LA GRÈCE AU XXe SIÈCLE La Grèce actuelle a été fondée en six étapes. Le premier royaume de Grèce, créé...
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LA GRÈCE AU XXe SIÈCLE
La Grèce actuelle a été fondée en six étapes.
Le premier royaume de Grèce, créé
sous la protection de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie en 1830,
correspond aux régions contemporaines du Péloponnèse, de la Grèce centrale, et
aux îles Cyclades.
En 1863 viennent s’ajouter les îles Ioniennes, auparavant
sous protectorat britannique.
En 1881, la Grèce annexe la Thessalie ; en 1912,
l’Épire, la plus grande partie de la Macédoine, les îles proches de l’Asie
Mineure et la Crète ; en 1920, la Thrace et, enfin, en 1947, le Dodécanèse,
possession italienne.
Les trois puissances garantes de l’indépendance grecque conservent
officiellement leur tutelle jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.
Elles
contrôlent le pays par le biais des finances et de l’institution royale appuyée
par une oligarchie foncière.
Les libéraux font leur révolution en 1909, amenant
au pouvoir un homme charismatique, Eleuthérios Vénizélos (1864-1936).
Celui-ci,
tout en entreprenant une réforme agraire - la première des pays européens
méditerranéens - destinée à briser les grandes propriétés et réalisée en une
vingtaine d’années, se lance dans l’accomplissement du grand dessein national :
la réunion des Grecs des Balkans et de l’Asie Mineure sous le drapeau
hellénique.
Frontières et échanges de population.
Les guerres balkaniques (1912-1913) permettent la récupération de l’Épire et de
la Macédoine grecque actuelle ; à l’issue de la Première Guerre mondiale, la
Grèce annexe par ailleurs la Thrace occidentale.
Mais la grande aventure grecque
en Asie Mineure (1919-1922) se solde par une catastrophique défaite face aux
troupes de Mustafa Kemal.
Les Turcs rétablissent leur frontière de Thrace
(traité de Lausanne, 1923).
Les populations grecques de Turquie et turques de
Grèce sont échangées (à l’exception des Grecs d’Istanbul et des Turcs de la
Thrace occidentale).
Au terme de cette décennie, la quasi-totalité des Grecs des
Balkans, de la Turquie et de la Russie (environ un million et demi au total)
sont regroupés sur le sol hellénique, forgeant ainsi l’unité grecque.
Le choc de la guerre et l’arrivée des réfugiés projettent le pays en avant
(proclamation de la Ire République en 1924, fondation d’un important Parti
communiste), mais le retour des périls et la dégradation de l’environnement
général dans les Balkans contribuent à une reprise en main par les puissances
occidentales.
La royauté est de retour en 1935.
L’année suivante, une dictature
est instaurée.
Dirigée par Ioannis Metaxas, elle est d’inspiration fasciste mais
pro-Alliés.
Les ambiguïtés de l’entre-deux-guerres traversent la Seconde Guerre mondiale et
se prolongent au-delà.
La résistance à l’occupation allemande est notamment
communiste et anti-royaliste, tandis que les Britanniques, de nouveau tuteurs de
la Grèce, maintiennent la vieille tradition de contrôle du pays par le biais de
l’institution royale.
De la guerre civile à la dictature des Colonels.
Le conflit, alimenté par la Guerre froide, éclate au grand jour sous l’aspect
d’une guerre civile qui durera de décembre 1944 à août 1949 et comportera deux
phases aiguës.
Les partisans communistes affrontent les troupes monarchistes
soutenues par les Britanniques et les Américains.
L’évolution d’après guerre s’opère non plus sous hégémonie britannique, mais
américaine, ce que confirment le plan Marshall en 1947 et l’entrée de la Grèce
dans l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) en 1951.
L’économie se
développe sans que soient modifiées les structures politiques.
Ainsi, quand, au
début des années 1960, le « miracle économique » débouche sur une libéralisation
de la vie politique par le simple jeu électoral, la vieille classe politique,
groupée autour du palais, ne trouve d’autre solution qu’un coup d’État militaire
(le 21 avril 1967), qui chasse le roi.
Le « régime des colonels » (1967-1974),
dirigé par Giorgios Papadopoulos (1919-1999), veut poursuivre le développement
économique en gelant toute évolution politique et sociale.
Les dégâts provoqués
par cette course contre l’évolution ont privé le pays des forces vives capables
de prendre en charge et de poursuivre la modernisation aussi bien économique que
sociale.
La politique économique libérale menée dans les années 1974-1981, puis
celle des gouvernements socialistes dans les années 1981-1989 ont sans doute
réussi à former une société plus libre, plus égalitaire et plus aisée, mais
elles tardèrent à renouer avec l’élan, cassé par des années de répression ou de
simple pusillanimité, seul capable de lancer la Grèce dans une aventure
européenne.
Démocratisation et normalisation.
Le retour de la démocratie en 1974 avec....
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