Devoir de Philosophie

La pensée. — Intuition et raisonnement.

Publié le 12/11/2016

Extrait du document

paraît nécessaire, ils s’en tireront par n’importe quoi : superstition, verbalisme (•), etc... Or, ces constatations, l’esprit scientifique les considère comme autant d’énoncés de problèmes et s’attache à leur solution rationnelle.

 

Exemples.

 

Les exemples seraient innombrables. Prenons-en simplement trois : Depuis toujours, qui donc ne se serait pas rendu compte que, plus considérable est la hauteur d’où tombe un corps pesant, plus violent est le choc, en fin de course ? Mais il faudra Galilée (1564-1642) pour découvrir et établir la formule de Yaccélération.

 

Autre exemple, plus étrange : on constatait, empiriquement qu’aux Indes, des piscines sacrées, pourtant souillées de toutes manières, avaient une action thérapeutique aussi indiscutable que paradoxale. Des recherches entreprises par Herelle (1918) lui permirent d’éclaircir le mystère, en découvrant l’existence des bactériophages, microbes qui ont la propriété de détruire certaines bactéries comme le colibacille, les bacilles typhique et paratyphique et celui de la dysenterie dite bacillaire...

 

Dernier exemple, bien connu celui-là : quand les fontainiers de Florence constataient l’impossibilité de faire monter l’eau, dans les corps de pompe à plus de 10 m. 33. Torricelli (1608-1647) réfléchit sur ce fait, qui lui était soumis. Aidé par des travaux antérieurs (de Galilée) il comprend que l’ascension de l’eau est fonction du poids de l’air extérieur : ce poids peut faire équilibre à une colonne d’eau de 10 m. 33, mais non à une colonne plus haute ...

 

3. — L'intuition rationnelle et l'intuition d'évidence.

 

(Réserves à faire).

 

On parle aussi parfois d’« intuition d’évidence », mais nous verrons dans un instant que ce deuxième terme a plus d’extension.

 

C’est surtout à Descartes que l’on songe, à propos d’intuition rationnelle. Exemple, donné par cet auteur : nous saisissons uno intuitu que la sphère n’a qu’une surface.

 

Les axiomes seraient également des intuitions rationnelles (Ex. : le tout est plus grand que la partie, etc.) ; des notions mathématiques (le point sans épaisseur, la ligne droite indéfinie, etc.). Plus encore : DESCARTES voulait que la suite des arguments d’une démonstration fussent finalement comme ramassés en une seule aperception de l’esprit.

(1) Chez DESCARTES (1596-1650), cette préoccupation a pour base une croyance bizarre, dont, aujourd’hui, il nous serait trop facile de sourire, mais qui, à ses yeux, avait une importance extrême : la mémoire, étant « corporelle », peut offrir prise au démon. Un malin génie (entendez : un démon malfaisant) est capable de s’amuser à nous tromper quand, dans un raisonnement, nous voulons nous appuyer sur des propositions émises un instant avant, et qui sont donc à quelque degré un souvenir. Au contraire, l’intuition rationnelle, se ramassant en un seul acte de pensée, nous rapproche des idées claires et distinctes, garanties par la véracité divine et n’ayant plus rien de « corporel ».

L’intuition, appelée aussi « connaissance immédiate », c’est ce que l’on saisit directement, sans l’intermédiaire d’un raisonnement (Lat. intuitus = coup d’œil ; videre uno intuitu = voir d’un seul coup d’œil).

 

Le raisonnement, ou “ connaissance discursive » (lat. dis-currere = accomplir un parcours) c’est enchaîner une série de jugements pour aboutir à une conclusion.

A. — L’INTUITION Différentes formes d’intuition

 

i. — L'intuition sensible.

 

Nous voyons une couleur, nous entendons un son, nous avons une impression de chaleur ou de froid ...

 

Quel intérêt pour la science ? — Le physicien Ernest MacH (18381916) fait remarquer que la Physique, dès ses débuts, a cherché à quoi correspondaient, dans la nature, ces sensations (Optique, Acoustique, etc.). Pensons à toutes les théories, les unes déjà anciennes, les autres récentes' (Lumière), dont l’origine, fut toujours la recherche des raisons intelligibles des impressions de nos sens.

