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LA LONGUE MARCHE A la suite de ces transferts, les anciennes régions rouge sont devenues des régions de guérillas e//e­même,...

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« LA LONGUE MARCHE A la suite de ces transferts, les anciennes régions rouge sont devenues des régions de guérillas e//e­même, au cours de ce déplacement, s'est affaiblie.

Si l'on envisage donc la situation de l'adversaire a où opérait l'armée et l'armée rouge considérablement ce point de vue, 5 remporté une victoire provisoire et partielle et nous avons subi une 10 15 20 25 30 défaite provisoire et partielle.

Une telle affirmation est-elle ju1,te? Je pense que oui, puisque les faits sont bien tels.

Néanmoins, d'au­ cuns affirment que l'armée rouge de la région centrale a subi une défaite.

Est-ce exact? Non, car cela ne correspond pas aux faits. Lorsqu'ils examinent une question quelconque, les marxistes doivent savoir l'envisager dans sa totalité et non pas en considérer unique­ ment une partie.

Une grenouille dans un puits affirmait "que le ciel était aussi grand que le puits".

C'était faux, puisque aussi bien du fond du puits on ne peut embrasser tout le ciel.

Mais si elle avait dit qu'une partie du ciel était aussi grande que Je puits, cela aurait été vrai, puisque cela correspond aux faits.

Nous disons que l'armée rouge, dans un certain sens (celui du maintien de ses positions anté­ rieures) a subi une défaite, mals que, dans un autre, celui de l'accom­ plissement de la Longue Marche, elle a remporté une victoire.

Quant à l'ennemi, dans un sens, celui de la perte de nos anciennes posi­ tions, il a remporté une victoire, mais dans un autre, celui du résultat de ses "campagnes d'encerclement et d'anéantissement" et de ses "campagnes de poursuites", il a subi une défaite.

C'est seulement ainsi que la question peut être posée d'une manière correcte, car finalement nous avons quand même réussi à effectuer la Longue Marche. ...

Elle a été à la fois héraut, agitateur et semeur.

L'histoire a-t-elle jamais enregistré, depuis le début du monde, des premiers empe­ reurs aux temps modernes, une campagne semblable à notre Longue Marche? Pendant douze mois, jour après.jour, traqués et bombardés par des dizaines d'avions, rompant les encerclements de dizaines de mil_liers d'hommes, mettant en déroute /es attaques latérales de l'ennemi, ·échappant à leurs.

poursuites, surmontant des difficultés et des obstacles innombrables, nous.

avons poursuivi notre marche 35 en avant; nous avons mesuré avec nos jambes p/us de vingt mille li et traversé onze provinces.

Dites-moi, y a-t-il jamais eu une telle expédition? Non, jamais.

La Longue Marche a été un héraut qui a annoncé au monde entier que l'armée rouge était une armée de héros et de preux. MAO TSÉ-TOUNG Œuvres Choisies, Paris 1955-1959 (Éditions Sociales), Tome 1, p.

173 sq. Commentaire Ce texte comporte deux développements distincts, l'un portant sur l'interprétation stratégique qu'il convient de donner (je la Longue Marche, .le second sur la valeur d'un tel exploit du point de vue du prestige et de la propagande.

Son auteur est trop connu pour qu'il ·soit nécessaire d'en faire le portrait.

On rappellera cependant que .la Longue Marche a duré un an,.

du 15 octobre 1934 au 20 octo­ bre 1935; que Mao a alors quarante-et-un ans; et que, de cet événe­ ment, date une ère nouvelle pour le communisme chinois et pour celui qui sera désormais son chef . ..

. "Les anciennes reg1ons où opérait l'armée rouge", évoquées dès la ligne 1, correspondent à la province du Kiang-si, dans le sud-ouest central de· la Chine.

C'est là que Mao, son camarade Chu Teh et nombre de militants du Parti se sont implantés à la fin des "années 20" alors que le Kouomintang mène contre le communisme chinois une intense répression.

En novembre 1931, ils ont pu fonder une Répu­ blique soviétique chinoise, dont Mao est le président.

Ainsi, au modèle révolutionnaire russe, caractérisé par une lutte ouvrière menée en milieu urbain, Mao juxtapose une nouvelle forme de combat, assumée dans les campagnes par des paysans entrainés à la guérilla.

Tous les dirigeants n�ont pas adopté ces vues, et beau­ coup·tentent de se battre à Changhaï et dans les grandes villes : leur destruction démontre la justesse des vues de Mao.

Cependant les épreuves ne lui ont pas.manqué: de 1930 à 1934, plusieurs campagnes militaires ont assailli les "bases rouges" du Kiang-si, et la dernière, en octobre 1934, contraint les communistes de l'Armée rouge cen­ trale à les évacuer et à se mettre en route vers l'Ouest. C'est cette évacuation que Mao nous apprend à interpréter dans un long passage (lignes 4-26).

Il y démontre aussi bien les rigueurs de la dialectique marxiste que la séduction du poète.

L'idée centrale est simple : la perte des bases rouges du Kiang-si est une défaite sur le plan tactique, mais une victoire sur le plan stratégique, puisque le communisme chinois n'est pas détruit et qu'il continue la lutte.

On soulignera le caractère.... »

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