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LA PROSPÉRITÉ (1924-1929) Introduction : Les crises d'après-guerre liquidées, parfois au prix de douloureux rajustements, le monde est soulevé par...

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« LA PROSPÉRITÉ (1924-1929) Introduction : Les crises d'après-guerre liquidées, parfois au prix de douloureux rajustements, le monde est soulevé par une vague de prospérité exceptionnelle.

De 1921 à 1929, la production mondiale d'acier passe de 44 à 120· millions de tonnes, Je commerce international de 43 à 68 milliards de $, Le président américain Hoover claironne en avril 1929 : "Le.temps n'est pas Join où chaque Améri­ cain aura une poule dans son pot et deux autos dans son garage." 1.

Causes et caractères de la prospérité. La prospérité résult e du parallélism e d e l'accroiss e m ent de la consommation e t de la production qui s e stimul entréciproquem ent. La consommation s'accroit - grâce à l'augmentation des salaires ré els autorisé e par l es gains d e productivité et, dans c ertains cas, délibérém e nt pratiquée par un patronat audaci eux pour ét endr e le marché (H.

Ford augm e nt e se s ouvri ers pour leur v e ndr e davantag e d'automobil es); - .grâce à la substitution d e l'esprit de jouissance à l' esprit d'épargn e détruit par la crise monétair e , qui a volatilisé l es économi e s, et par l'impression d e sécurité que procur ent les "assuranc es social es", qui incite à dép e ns er la totalité du r e v enu e n achats d e biens e t d e servic es; - grâce au crédit .à la consommation pratiqué aux États-Unis sur un e large éch e ll e (15 % du marché,"60 % d es ve nt e s d'automobil e s financés par l e crédit) et en Allemagne ; - grâce à la baiss.e des prix agricoles, qui p errri e t l e r eport d'un_e partie du pouvoir d'achat consacré à l'alim e ntation sur l es produits industri els et les servic e s, et grâc e à la baisse d e c ertains produits industriels sous l'e ffet du progrès technique; - grâce à la publicité. La production s'accroit - grâce au progrès tech�ique, à l'élévation des rendements (moins de matière première pour une même quantité de produits finis), et à une Utilisation plus rationnelle de la main-d'œuvre dont les effectifs augmentent sensiblement dans les secteurs secondaire (industrie) et tertiaire (services) en partie par prélèvement sur le secteur pri­ maire, sans que pour autant la production agricole baisse; Population active agricole et non agricole (millions d'individus) États-Unis (chômeurs non compris) -1910 1920 1929 Agriculture 11,2 10,4 10,5 Autres secteurs 23,3 28,7 35,6 France Total Agriculture -- 34,5 39,1 46,1 Autres Total secteurs - 9,0 7,7 - 12,1 13,4 -21,1 21,1 - grâce à de nouvelles opérations de concentration industrielle qui augmentent la capacité de production de l'entreprise par la seule vertu de l'association (meilleure répartition des fonctions), et qui, dans certains cas, établissent des situations de monopole national (American Telegraph and Telephon) ou international (Accord d'Achna­ carry, en Écosse, de 1928; entre la Shell, l'Anglo-lranian, la Stan­ dard Oil, étendu ensuite aux autres grandes sociétés pétrolières, qui fonde le cartel internàtional des pétroles en répartissant le mar­ ché mondial entre les grandes firmes productrices) dont l'entreprise tire un surcroît de force et dé moyens .(possibilité de maintenir ou de relever le prix de vente); - grâce à des investissements massifs que la baisse des prix de revient facilite en dégageant de plus larges profits (cas des États­ Unis), ou que financent, à partir de 1922, les exportations de capitaux américains vers l'Europe, te Canada, l'Amérique ·latine (17 milliards de dollars de capitaux américains investis à l'étranger en 1929), Une ombre au tableau : l'agriculture, dont la production continue à croître avec le progrès des rendements et malgré la réduction de sa main-d'œuvre compensée par le développement de la motorisa­ tion, trouve en face d'elle dans les pays industrialisés un marché de plus en plus rigide, c'est-à-dire un marché dont la consommation de produits alimentaires cesse d'augmenter aveè le revenu, D'où . engorgement et baisse des prix agricoles. U.

Les aspects nationaux de la prospérité. Le rythme de l'expansion varie selon les pays. 1 1 1 A.

Pays à expansion rapide. ■ États-Unis, 44,8 % de la production industrielle mondiale. Extension des holdings (sociétés financières constituées pour détenir les actions de sociétés regroupées en un seul ensemble, nouvelle forme du trust) : la General Motors produit 35 % des automobiles, la United States Steel C0 32 % de l'acier, Kodak 75 % des produits photographiques; 200 holdings détiennent 38 % du capital des sociétés américaines. Développement des ententes internationales : Dupont de Nemours / I.G.

Farben, General Electric / Siemens-Halske. Généralisation des nouvelles méthodes de travail dans l'industrie. Accroissement de la production industrielle de 50 % de 1922 à 1929 (90 % de 1921 à 1929) : 600 000 autos en 1928 = 75 % de la production mondiale - du produit national de 50 % (1921 : 63 milliards de $, 1929 : 103 milliards) - du produit individuel de 32 % (1921 : 641 $, 1929 : 847 $).

ce qui, les prix agricoles baissant et les prix industriels restant stables, indique une élévation du pouvoir d'achat d'environ 35 %. 1 1 1 1 1 1 1 Exportation de capitaux : prise de participations dans des entreprises étrangères ou création de filiales étrangères de compagnies américaines (International Nickel au Canada, International Harvester en France, Opel en Allemagne, Ford anglaise, Cerro do Pasco Copper au Chili, etc.), crédits aux États et aux collectivités (Allemagne); l'économie américaine prend des caractères d'économie dominante. Situation difficile de l'agriculture : surproduction et chute des prix (indice 100 en 1913, 209 en 1919, 138 en 1929). ■ Allemagne, 11,3 %.... »

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