'occupation de· ministères à Berlin par les membres de corps francs n'échoue qu'à la suite d'une grève générale déclenchée par les syndicats : la Reichswehr n'a pas apporté son soutien au gouvernement.

La multiplication des crimes politiques traduit un climat de guerre civile larvée : le député catholique Erzberger qui a dirigé la délégation allemande signataire des accords de paix paye de sa vie son geste symbolique.

A l'autre extrême de l'échiquier politique, le K.P.D.

qui ne pardonne pas au gouvernement la sanglante répression du mouvement spartakiste accentue sa pression sur l'État par un soutien sans faille à tous les mouvements sociaux. Ce contexte politique difficile explique la dureté des relations francoallemandes dans l'immédiat après-guerre.

Chaque pays recherche des appuis pour une éventuelle reprise des combats.

La France apporte son soutien aux nouveaux États de l'Europe danubienne : envoi de juristes pour la mise en place des nouvelles constitutions, d'experts militaires pour l'organisation des forces armées.

Elle constitue de 1920 à 1921 la Petite Entente, alliance de revers formée à la suite d'accords croisés entre Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie et Pologne. Cette volonté de prendre l'Allemagne en tenaille se place dans la même logique d'affrontement que le traité franco-russe précédant le premier conflit mondial. L'Allemagne, de son côté, cherche à s'affranchir des contraintes les plus pesantes du traité de Versailles et à sortir de son isolement diplomatique.

Le traité de Rapallo, signé avec la Russie soviétique en 1922, apparaît comme une réponse à la Petite Entente : l'Allemagne envoie former en Russie des officiers spécialistes des armes qui lui sont interdites (blindés, artillerie, aviation). La confrontation directe se produit en janvier 1923 quand, prétextant une non-livraison de matériel dans le cadre des réparations de guerre, l'armée française investit la Ruhr à la demande de Poincaré.

La population allemande réplique par la résistance passive à l'occupant: sabotages et grève générale dérèglent totalement les activités économiques du poumon industriel allemand. L'occupation de la Ruhr constitue l'ultime épisode de.la phase de défiance mutuelle.

La grève générale a des répercussions dramatiques sur l'économie allemande: le mark s'effondre, le chômage triple en l'espace de quelques semaines. •La misère guette de nombreuses catégories sociales : rentiers, ouvriers, fonctionnaires, petits patrons.

L'électorat se radicalise: les classes moyennes se tournent vers l'extrême-droite.

La tentative de putsch du 8 novembre 1923 par Ludendorff et Hitler à Munich est à replacer dans ce contexte d'exaspération d'une frange grandissante de l'opinion à l'égard d'un gouvernement considéré comme incapable. La classe ouvrière délaisse le S.P.D.

au profit du K.P.D.

dont l'électorat passe de 600 000 voix à 4 000 000 de voix de 1920 à 1924. La prudence pousse la coalition de Weimar vers le chemin de la conciliation. La nomination de G.

Stresemann à la tête du ministère des affaires étrangères constitue une date qécisive dans- l'évolution politique de l'Allemagne. La France doit réduire ses prétentions in_temationales.

Le retrait américain des affaires de l'Europe restreint ses possibilités d'action.

Le pays est aussi confronté à de sérieuses difficultés financières.

L'endettement chronique et la lenteur du redémarrage économique entraînent une chute du franc.

L'inflation amène les petits épargnants à se détourner des bons du trésor.

Les projets d'emprunt forcé envisagés par le gouvernement du Cartel des Gauches d'E.

Herriot pour faire face au double déficit du budget et des échanges se traduisent par un exode massif des capitaux vers l'étranger.

La France n'a plus les moyens de sa politique.

La griserie des défilés de la victoire laisse place à la triste réalité des faits.

Le plan Dawes de réaménagement du paiement des dettes allemandes en fonction de son indice de prospérité, imposé par les Américains en 1924 sanctionne cette situation nouvelle.

L'heure est à la négociation. Un nouveau contexte politique favorise cette évolution.

Le succès de la coalition de Weimar aux élections de 1924 conforte le gouvernement.

L'élection du vieux maréchal Hindenburg à la présidence l'année suivante renforce les assises du régime.

Les conservateurs se rallient à un régime qu'ils ont longtemps combattu. En France, le succès du Cartel des Gauches en 1924 constitue une avancée importante.

Le profond antigermanisme des partis du Bloc national laisse place à une volonté de négociation.

Le pacifisme est à l'ordre du jour.

G.

Stresemann et A. Briand vont incarner cet esprit nouveau sous les auspices de la S.D.N.

En l'espace de quelques mois, des négociations vont aboutir à une normalisation des relations entre les deux pays.

Par le traité de Locarno (octobre 1925), l'Allemagne confirme son renoncement définitif à l'Alsace et à la Lorraine.

Ce traité librement consenti efface en partie le «Diktat» de Versailles.

L'entrée de l'Allemagne à la S.D.N.

en 1926 sur proposition de la France constitue l'aboutissement de cette politique de rapprochement.

A.

Briand peut déclarer à cette occasion avec beaucoup de lyrisme : «Arrière les fusils, les mitrailleuses, les canons.

Place à la conciliation, à l'arbitrage, à la paix».

A.

Briand et G.

Stresemann les artisans patients de cette entente nouvelle reçoivent conjointement en 1926 le prix Nobel de la paix.

Le pacte Briand-Kellogg de renoncement à la guerre de 1928 est ratifié par l'Allemagne. L'esprit de Genève laisse entrevoir une ère nouvelle dans les relations internationales.

Les industriels s'associent à cette initiative : !'Entente internationale de l'acier voit le jour en 1926.

Ce cartel européen regroupe entre autres les sidérurgistes allemands et français. La courte période de prospérité de 1924 à 1929 est insuffisante pour désamorcer un antagonisme solidement ancré dans les esprits.

La crise de 1929 brise net cet élan et ravive une tension que les événements contribuent à accentuer. * * * La crise se traduit de façon très différente dans les deux pays.

L'Allemagne est le premier pays européen touché par les.... »

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