LA PASSION DE LA CONNAISSANCE I • La tradition occidentale Contre les certitudes et les succès que, sans cesse, les...
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LA PASSION DE LA CONNAISSANCE
I
• La tradition occidentale
Contre les certitudes et les succès que, sans cesse, les scientifiques sont
censés avoir, l'opinion de la tradition maintient un climat de suspicion.
On
imagine que le chercheur, en sa passion de la connaissance, n'est pas l'être
désintéressé que nous souhaiterions.
Dès qu'un individu se sépare de la
communauté, parce qu'il semble vouloir connaître les règles de l"absolu, la
critique ne le quitte plus.
IJ est proche de toute condamnation, sauf si une
parcelle de vérité l"abrite provisoirement d'une inquisition vigilante.
Le savoir
a cette réputation de danger et depuis la condamnation biblique, l'esprit ou
la question sont connotés avec l'orgueil.
La Bible précise que l'arbre de la
connaissance est interdit, comme le Christ à son tour précisera la non
rémission du pêché contre l'esprit.
Pourquoi faut-il que la tradition garde cette
méfiance et que la promesse du serpent soit estimée comme l'ambition
secrète: Être comme des Dieux!
• La connaissance : aventure tragique
L"Encyclopédie, au XVIIIe, propose à l'homme une libération de ce carcan
religieux· et elle suggère, habilement et avec des preuves fondées en histoire
et en science, de quitter le Livre Sacré, donc le regard sur hier, pour le livre
de demain.
On garde le livre et la notation de savoir hiérarchique, ainsi que
la notion d'un mystère à transpercer.
Mais enfin la grande aventure tragique
commence, car elle n"est plus la simple condamnation ou approbation de
Galilée, elle devient le procès collectif.
On parlera même de la philosophie
des Lumières.
Nous voilà placés en conflit global.
Cette tentative sera suivie
de beaucoup d"autres.
Les • deux camps se jetteront des anathèmes
considérables parce que l"enjeu apparaît total.
Si la Bible se maintient, elle
ne.le pourrait, du moins le pense-t-on à l'époque, qu'en écrasant les prétentions
de la raison et de la science.
Mais face à la superstition, Voltaire tient le
même langage.
Toute la Révolution française exprime la continuation de cette
tragédie.
Nietzsche tentera à son tour de raisonner sur cette conséquence que serait
la régression de la connaissance.
Nous avons appris à savoir et ce M terrible.
Or, nous n'acceptons pas les exigences de cette culture.
Il faudrait jeter cette
folie loin de nous.
Il faudrait reconnaître que le bonheur et la vertu ne
constituent pas le même univers: « Une chose peut être vraie, même si elle
est au plus haut point nuisible et dangereuse.
» Chassons loin de nous des
connaissances rassurantes et médiocres.
La vérité ne se mesure pas en
termes de bonheur.
• Les philosophes amoureux du Savoir
Des penseurs cherchent des systèmes de maîtrise de connaissance, mais
ils veillent à s'empêcher tous les excès et toutes les démesures des penseurs
révolutionnaires et tragiques.
Une théorie, le scepticisme a longtemps séduit
les hommes, par cette sorte de douceur ironique face au destin.
Le sceptique
déclare que l'esprit humain ne peut atteindre aucune vérité avec certitude.
Ainsi,....
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