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La liberté est-elle une donnée ou une conquête ? ■ Analyse du sujet - Le sujet semble proposer une opposition...

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« La liberté est-elle une donnée ou une conquête ? ■ Analyse du sujet - Le sujet semble proposer une opposition stricte, mais le concept de « liberté» est lui-même polysémique.

La réponse pourra dépendre du sens que l'on privilégie pour la liberté. - Une réflexion, même rapide, sur les acceptions historiques de la liberté, montre que sa conception a évolué.

Cette évolution peut-elle être mise en relation avec la notion de « conquête » ? - La conquête suppose une action, qui peut être la conséquence d'un désir.

On cherchera en conséquence des actions historiques indiquant que la liberté peut avoir été conquise (partiellement ou totalement ?). ■ Pièges à éviter - Le sujet propose une réflexion sur la liberté.

On n'a donc pas intérêt à la scinder en différents aspects (liberté de pensée, libertés politiques, liberté du travail, etc.), ces derniers ne pouvant intervenir que comme exemples partiels. - Il n'est pas interdit de répondre que la liberté, selon le point de vue que l'on adopte, peut être à la fois «donnée» et «·conquête».

Mais on doit dans ce cas distinguer ëlairement les points de vue et les niveaux d'analyse qu'ils déterminent. - Éviter à tout prix d'énumérer différentes conceptions philosophiques sur la liberté : les connaissances dans ce domaine doivent ê� mises en relation avec le problème posé. [Introduction] Il nous semble aisément que tout homme ressent le désir d'être libre. Mais il suffit d'affirmer une telle généralité pour constater qu'« être libre» n'a pas toujours la même signification, et que, par exemple, l'ex- pression ne désigne pas la même chose pour le citoyen d'une démocratie moderne que pour l'habitant d'un pays en voie de développement, pour un paysan du Moyen Âge que pour un commerçant contemporain.

Cette variabilité historique et culturelle du concept mène à penser que «liberté» ne désigne pas toujours la même réalité, les mêmes possibilités pour l'homme.

Cependant, il pourrait se faire qu'à l'arrière-plan de ces évolutions, il existe un fond constant, comme une donnée permanente qui se réaliserait de manières diverses, en fonction des contextes historiques, sociaux, ·culturels.

De ce point de vue, il pourrait exister un«donné» ini­ tial de liberté, à partir duquel s'effectueraient des variantes.

Mais ces der­ nières doivent-elles être conçues comme se développant en quelque sorte toutes seules, ou comme résultant des actions humaines ? La liberté est­ elle un donné ou une conquête ? [I.

La liberté par rapport à la nature] En termes très généraux, la liberté doit au moins être définie comme la possibilité, proprement humaine, d'échapper aux déterminismes de la nature.

Cela ne saurait signifier que l'homme ne connaît aucun détermi­ nisme (son corps obéit à des lois biologiques), mais cela indique que les qualités qui le distinguent de la pure animalité montrent une indétermina­ tion qui lui est propre, et que l'on assinµle à son abse11,ce de«nature».

Le comportement animal est en effet prédéterminé par des instincts ; l'homme, dépourvu d'instincts, doit au contraire inventer ses comporte­ ments, et c'est ce qui lui permet d'élaborer un univers culturel, par défini­ tion opposé à l'ordre naturel. On peut, de ce point de vue anthropologique, nommer «liberté» cette absence de nature.

C'est par exemple ce que fait Sartre, lorsqu'il affirme que «la liberté, c'est l'irréductibilité de l'ordre culturel à l'ordre naturel», désignant ainsi la coupure qui se manifeste entre la nature et la culture.

Dire que la liberté est un donné pour l'homme, c'est simplement rappeler que, lorsque celui-ci se distingue de l'animalité naturelle, s'ou­ vrent à lui une infinité de possibles, parmi lesquels les choix effectués définissent chaque culture.

La notion même de «donné» paraît renvoyer à une situation initiale, originelle, ou naturelle, mais le «donné» que serait cette liberté première de l'homme est dû, de manière un peu para­ doxale, à l'absence de nature dans l'homme.. Cette liberté initiale peut être rapprochée de ce que certains philosophes ont nommé «indépendance naturelle».

Pour les uns (comme Hobbes), elle ne paraît guère positive, dans la mesure où, entraînant l'homme vers un comportement égoïste, elle ne peut mener qu'à des conflits.

Pour d'autres (notamment pour Rousseau), elle semble plus «neutre», ni bonne ni mauvaise, s'il est vrai qu'elle ne caractérise qu'un homme vivant SUJETS CORRIGÉS isolé, sans pensée ni conscience, et qu'elle ne peut en conséquence pas être qualifiée. [Il.

De l'indépendance à la liberté conquise] Ce qui différencie toutefois cette « indépendance naturelle » de la liberté comme qualité rendant possible les élaborations culturelles, c'est que la première devient conflictuelle dès que l'homme ne vit plus seul, tandis que la seconde est conçue comme actualisée dans les communautés culturelles.

li n'en reste pas moins que ces dernières peuvent ensuite mettre au point des conceptions très diverses de la liberté - ce qui pourrait d'ailleurs s'énoncer de manière à nouveau un peu paradoxale : l'homme est libre jusque dans sa conception de ce que peut être la liberté. Adoptant le point de vue historique qui lui est habituel, Hegel souligne que le concept de liberté a connu une évolution synonyme d' élargissement ou d'approfondissement progressif.

Ainsi, le tyran «oriental» est d'abord le seul qui puisse bénéficier de liberté, tous les autres étant soumis à son pouvoir.

En.... »

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