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« •La raison et le réel [L, Es, s1 1 1 1 1 1 Définitions élémentaires - La raison est la faculté humaine de produire des représentations objectives (faculté de« discerner le Bien et le Mal, le Vrai et le Faux», selon Descartes). - Le réel, c'est l'ensemble de ce qui est. - Il y a un face-à-face entre la raison et le réel [voir repère ({objectif/subjectif»]: la raison n'a d'existence qu'en tant qu'elle est une faculté de penser, de repré­ senter, le réel - et de le distinguer de l'illusion.

Réciproquement, le réel, c'est ce qui est identifié comme tel par la raison.

Lorsque la raison a le réel pour objet, elle se prend donc aussi elle-même pour objet. Étymologie Raison vient du latin ratio,« calcul»,« compte»; La raison, c'est donc d'abord une faculté de calculer. - Réel vient du latin res, « la chose»: le réel, c'est l'ensemble des choses, ce qui nous renvoie aussi à l'idée de matérialité, de chose palpable.

Le réel c'est ce qui se touche, plus que ce qui se voit. Distinctions La raison, en tant que faculté du sujet, s'inscrit dans un système de distinc­ tion qui la définit par rapport aux autres facultés, notamment la sensibilité et l'imagination [voir tableau proposé pour« la perception»).

La sensibilité, parce qu'elle semble immédiate, paraît donner une représentation directe du réel: elle n'en est en fait que plus trompeuse; la raison est la faculté qui permet de se détourner des illusions des sens, de les dépasser et d'accéder à une représen­ tation plus réelle - parce que plus abstraite - des choses [voir repère ({ abstrait/concret» et Platon]. - Dans le registre moral, la raison s'oppose aux passions: celles-ci sont des impulsions du sujet, liées au corps, à la sensibilité et à l'imagination ; la raison permet d'être raisonnable: de maîtriser ces impulsions et de désamorcer leurs éventuels effets destructeurs. - La raison s'oppose à la folie: être rationnel est (selon Aristote*) le propre de l'homme: la folie est un dérèglement des facultés qui rend l'homme imprévi­ sible, insocialisable, éventuellement dangereux pour lui-même ou pour les autres.

Par opposition, la raison apparaît comme ce qui garantit que l'individu va être prévisible, social, non dangereux. - Le réel s'oppose à l'illusion, qui n'est que l'apparence du réel. Problèmes/ paradoxes - La raison réalise la possibilité pour la subjectivité d'être objective, ce qui paraît contradictoire.

Est-ce véritablement possible? Dans quelles limites et à quelles conditions, sachant qu'une re-présentation du réel, pour« objective» qu'elle soit ne se confond pas, en principe, avec les objets eux-mêmes? - Comment peut-il y avoir une connexion, une adéquation, entre nos idées et les chos�s? Peut-on vraiment différencier raison et opinion? - Comment un discours rationnel - donc une représentation langagière - peut­ il correspondre de manière adéquate à une réalité matérielle? - Si l'on pense qu'aucune connexion n'est possible et donc qu'il n'y a pas de connaissance rationnelle possible (ce qui est la position des sceptiques), on ren­ contre un nouveau paradoxe: comment prouver que la connaissance est impos­ sible, sinon par la raison? Dire cela, c'est de nouveau prétendre affirmer une vérité. Mais qu'appelle-t-on« le réel»? On peut penser que les objets« réels» ne sont pas les objets matériels, mais que ce sont des« idées», qui sont déjà du même ordre que les représentations.

Par exemple si l'on dit que les seules vraies réa­ lités sont les concepts mathématiques, tandis que les objets palpables ne sont en fait que des illusions [voir Platon]. - Il y a donc un cercle, puisque la raison a pour objet le réel, mais c'est elle qui doit déterminer en quoi consiste ce réel.

Ce que l'on appelle de ce nom est néces­ sairement déjà une représentation du réel. Un sujet, des références essentielles SUJET: La raison peut-elle atteindre le réel? 1.

La raison, faculté de distinguer le vrai et le faux Pour Descartes, la raison est propre.... »