 

Pensons encore à l’Anatomie et à la Physiologie qui, de leur côté, travaillèrent à mieux comprendre comment s’opère et se transmet la sensation.

 

Pensons enfin au problème quasi-insoluble qu’est cette transposition en impressions purement qualitatives de ce que la science nous décrit en termes quantitatifs (vibrations, agitation moléculaire, etc.). Alors, nous conviendrons qu’il est important, pour la philosophie des sciences, de mentionner, parmi les diverses formes d’intuition, l’intuition sensible.

 

2. — L'intuition empirique

 

L’intuition empirique, amalgamée, dans certains traités, avec la précédente, est, en réalité tout autre chose. Il s’agit de constatations que n’importe qui peut faire, même les plus ignorants. Ceux-ci, ou bien n’y voient rien que de banal, ou bien, si une « explication » leur

 

« 34 PHILOSOPHIE DES SCIENCES paraît nécessaire, ils s'en tireront par n'importe quoi : superstition, verbalisme (•), etc ...

Or, ces constatations, l'esprit scientifique les considère comme autant d'énoncés de problèmes et s'attache à leur solution rationnelle.

Exem ples.

Les exemples seraient innombr ables.

Prenons-en simplement trois : Depuis tou jours, qui donc ne se serait pas rendu compte que, plus considérable est la hauteur d'où tombe un corps pesant, plus violent est le choc, en fin de course ? •..

Mais il faudra GALILÉE (1564- 1642) po ur décou vrir et établir la formule de l'ac célér ation.

Autre exemple, plus étrange : on constatait, empiriquement (•) qu'aux Indes, des piscines sacrées, pourtant souillées de toutes manières, avaient une action thérapeutique aussi indiscutable que paradoxale.

Des recherches entreprises par HERELLE (1918) lui per­ mirent d'éclaircir le mystère, en découvrant l'existence des bactério ­ phages, microbes qui ont la propriété de détruire certaines bactéries comme le colibac ille, les bacilles typhique et paratyphique et celui de la dysenterie dite bacillaire ...

Dernier exemple, bien connu celui-là : quand les fontainiers de Florence constataient l'impossibilité de faire monter l'eau, dans les corps de pompe à plus de 10 m.

33· ToRRICELLI (r6o8- 1647) réfléchit sur ce fait, qui lui était soumis.

Aidé par des travaux antérieurs (de Galilée) il comprend que l'ascension de l'eau est fonction du poids de l'air extérieur : ce poids peut faire équilibre à une colonne d'eau de 10 m.

33, mais non à une colonne plus haute ...

3· - L'intuition rationnelle et l'intuition d'évidence .

(Rése rves à fair e).

On parle aussi parfois d'« intuition d'évidence "• mais nous verrons dans un instant que ce deuxième terme a plus d'extension (• ).

C'e st surtout à DESCARTES que l'on songe, à propos d'intuition ratio nnelle.

Exemple, donné par cet auteur : nous saisissons uno intuitu que la sphère n'a qu'une surface.

Les axiomes seraient également des intuitions rationnelles (Ex.

: le tout est plus grand que la partie, etc.) ; des notions mathématiques (le point sans épaisseur, la ligne droite indéfinie, etc.).

Plus encore : DESCARTES voulait que la suite des arguments d'une démonstration fussent finalement comme ramassés en une seule aperception de l' esprit (1).

(1) Chez DESCARTES (1596-t6so), cette préoccupation a pour base une croyance bizarre, dont, aujourd'hui, il nous serait trop facile de sourire, mais qui, à ses yeux, avait une importance extrême : la mémoire, étant « corporelle JJ1 peut offrir prise au démon.

Un • malin génie' (entendez : un démon malfaisant) est capable de s'amuser à nous tromper quand, dans un raisonnement, nous voulons ·nous appuyer sur des propositions émises un instant avant, et qui sont donc à quelque degré un souvenir.

Au contraire, l'intuition rationnelle, se ramassant en un seul acte de pensée, nous rapproche des idées claires et distinctes, garanties par la véracité divine et n'ayant plus rien de « corporel •.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles