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La production du savoir scientifique ■ LA SCIENCE. REPÈRES DÉMARCHE SCIENTIFIQUE ET PRODUCTION DES SAVOIRS: APPROCHE GÉNÉRALE. • Science et...

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« La production du savoir scientifique ■ LA SCIENCE. REPÈRES DÉMARCHE SCIENTIFIQUE ET PRODUCTION DES SAVOIRS: APPROCHE GÉNÉRALE. • Science et opinion : la problématisation des évidences premières. La démarche scientifique implique une critique préalable des «connaissances· premières ».

qui n'attestent le plus souvent que la projection implicite du sujet dans l'objet.

On croit «connaître».

On ne fait que se «reconnaître».

L'approche critique de l'opinion et des obstacles qu'elle comporte a donc un enjeu pour la démarche scienti­ fique elle-même, puisqu'il s'agit de l'émanciper d'une appréhension immédiate, non critique, et souvent fausse de la réalité.

On pourra illustrer cette thématique générale avec des références p))ilosophi­ ques et scientifiques précises, les unes pour une approche compara­ tive, les autres pour le développement de la réflexion sur un exemple concret. Deux références philosophiques utilisables : Descartes et Marx. ► Descartes, Méditations métaphysiques : le doute comme phase critique préalable à la construction des connaissances. ► Marx, Introduction à la Critique de l'économie politique.

Reje­ ter les apparences (et notamment les déterminations qui semblent les plus immédiates) pour retrouver ce qui est réellement premier et essentiel.

Caractérisation de l'opinion comme lieu d'investissement inconscient des normes idéologiques propres à une époque.

(Cf. L 'Idéologie allemande : « Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit, la classe qui est la puissance dominante matérielle de la société est aussi la puissance dominante spirituelle» (texte cité page 75, Édi­ tions Sociales).

L'opinion n'est ici que le lieu de déploiement de l'idéologie ambiante, investie dans des schémas mentaux et des pré­ jugés inconscients). - Deux exemples de rupture épistémologique dans la pensée scientifique. On peut prendre dans l'histoire des sciences plusieurs exemples illustrant le nécessaire rapport critique de la science à l'opinion La naissance d'une astronomie scientifique avec Copernic. (Dans sa lettre-préface au De revolutionibus orbium cœfestium, Co­ pernic montre que l'opinion courante, qui véhicule le géocentrisme comme évidence empirique et dogme de référence, correspond à une illusion de perspective dont la théorie scientifique - l'héliocentrisme rend compte en expliquant la position relative du sujet percevant.) - L'essor d'une anthropologie culturelle et d'une ethnologie scientifique a nécessité l'abandon du point de vue « ethnocentriste » par lequel l'opinion commune tend à ériger en normes et références universelles les données d'une culture particulière.

(Cf.

sur ce point Lévi-Strauss : Race et Histoire, et les commentaires du même au­ teur sur la signification critique de l'œuvre de Rousseau.) • Le développement et la progression des sciences. Aucune science n· est définitive (une théorie peut être à la fois vraie et relative).

Il faut donc penser le devenir des sciences, les transformations et les remaniements qu'elles subissent en surmon­ tant les obstacles qu'elles tendent elles-mêmes à engendrer (sclérose des théories, dogmatisme).

Exemples d'analyse : étude des « crises » de la pensée mathématique (élargissement progressif de la concep­ tion du nombre) ; étude de l'évolution de la physique scientifique (avec, par exemple, la remise en question de la représentation new­ tonienne de la masse comme constante). Le devenir des sciences, procédant par dépassements successifs et intégration, peut être pensé comme un processus dialectique, que I'épistémologue interprète à partir de l'état actuel du savoir.

Cf.

sur ce point les analyses de Bachelard dans L'Activité rationaliste de la physique contemporaine (Éditions 10-18, pages 35, 36 et 37) : « On doit donc comprendre l'importance d'une dialectique historique pro­ pre à la pensée scientifique.

En somme, il faut sans cesse former et reformer la dialectique d'histoire périmée et d'histoire sanctionnée par la science autrement active.

>> Cf.

aussi La Philosophie du non (Presses Universitaires de France) pour une approche des remanie­ ments successifs des théories scientifiques. • Une analyse opératoire de l'épistémologie contemporaine : la théorie des obstacles épistémologiques selon Bachelard. - La théorie des obstacles épistémologiques.

Cf.

La Formation de l'esprit scientifique (Éditions Vrin, premier chapitre).

L'épistémolo­ gie de Gaston Bachelard opère une distinction entre deux types d'obstacles épistémologiques ► Ceux qui précèdent la démarche scientifique et l'entravent ou même l'empêchent complètement (ce sont en général les valorisa­ tions subjectives inconscientes et les données immédiates du rapport perceptif qui investissent d'emblée la représentation du monde). Obstacles préscientifiques. ► Ceux qui résultent du développement même de la science. Théories admises fonctionnant de façon autoritaire et fermée, se po­ sant comme définitives.

Thème de I'« induration», de «l'inertie» des idées (résistance au changement).

Obstacles intrascientifiques. particulières, c'est-à-dire en identifiant l'Être en tant qu'être.

De ce point de vue, elle intègre la recherche scientifique, et la parachève. tout en s'en distinguant à tout moment par une exigence spécifique qu'elle s· attache à faire valoir. {MAROC-DAKAR-DJIBOUTI CDE] Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée: « On pourrait dire de la vie, comme de la conscience, qu'à chaque instant elle crée quelque chose. Mais contre cette idée de l'originalité et de l'imprévisibilité absolues des formes toute notre intelligence s'insurge.

Notre intelligence, telle que l'évolution de la vie l'a modelée, a pour fonction essentielle d'éclairer notre conduite, de préparer notre action sur les choses, de prévoir, pour une situation donnée, les événements favorables ou défavorables qui pour­ ront s'ensuivre.

'Elle isole donc instinctivement, dans une situation, ce qui ressemble au déjà connu ; elle cherche le même, afin de pouvoir appli­ quer son principe que « le même produit l e même».

En cela consiste la prévision de l'avenir par le sens commun.

La science porte cette opération au plus.... »

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