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La mort de Flore Jeune garde-barrière, Flore est amoureuse du mécanicier Jacques Lantier. Découvrant qu'il en aime une autre, elle...

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« La mort de Flore Jeune garde-barrière, Flore est amoureuse du mécanicier Jacques Lantier. Découvrant qu'il en aime une autre, elle provoque une catastrophe ferroviaire dont sa rivale Séverine et Jacques sortent vivants.

Flore décide alors de se suicider en s'engageant dans un tunnel à la rencontre d'un train express. Le train n'était pas encore sous la voûte, aucun bruit ne l'annonçait, il n '.Y avait que ce feu si vif, si gai, grandissant peu à peu W.

Redressée dans sa haute taille souple de statue, balancée sur ses fortes jambes, elle avançait maintenant d'un pas allongé, sans 5 courir pourtant, comme à l'approche d'une amie, à qui elle voulait épargner un bout du chemin.

Mais le train venait d'entrer dans le tunnel, l'effroyable grondement approchait, ébranlant la terre d'un souffle de tempête, tandis que l'étoile était devenue un œil énorme, toujours grandissant, jaillissant comme de l'orbite des ténèbres. 10 Alors sous l'empire d'un sentiment inexpliqué, peut-être pour n'être que seule à mourir, elle vida ses poches, sans cesser sa marche d'obstination héroïque, posa tout un paquet au bord de la voie, un mouchoir, des clefs, deux couteaux; même elle enleva le fichu noué sur son cou, laissa son corsage dégrafé, à moitié arraché.

L'œil se 15 changeait en un brasier, en une gueule de four vomissant l'incendie, le souffle du monstre arrivait, humide et chaud déjà, dans ce roulement de tonnerre, de plus en plus assourdissant.

Et elle marchait toujours, elle se dirigeait droit à cette fournaise, pour ne pas manquer la machine, fascinée ainsi qu'un insecte de nuit qu'une (1) - Il s'agit du fanal de l'express Oanteme). flamme attire.

Et, dans l'épouvantable choc, dans l'embrassade, elle se redressa encore, comme si, soulevée par une dernière révolte de lutteuse, elle eût voulu étreindre le colosse, et le terrasser.

Sa tête avait porté en plein dans le fanal, qui s'éteignit. In La Bête Humaine (Chap.

X extrait). QUESTIONS - - - - - 1 - Quels sont les deux "champs lexicaux" associés par Zola dans l'avant-dernière phrase? Les deux champs ici associés_sont celui de la lutte et celui de l'amour, comme le prouvent d'un côté les termes "révolte", "lutteuse", "colosse", "terrasser" et "choc", et de l'autre "embrassade", "étreindre" et dans une moindre mesure "elle se redressa" et "soulevée". 2 - On lit, dans la dernière phrase ''sa tête avait porté".

Identifiez le temps employé; en quoi est-il expressif? "Avait porté" est un plus-que-parfait.

Ce temps, mis en relation avec deux passés simples : "elle se redressa" et surtout: "s'éteignit", a pour effet de faire basculer l'événement dans le passé, au moment même où il est évoqué ; ainsi se trouvent soulignées la violence du choc et la rapidité de l'événement. - - - - COMMENTAIRE COMPOSÉ - - - Introduction - Présentation du texte -Annonce du plan 174 Flore, jeune garde-barrière de la ligne Paris-Le Havre, désespérant de conquérir le seul homme qu'elle aime, le mécanicien Jacques Lantier, héros de La Bête Humaine (1890), a provoqué une catastrophe ferroviaire.

Mais ni sa rivale Séverine ni Jacques ne sont morts dans l'accident.

Découvrant l'énormité et l'inutilité de son geste, la jeune fille s'engage dans un tunnel à la rencontre d'un express.

Pour donner toute son ampleur à cet épisode, Emile Zola a ménagé une savante progression dramatique.

Il a haussé le ton en conférant au suicide de son héroïne une dimension héroïque.

Il a enfin, jouant notamment sur les contras- tes, exploité la fragilité et la féminité de la désespérée. Ce texte nous apparaîtra donc successivement sous trois aspects, dramatique, héroïque et pathétique. I - Progression Pour rendre plus poignante la marche de Flore vers dramatique le train, l'auteur a essentiellement adopté le point de vue de son personnage.

L'arrivée de l'express, en effet, nous est rendue perceptible à travers les yeux de Flore, à travers ses oreilles : "l'effroyable grondement approchait", . "l'étoile était devenue un œil énorme".

Quand la machi- le po~t de vue ne est presque sur elle, c~est même à travers la peau de adopte la jeune femme que nous en sentons la présence : "le souffle du monstre arrivait, humide et chaud déjà". Mais Zola a ajouté un raffinement en instaurant un va-et-vient entre les actions de Flore et ses sensations, - chhamp/ contre- ce qm.

permet d' o b server tour-a-tour , 1a machine et 1a c amp jeune femme et de mettre ainsi nos nerfs à vif. -découpage de la durée - le fanal - accélération C'est donc au moyen de cette savante mise en scène que l'auteur est parvenu à dramatiser cette marche à la mort qui est aussi un défi.

Pour ce faire, il a décomposé l'épisode en plusieurs segments, cinq au total, si l'on y inclut le choc final.

Ces étapes successives ne créent pas une impression de morcellement mais tirent de l'usage de l'imparfait et surtout de l'emploi de mots de liaison ("mais" 6), "et" (18 et 20) un effet de continuité.

Elles sont cependant nettement matérialisées par le grossissement du fanal de l'express, d'abord "feu vif' puis "œil énorme", "brasier" et enfin "fournaise", auquel se joignent à mesure que s'approche la machine, les sensations auditives, "grondement", "roulement de tonnerre", et les sensations "cutanées".

Les quatre étapes qui précèdent le choc ne sont pas, en outre, d'égale longueur ; et, contrairement à ce qu'on l'on pourrait attendre, le nombre de lignes consacré à chacune n'est pas régulièrement décroissant ; si l'on constate en effet que les segments 1, 3 et 4 produisent un effet d'accélération, (cinq lignes après "le feu vif', trois lignes après le "brasier", deux lignes après la "fournaise"), la deuxième séquence est nettement plus - dilatation - le choc Conclusion partielle et transition Il - Un épisode héroïque 1 - Le décor et la machine 2 - L'héroïne - stature 176 développée car huit lignes sont consacrées au moment où "l'étoile était devenue un œil énorme".

En dilatant ici la durée, E.

Zola a manifestement voulu reconstituer un de.... »

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