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La Poésie PAYSAGE ET ÉTAT D'ÂME Série L, sujet type Textes 1. SAINT-AMANT, Œuvres (1623-1661) « L'hiver des Alpes» 2....

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« La Poésie PAYSAGE ET ÉTAT D'ÂME Série L, sujet type Textes 1.

SAINT-AMANT, Œuvres (1623-1661) « L'hiver des Alpes» 2.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques, « L'automne» (1820) 3.

LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, « Midi» (1852) 4.

Francis PONGE, Le Parti pris des choses, « La fin de l'automne» (1942) Objet d'étude : la poésie ==i QUESTIONS (4 points) 1.

Par quels procédés les auteurs des quatre textes du corpus font-ils de leurs poèmes autre chose qu'une simple description objective des saisons? 2.

En quoi le texte de Francis Ponge se distingue-t-il des trois autres textes du corpus? =:=J TRAVAIL D'ÉCRITURE (16 points) 1.

Commentaire Vous rédigerez un commentaire composé des cinq premières strophes du texte 3: « Midi, Roi des étés[...] qu'ils n'achèvent jamais.» 2.

Dissertation À propos de poèmes qui évoquent la nature, on utilise souvent l'expression de« paysage état d'âme».

À votre avis, la description d'un paysage, l'évo­ cation d'une saison ne peuvent-elles être poétiques que si elles expriment l'état d'âme du poète? Vous appuierez votre réflexion sur les textes du cor­ pus et sur d'�utres textes à votre gré. 3.

Écriture d'invention En vous inspirant du texte 4, « La fin de l'automne», de F.

Ponge, vous rédigerez un texte décrivant une autre saison à votre choix.

Dans cette évo­ cation, vous vous efforcerez de retrouver les procédés d'écriture et la tona­ lité du texte de F.

Ponge. - CORPUS ■ Texte 1: SAINT-AMANT, Œuvres (1623-1661) L'hiver des Alpes Ces atomes de feu qui sur la neige brillent, Ces étincelles d'or, d'azur et de cristal, Dont l'hiver, au soleil, d'un lustre1 oriental Par ses cheveux blancs que les vents éparpillent, 5 Ce beau coton du ciel de quoi les monts s'habillent, Ce pavé transparent fait du second métal2, Et cet air net et sain, propre à l'esprit vital, Sont si doux à mes yeux que d'aise ils en pétillent. Cette saison me plaît, j'en aime la froideur; 10 Sa robe d'innocence et de pure candeur Couvre en quelques façons les crimes de la terre. Aussi l'Olympien3 la voit d'un front humain, Sa colère l'épargne, et jamais le tonnerre Pour désoler ses jours ne partit de sa main. 1.

Lustre : éclat. 2.

Le second métal : l'argent, qui vient après l'or dans la hiérarchie des métaux et des âges. 3.

L'Olympien: Jupiter. ■ Texte 2 : ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques (1820) L'automne Salut, bois couronnés d'un reste de verdure, Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! s Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire; J'aime à revoir encor pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois. SUJETS SUPPLÉMENTAIRES 10 Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, À ses regards voilés je trouve plus d'attraits; C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais. Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs.jours l'espoir évanoui, 15 Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui. Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau; L'air est si parfumé! la lumière est si pure! 20 Aux regards d'un mourant le soleil est si beau! [...] ■ Texte 3 : LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques (1852) Midi Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait.

L'air flamboie et brûle sans haleine; La Terre est assoupie en sa robe de feu. 5 10 L'étendue est immensé, et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil; Pacifiques enfants de la Terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil. Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, 15 Une ondulation majestueuse et lente S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux1. 20 Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes, Bavent avec lenteur sur leurs fanons 2 épais, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. Homme, si le cœur plein de joie et d'amertume Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume; Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux. 25 Mais si, désabusé des larmes et du rire, Altéré3 de l'oubli de ce monde agité, Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne volupté, Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes; so Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin; Et retourne à pas lents vers les cités infimes, Le cœur trempé sept fois dans le Néant divin. 1.

Poudreux: poussiéreux. 2.

Fanons : replis de peau qui pendent sous le cou des bœufs. 3.

Altéré : assoiffé, avide. ■ Texte 4 : FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses (1942) La fin de l'automne Tout l'automne à la fin n'est plus qu'une tisane froide.

Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie.

Pas de fermentation, de création d'alcool : il faut attendre jusqu'au printemps l'effet d'une appli­ cation de compresses sur une jambe de bois. 5 Le dépouillement se fait en désordre.

Toutes les portes de la salle de scrutin s'ouvrent et se ferment, claquant violemment.

Au panier, au panier! La Nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageuse­ ment ses derniers fruits. Puis elle se lève brusquement de sa table de travail.

Sa stature aussitôt 10 paraît immense.

Décoiffée, elle a la tête dans la brume.

Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées.

Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits. La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux.

Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d'ombre.

Ses chaussures, 15 comme celles d'un vagabond, s'imprègnent d'eau et font de la musique. Dans cette grenouillerie1, cette amphibiguïté2 salubre, tout reprend forme, saute de pierre en pierre et change de pré.

Les ruisseaux se multiplient. Voilà ce qui s'appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions! Habillé comme nu, trempé jusqu'aux os. 20 Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite.

Trois mois de réflexion salutaire dans cet état; sans réaction vasculaire3, sans peignoir ni gant de crin.

Mais sa forte constitution y résiste. Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à poindre, savent­ ils ce qu'ils font et de quoi il retourne - et s'ils se montrent avec précaution, 25 gourds et rougeauds, c'est en connaissance de cause. Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n'a pas l'odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci. 1.

Grenouillerie : mot créé par F.

Ponge. 2.

Amphibiguïté : mot créé par F.

Ponge. 3.

Vasculaire: qui concerne les vaisseaux sanguins. � ANALYSE DU CORPUS :._� Les quatre textes réunis sont des poèmes que rapproche leur thème: la description de.... »

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