La hausse du taux d'intérêt et la baisse du taux d'épargne des ménages Sujet. Depuis le début des années 1980,...
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La hausse du taux d'intérêt et la
baisse du taux d'épargne
des ménages
Sujet.
Depuis le début des années 1980, on a pu constater qu'aux États
Unis, la hausse du taux d'intérêt réel allait de pair avec la baisse du taux
d'épargne des ménages.
Comment la microéconomie du consommateur
peut-elle rendre compte de ce phénomène ?
Concours de directeur d'hôpital public, 1995
Analyse des expressions et termes-clés
- Premier terme-clé : taux d'intérêt réel
Toute l'analyse faite sur le terme taux d'intérêt dans le sujet précédent demeure valable.
En gardant à l'esprit que le taux d'intérêt réel s'obtient par la différence entre le taux nomi
nal (affiché par les banques) et le taux d'inflation durant la période, le candidat pourra exploi:
ter les pistes révélées dans le sujet précédent.
Deuxième terme-clé: taux d'épargne des ménages
Cet indicateur a pour équivalent : disponibilité, ressource, capacité de financement, pos
sibilité de placements, etc.
Car le taux d'épargne des ménages s'obtient en divisant le mon
tant de l'épargne brute par le revenu disponible brut, c'est-à-dire le rapport entre le solde du
compte utilisation du revenu et le revenu primaire majoré des transferts reçus (prestations
sociales) et amputé des impôts et cotisations sociales versées.
En effet, le revenu brut dispo
nible (RBD) est ce qui reste après prélèvements et transferts de revenu.
Délimitations spatio-temporelles
Délimitation géographique: États-Unis.
Délimitation temporelle : à partir des années 1980.
Problématique centrale et problématiques sous-jacentes
1.
La problématique centrale
Si la théorie économique a perfectionné l'axiomatisation du comportement des consom
mateurs, il faudra chercher ce qu'elle aurait pu prédire et ce qu'elle ne saurait expliquer
dans les pratiques des ménages américains qui consacrent depuis le début des années 1980,
moins d'effort d'épargne alors que le taux d'intérêt réel connaît une hausse.
2.
La première problématique sous-jacente
Selon la théorie néoclassique, le consommateur adopte un comportement rationnel et pratique plusieurs formes d'anticipations (extrapolatives, adaptatives, régressives).
Donc,
il faudra exposer les possibilités d'arbitrage dans le partage du revenu disponible brut entre
l'effort d'épargne et la consommation.
3.
La seconde problématique sous-jacente
Cela conduira le candidat à une seconde problématique sous-jacente.
Il faudra chercher à
savoir si l'évolution de la théorie correspond à celle des comportements des consommateurs
américains, dans un contexte d'économie en crise, que les pouvoirs publics et les acteurs
privés n'ont réussi à endiguer qu'à partir du début des années 1990.
Précautions dans le choix du plan directeur*
* Remarque.
La démonstration peut se faire avec l'une des trois logiques différentes (plans directeurs).
Avant d'opter pour l'une d'elles, une exploration rapide s'impose au candidat.
1.
Première possibilité : le plan directeur dialectique
Il s'agit de confronter la prédiction théorique à la stratégie des ménages en matière de
partage du revenu disponible brut.
La thèse correspondra au contenu de la théorie néoclassique du consommateur; l'antithèse s'alimentera des points de vue keynésiens et marxistes
sur cette théorie du choix ; la synthèse se construira avec la confrontation des positions théoriques et des réalités quotidiennes des ménages américains.
2.
Deuxième possibilité : le plan directeur gradation
Tous les sujets de cette catégorie (prédiction, vision historique ou politique déjà réalisée)
acceptent une présentation des arguments par niveau de démonstration.
Par exemple, le candidat pourra envisager un plan directeur gradation en deux parties : la première accueillera
les aspects théoriques du problème, tandis que la seconde contiendra l'aspect pratique ou réel.
Dans un premier temps, les mécanismes doivent être dévoilés tels que les avaient prévus les
théoriciens pour une population de consommateurs rationnels ; dans un deuxième temps, interviennent des considérations irrationnelles, conjoncturelles ou tout à fait nouvelles qui perturbent plus ou moins gravement les schémas préétablis du comportement du consommateur.
La première partie révèle les connaissances théoriques du candidat, la seconde se construit
avec ses connaissances factuelles dans la stricte délimitation géographique imposée par la formulation du sujet et donc limitée au cas américain.
