La politique ultra-libérale mise en place par le président Alberto Fujimori en 1990 s'est poursuivie en 1991-1992, sous l'impulsion du...
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La politique ultra-libérale mise en place par le président Alberto Fujimori en
1990 s'est poursuivie en 1991-1992, sous l'impulsion du ministre de l'Économie,
Carlos Bolonia: privatisations des entreprises publiques et des services,
liberté des prix, licenciements.
L'inflation a été ramenée à 7,5% en mars 1992
et les réserves monétaires reconstituées (elles dépassaient un milliard de
dollars à la fin de 1991).
Ces mesures ont eu cependant un coût social extrêmement élevé.
A la mi-1992,
plus de 80% de la population travaillait dans l'économie informelle ou était au
chômage.
A la fin 1991, le salaire minimum de 30 dollars ne couvrait, par
exemple, que le dixième du coût du "panier de la ménagère".
Cette situation a
provoqué une multiplication des mouvements de grève et n'a pas été étrangère au
renforcement de l'implantation du mouvement de guérilla Sentier lumineux dans
les bidonvilles et les quartiers populaires de la capitale, Lima.
La guérilla
s'est signalée par l'assassinat de nombreux leaders des mouvements populaires,
en particulier celui, le 15 février 1992, de Maria Elena Moyano, maire adjoint
de la commune de Villa El Salvador, ex-bidonville.
Les membres d'organisations
non gouvernementales (ONG) ont constitué une autre cible du Sentier lumineux.
Le Congrès s'est opposé au renforcement du pouvoir personnel du président en
bloquant, en novembre 1991, une série de décrets législatifs qui conférait à
l'exécutif et à l'armée le monopole absolu de la lutte contre la guérilla et le
trafic de cocaïne.
Quant au pouvoir judiciaire, il s'est disqualifié en libérant
des dizaines de trafiquants de drogue et plus de 200 membres du Sentier lumineux
ou en réduisant la durée de leur peine.
Le 5 avril 1992, le président Alberto Fujimori décrétait la dissolution des deux
chambres et annonçait la mise en marche d'une réforme constitutionnelle radicale
ainsi que la réorganisation du pouvoir judiciaire.
Les forces armées - le
principal soutien du président - ont apporté leur appui au coup qui s'est
déroulé sans effusion de sang.
Selon des sondages, 80% de la population de Lima
l'auraient approuvé.
En revanche, la classe politique quasi unanime s'y est
opposée.
Le 9 avril, 99 députés et 36 sénateurs, réunis dans la clandestinité,
ont élu comme président le deuxième vice-président, Carlos García García.
Dès
son retour de l'étranger, le premier vice-président, Méaximo....
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