LA GÉORGIE AU XXe SIÈCLE En 1801, dix-huit ans après avoir signé un accord de protectorat avec la Russie, le...
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LA GÉORGIE AU XXe SIÈCLE
En 1801, dix-huit ans après avoir signé un accord de protectorat avec la Russie,
le royaume de Kartli et de Kakhétie (Géorgie orientale), l’un de plus anciens
royaumes chrétiens d’Orient, est annexé à l’Empire russe.
Dix ans plus tard,
l’autocéphalie de son Église orthodoxe est supprimée.
En 1810, c’est au tour du
royaume d’Imérétie (Géorgie occidentale) de tomber.
Une à une, les principautés
géorgiennes sont annexées à l’empire.
La Géorgie devient la base avancée de
Petersbourg dans la région, elle deviendra bientôt un pivot essentiel de sa
politique orientale.
En 1832, une conjuration de la noblesse tente de chasser
l’occupant.
Son échec et la dure répression qui s’ensuit, alors que la Russie se
heurte à la résistance farouche des peuples musulmans du Nord-Caucase, auront
des effets durables : la Géorgie, qui dispose d’une noblesse pléthorique et
pauvre, se verra assigner une place de choix alors que les guerres du Caucase
(1785-1859) mettent l’armée impériale en difficulté.
Tiflis (Tbilissi), devenue
de facto le centre politique du Caucase, est le siège d’une « vice-royauté du
Caucase » à partir de 1845 ; le tsar tente ainsi d’intégrer plus profondément
les élites locales.
Mais cette terre frondeuse rêve de liberté.
La brève indépendance de 1918-1921.
Dans la seconde moitié du xixe siècle, la Géorgie est tentée par la révolution.
Terre d’élection d’une social-démocratie d’obédience menchevik, elle voit se
développer un mouvement révolutionnaire puissant où le social rejoint le
national ; la révolution de 1905 y est l’occasion d’une remise en cause radicale
de l’ordre tsariste.
Au cours des élections à la première Douma d’empire (1906),
les quatre députés élus par la Géorgie sont tous sociaux-démocrates.
Le 26 mai
1918, l’indépendance est proclamée par une Chambre où les sociaux-démocrates
sont largement majoritaires.
Le gouvernement, présidé par Noé Jordania
(1869-1953), menchevik de longue date, tente de rapprocher la Géorgie de
l’Europe.
Cette expérience est rapidement brisée.
Les bolcheviks, qui ont
entrepris la reconquête militaire de la Transcaucasie, chassent le gouvernement
légal en février 1921 à l’aide de l’Armée rouge qui envahit la république sous
prétexte d’une révolution.
La Géorgie devient partie intégrante de l’URSS.
Plusieurs années durant, la population résiste à l’ordre bolchevik, en
particulier sous l’impulsion du Parti social-démocrate de Géorgie.
Le 28 août 1924, la Géorgie occidentale se soulève.
En quelques jours le
mouvement est écrasé, au prix de milliers de morts, par Lavrenti Beria
(1899-1953), un Géorgien originaire de Mingrélie, vice-président de la Tcheka
(police politique) de Transcaucasie.
Staline, géorgien lui aussi, qui, trois ans
plus tôt, avait déclaré qu’il « fallait labourer la Géorgie afin d’en extirper
le menchévisme » a eu le dernier mot.
Meurtrie, exsangue, la Géorgie rentre dans
le rang, retrouvant le chemin de l’empire.
Nombreux dans l’appareil du PCUS
(Parti communiste de l’Union soviétique) et de l’État, les Géorgiens jouent
alors un rôle important aux côtés de Staline (L.
Beria, S.
Ordjonikidzé1886-1937).
Pendant la période stalinienne, alors que les purges déciment
l’intelligentsia et le personnel politique, le « centre » tolère l’expression
d’un nationalisme qui prend pour cible les minorités nationales, en particulier
les Abkhazes, qui sont alors soumis à une vigoureuse....
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