Mais il est tout à fait possible de raisonner, par niveau de statut social des ménages, en distinguant les classes supérieures détentrices
de l'essentiel des capitaux, les classes moyennes disposant de revenu atteignant une importance relative permettant d'envisager une stratégie d'épargne ; et on négligera plusieurs groupes
appartenant aux classes populaires avec leurs « poors workers » (travailleurs pauvres) dont
la situation personnelle du grand nombre ne permet pas d'envisager une confrontation entre
théorie néoclassique et pratiques d'épargne.
Dans la conception américaine des classes, on
estime que dans le supérieur, le moyen et le populaire, il faudra considérer le supérieur, le
moyen et l'inférieur.
Donc, au lieu d'établir un raisonnement sur trois grandes classes, on privilégiera l'analyse en termes de hiérarchie en neuf classes.
Les « inférieurs inférieurs »,
obligés d'occuper plusieurs emplois, n'arrivent pas à survivre, ce sont les« poors workers »
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Quatre catégories de sujets - Seize plans détaillés
dont le nombre a fortement augmenté durant les années 1980 et 1990.
Cette pauvreté n'épargne
pas les classes au-dessus, c'est-à-dire les classes populaires moyennes et supérieures ainsi que
les classes moyennes inférieures, voire les groupes moyens des classes moyennes.
3.
Troisième possibilité : le plan directeur historique
Comme tous les pays occidentaux, les États-Unis ont connu une période de stagflation dans
les années 1970 et changeront de stratégie dès le début de la décennie suivante afin de combattre l'inflation et le chômage.
Le plan historique ne peut pas se faire avec une délimitation plus large que celle imposée par l'énoncé - depuis le début des années 1980 -.
Donc,
l'option pour ce plan implique la possibilité d'une ou de deux césures dans la période qui
débuta en 1980 montrant un changement sensible d'attitude des ménages pouvant faire l'objet de deux ou trois parties distinctes dans le développement.
Si au contraire, les ménages
ont adopté une attitude hors prédiction théorique, alors il faudra montrer comment ont réagi
les théoriciens dans la période qui a commencé en 1980.
Cette période a vu se développer
les théories sur les anticipations et s'instaurer une nouvelle microéconomie moins dogmatique et moins irréaliste.
Donc, dans une première partie, le candidat se tiendra à une limite
claire : jusqu'au milieu des années 1980, la théorie néoclassique traditionnelle ne pouvait
pas expliquer le nouveau comportement des consommateurs - ce qui a laissé le champ libre
aux interprétations sociologiques - ; c'est ensuite que les théoriciens ont commencé à réagir
face à la divergence profonde entre la prédiction théorique et les pratiques de répartition du
revenu entre consommation et épargne.
Le choix de la combinaison de plans
1.
Le plan directeur adopté: gradation (l, II)
2.
Le premier plan de soutien: comparatif (A & B)
3.
Le second plan de soutien : descriptif (I à 4)
Indications utiles pour une introduction
L'introduction d'un sujet de prédiction n'a rien de spécifique, comparativement à toutes les
introductions indiquées précédemment.
Une fois que le candidat a choisi la forme de l'annonce du plan - articulée ou interrogative, - il sait quel' examinateur a besoin de trouver dans
cet espace réduit - 12 à 20 lignes - le programme général de travail.
Dans ce sujet, il s'agit
d'analyser les prédictions des théories - néoclassique et keynésienne- sur le partage du revenu
disponible brut entre consommation et épargne.
Il faut rappeler à l'examinateur que cette
confrontation couvre au moins deux problèmes sous-jacents: les possibilités d'arbitrage dans
le partage du revenu et l'évolution des théories par rapport aux nouveaux comportements
des consommateurs américains à partir de 1980.
Indications utiles pour le développement de la première partie
Le plan directeur gradation nous impose dans cette première partie de nous limiter aux fondements théoriques du comportement du consommateur.
Il faut donc commencer par analyser les attributs du consommateur dans la théorie néoclassique.
Mais cette interrogation ne
saurait arriver à son terme, sans imposer au candidat de commencer d'emblée par situer les
Su;ets de deuxième catégorie
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fondements du système des besoins dans l'économie politique néoclassique.
Sinon on ne saura
jamais pourquoi objectivement les consommateurs américains d'aujourd'hui s'écartent, dans
leurs comportements, par rapport aux« prescriptions académiques».
Cette interrogation ne
sera elle-même qu'un prélude au questionnement sur l'oubli, par l'école néoclassique, du
principe escamoté par sa....
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