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La politique est-elle une science ou un art ? ■ Analyse du sujet - Le choix offert peut dérouter par...

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« La politique est-elle une science ou un art ? ■ Analyse du sujet - Le choix offert peut dérouter par les termes qu'il oppose, mais aussi parce que la question semble attendre une réponse qui ne tienne pas compte des transformations historiques de la politique. - Si l'on tient compte de ces dernières, on peut montrer que rapprocher la politique de la science (au sens ancien de connaissance générale, éven­ tuellement philosophique) peut être pertinent dans certains cas. - L'existence d'une réflexion théorique sur la politique peut suggérer une distinction utile entre ce que peut être son projet rigoureux et les contraintes de son application. ■ Pièges à éviter - «Art» désigne ici autre chose que les «beaux-arts» : prendre le terme dans son sens ancien, où il désigne une technique, un savoir-faire efficace. - Ne pas tomber dans une critique facile de la politique comme univers de tromperie (par l' « art du langage » ou du bien parler), ou comme simple capacité à faire des promesses qui ne seront pas tenues. - La formulation de la question ne doit pas vous inviter à une conclu­ sion indécise, sous prétexte de faire la part des choses Oa politique serait un peu science, un peu art, dans des proportions variables) SUJETS CORRIGÉS CORRIGÉ [Introduction] Il est de plus en plus fréquent qu'une population critique son personnel politique : on lui reproche volontiers de ne pas tenir ses engagements, de ne chercher que pouvoir, honneurs et parfois enrichissement malhonnête, d'être aussi bavard qu'inefficace...

De tels reproches impliquent qu'il ne devrait pas se produire d'écart entre un programme et sa réalisation, que la détermination rigoureuse du premier devrait être automatiquement suivie de son application, autrement dit que la réalité d'une nation, après avoir été soigneusement analysée, devrait sans difficulté être façonnée ou transformée par les décisions annoncées.

Dans le monde contemporain, la rigueur évoque souvent la science.

La politique serait-elle donc une science ? De celle-ci, on constate pourtant une pluralité d'applications, alors que la politique peut être de ce point de vue impuissante.

Faut-il alors admettre que la politique n'est qu'un vague savoir-faire empirique, une sorte de technique ou d' « art » approximatif dont la réussite est soumise à des conditions sur lesquelles elle n'a pas de maîtrise ? / [I.

Du côté de la science] Lorsque Platon élabore ce que devrait être une cité juste, il prévoit que le pouvoir y appartiendra aux « philosophes dirigeants».

C'est que ces derniers sont en effet parvenus, au terme d'un long parcours, à la connaissance du Bien, et seront capables d'en tenir compte pour diriger les affaires publiques.

L'appropriation d'une« science» évidemment différente de ce que nous nommons ainsi - les rend aptes à la direction des hommes.

On doit toutefois noter que la mise en application du savoir ne va pas sans perte : le passage de l'Idée dans la cité soumise au temps implique une dégradation.

Bien que de tels dirigeants prennent soin d'assurer l'étanchéité des différentes catégories sociales, et s'autorisent, pour le bien de tous, à truquer notamment les unions, la cité est condamnée à ne pas demeurer parfaite : l'alliance du savoir et d'un certain «art» nécessaire à l'appliquer semble impuissante pour lutter contre la corruption inhérente à tout le monde sensible. Bien que plus personne n'adhère au modèle platonicien de la justice, et que l'on reproche volontiers à la cité juste de ressembler à un camp de concentration, on peut sans doute retenir de Platon la différence qui existe entre la connaissance pure de ce qui doit être fait, et les aléas de sa mise en application : la science politique (au sens strict, il ne s'agit encore que d'organiser une polis) est obligée de mettre en pratique quelques ruses pour atteindre les buts qu'elle se donne.

Science et art sont alors liés dans la réalité de la vie politique, même si l'on peut les distinguer d'un point de vue plus théorique. Mais notre science n'est plus celle de Platon, et sa « leçon » n'est peut­ être, pour cette raison, plus d'actualité.

Il n'en reste pas moins que l'on évoque volontiers l'existence de « sciences politiques», auxquelles il serait même possible de se former.

Faut-il comprendre que la politique constitue en elle-même une science, ou que sa pratique peut s'appuyer sur d'autres sciences, auxquelles elle emprunte des éléments de son « savoir » ? [Il.

Repérage de la politique] Pour répondre à cette question, il est d'abord nécessaire de cerner en quoi consiste la politique.

Dans les sociétés contemporaines, elle implique une séparation entre l'ensemble des citoyens et leurs dirigeants.

D'un point de vue démocratique, cette différence n'est aucunement synonyme d'une opposition: les dirigeants ne sont au contraire que les représentants (élus, dans la plupart des cas) de l'ensemble de la population.

On peut alors admettre que la politique consiste à diriger l'ensemble de la nation, en ayant en vue le bien de tous.

Une telle conception doit sans doute beaucoup.... »

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