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■ LA JUSTICE. REPÈRES L'IDÉE DE JUSTICE QUELQUES REMARQUES GÉNÉRALES. - Les ambiguïtés de la notion de justice, qui désigne...

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« ■ LA JUSTICE. REPÈRES L'IDÉE DE JUSTICE QUELQUES REMARQUES GÉNÉRALES. - Les ambiguïtés de la notion de justice, qui désigne à la fois un ensemble d'institutions et l'idée morale dont il est censé s'inspirer, sont tout à fait représentatives du décalage qui peut exister entre les normes effectives de régulation de la vie sociale et l'idéologie dans laquelle elle se représente, voire les références théoriques par rapport auxquelles elle s'évalue. - La parenté sémantique entre justesse et justice semble donner d'emblée une définition claire de la justice dans la vie sociale.

La justice implique l'équité, c'est-à-dire l'attribution à chacun de ce qui lui revient de droit (cf.

l'expression latine cuique suum [tribuere] : à chacun le sien).

Le mot justice renvoie d'ailleurs au mot latin jus (le droit).

Le symbole de la balance, de ce point de vue, semble tout à fait adéquat. - Cependant, dès qu'il s'agit de penser les conditions concrètes d'une telle égalité, le problème des critères de répartition et d'éva­ luation des droits de chacun doit être envisagé.

Il existe deux types d'égalité : l'une, arithmétique, inapplicable aux individus ; l'autre, géométrique ou proportionnelle, que l'on met en œuvre notamment lorsque l'on veut comparer deux tâches qualitativement différentes, mais complémentaires dans la vie sociale.

La reconnaissance de la solidarité des citoyens dans le groupe implique sans doute la prise en compte de cette dernière conception, mais la valorisation d'un critère d'évaluation à l'exclusion des autres risque d'introduire un déséquilibre, en établissant la prééminence d'une fonction par rapport aux autres.

C'est pourquoi Platon.

par exemple, accorde à la justice une place particulière dans l'ensemble des quatre vertus cardinales (sagesse, courage, tempérance et justice) en en faisant une sorte de vertu garante de l'équilibre entre les trois autres.

Transposée au ni­ veau de l'Êtat, cela signifie que la justice n'est pas autre chose que l'équilibre harmonieux entre les fonctions (les classes) qui concourent à la vie de la cité.

En ce sens, la justice implique l'isonomie (l'égalité dans la différence) et s'oppose à la cupidité (pleonoxia : désir d'avoir p·lus dans la répartition). - La caricature d'une telle conception de la justice consiste, sou­ vent, à confondre égalité proportionnelle et égalité arithmétique, c'est-à-dire réduction à l'identique.

On entend souvent dire, dans le cadre d'une telle confusion, que « l'égalité uniformise, nie les diffé­ rences et les individualités». - Le décalage entre proclamations idéologiques et réalités de fait est souvent tel que la reconnaissance de principe s'accompagne de dispositions légales qui rendent inopérante cette reconnaissance.

11 y a alors un fossé entre légalité et légitimité.

si l'on entend par légiti­ mité d'un ordre social réel sa conformité à une norme reconnue comme valable et nécessaire.

La Justice institutionnelle, chargée de la bonne àpplication des lois, peut dans ce cas se révéler « in­ juste» - puisque ce qui est légal n'est pas nécessairement légitime. En outre, une loi « juste» en son principe (c'est-à-dire conforme aux exigences qui ont valeur de fondement légitime) peut apparaître comme une mystification idéologique si les conditions d'existence des individus la rendent inapplicable (par exemple, reconnaître I'éga­ lité de tous les enfants devant I'Êcole ne suffit pas : les différencia­ tions sociales et culturelles font que cette reconnaissance risque d'être sans effet pratique si la société ne fait pas l'effort nécessaire pour mettre en place une véritable « égalité des chances»). [REIMS A] Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée: « En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin.

Or selon l'ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme, afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins.

Il en résulte que le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoins de tous.

Dès lors, les biens que certains possèdent en surabon­ dance sont destinés, par le droit naturel, à secourir les pauvres.

C'est pourquoi saint Ambroise écrit : « Le pain que tu gardes appartient à ceux _ qui ont faim, les vêtements que tu caches appartiennent à ceux qui sont nus et l'argent que tu enfouis est le rachat et la délivrance des malheu­ reux.

» Or le nombre de ceux qui sont dans le besoin est si grand qu'on ne peut pas les secourir tous avec les mêmes ressources, mais chacun a la libre disposition de ses biens pour secourir les malheureux.

Et, même eu cas de nécessité évidente et urgente, où il faut manifestement prendre ce qui est sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu'on ne peut pas faire.

autrement, îl est légi­ time d'utiliser le bien d'autrui pour subvenir à ses ,propres besoins ; on peut le prendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre réellement un vol ou un larcin.

» SAINT THOMAS D'AQUIN CORRIGÉ ÉTUDE THÉMATIQUE ET FORMULATION DE LA THÈSE D'UN TEXTE • Étude thématique succincte. - Énoncé d'un principe directeur : la préséance du droit naturel ou divin sur tout droit humain. - Formulation des implications de cette préséance dans la vie sociale et le partage des biens. ► Finalité proprement humaine de toute « réalité infé­ rieure» : les biens mis à la disposition de l'homme n'ont de sens que pour les « besoins de tous». ► Préséance du point de vue collectif sur le point de vue individuel dans la jouissance de ces biens. ► Nécessité du partage, voire d'une meilleure répartition. ► Rôle de l'initiative individuelle dans le secours aux mal­ heureux, qui est un devoir au regard de Dieu même. ► Légitimité de l'utilisation du bien d'autrui en cas de force majeure. • Formulation de la thèse du texte. La préséance du droit naturel et divin sur le droit humain requiert le partage des biens et l'aide des plus riches a'ux plus pauvres. [LYON FGH] « La vengeance se distingue de la punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que l'autre est l'œuvre d'un juge.

C'est pourquoi il faut que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle et le droit se trouve ainsi troublé.

De plus, la vengeance n'a pas la forme du droit, mais celle de l'arbitraire, car la partie lésée agit toujours par senti- chaque individu, de la raison, faculté de saisir les exigences ultimes de l'organisation commune, et de les mettre en œu­ vre : l'assujettissement aux impulsions, à la passion d'un in­ térêt particulier exacerbé, ne peut que perturber cette mise en œuvre. - « Un mobile subjectif» : le mobile, c'est ce qui pousse à agir, à mettre en mouvement.

Le mobile peut relever de l'affectivité, de la subjectivité personnelle, ou d'un examen réfléchi et rationnel.

Est subjectif un mobile qui relève de la subjectivité, c'est-à-dire de l'affectivité propre à chaque homme, considéré dans la particularité de son existence et de ses réactions. 3.

La punition peut-elle ne rien devoir à la vengeance 7 « Nul n'a le droit de se faire justice soi-même ».

Compren­ dre un tel précepte, c'est se délivrer des représentations non réfléchies qui peuvent résulter des impressions et des impul­ sions premières.

Il peut sembler paradoxal en effet d'interdire à la victime de l'agression toute riposte qui ne relève pas de la légitime défense.

Pourtant, la fondation d'un état de droit est incompatible avec l'acceptation de la possibilité d'une telle riposte, qui conduirait à transformer l'ensemble de la société en un champ clos de luttes incessantes, en un règne.... »

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