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LA RAISON ET L'EXPÉRIENCE Expliquer le texte suivant : La nature nous montre une multitude infinie de figures et de...

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« LA RAISON ET L'EXPÉRIENCE Expliquer le texte suivant : La nature nous montre une multitude infinie de figures et de phéno­ mènes singuliers; nous éprouvons le besoin d'apporter de l'unité dans cette multiplicité variée; c'est pourquoi nous faisons des comparaisons et cherchons à connaître l'universel qui est en chaque chose.

[...] En font [...] partie les lois, ainsi par exemple les lois du mouvement des corps célestes.

Nous voyons les astres aujourd'hui ici, et demain là-bas; ce désordre est pour l'esprit quelque chose qui ne lui convient pas, à quoi il ne s'en remet pas, car il a foi en un ordre, en une détermination simple, constante et universelle.

C'est en ayant cette foi qu'il a dirigé sa réflexion sur les phénomènes et qu'il a connu leurs lois, fixé d'une manière univer­ selle le mouvement des corps célestes de telle sorte qu'à partir de cette loi tout changement de lieu se laisse déterminer et connaître.

Il en va de même avec les puissances qui régissent l'agir humain dans sa variété infi­ nie.

Ici aussi l'homme a foi en un universel exerçant sa domination.

De tous ces exemples on peut conclure comme 1 la réflexion est toujours à la recherche de ce qui est fixe, permanent, [...] et de ce qui régit le particu­ lier.

Cet universel ne peut être saisi avec les sens et il vaut comme ce qui est essentiel et vrai. HEGEL 1.

comme : à quel point. La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise.

Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension pré­ cise du texte, du problème dont il est question. COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Le texte, un peu tronqué, n'est pas facile.

Il aborde plusieurs points qui, sans être réellement différents, peuvent exiger d'être traités de façon précise et autonome. - L'opposition entre le singulier (première phrase) et l'universel (dernière phrase) est évoquée dans deux domaines, qu'il faut analyser soi­ gneusement : la nature d'une part, l'agir humain (évoqué plus allusive­ ment) de l'autre. - Développer l'id ée selon laquelle « l'esprit humain a foi en un ordre...»: ne pas se contenter de la répéter, mais la justifier. ■ Pièges à éviter - Ne pas trop développer l'exemple de l'astronomie : ce n'est qu'un exemple, et non le thème central du texte. - Ne pas oublier, par contre, de préciser ce qui peut constituer l'« uni­ versel exerçant sa domination» sur l'agir humain. - Ne pas négliger les dernières propositions: relations entre l'universel et le particulier, l'universel et les sens, l'universel, l'essentiel et le vrai. CORRIGÉ [Introduction] Si nous admettons la vérité des lois scientifiques, ce qu'elles enseignent peut éventuellement nous paraître bien éloigné de ce que nous voyons quotidiennement.

Tout en connaissant la loi de la chute des corps, on peut être étonné en pensant qu'elle régit aussi la chute irrégulière d'une feuille d'arbre.

C'est que les phénomènes quotidiens nous assaillent par leur variété, alors que les lois sont universelles.

Hegel analyse dans ce texte la relation qui existe entre le particulier et l'universel, mais il en profite pour souligner qu'en fait, notre esprit demande l'universel, qui est synonyme de vérité située au-delà des apparences. [I.

La diversité de l'expérience sensible] Le spectacle que nous offre la nature est d'une infinie diversité: chaque être y affirme sa singularité (le chien que j'ai vu passer tout à l'heure ne ressemble pas à celui que je croise maintenant ; tous les individus que je vois ont des visages, des allures, des gestes dissemblables ; les fleurs se distinguent par leurs tailles, leurs couleurs, leurs formes, etc.).

Cette variété peut être satisfaisante pour la perception, parce qu'elle lui apporte des plaisirs toujours inattendus et renouvelés, mais l'esprit ne peut s'en contenter.

L'esprit éprouve un besoin d'unité, qui se manifeste quotidien­ nement dans les concepts ou les mots que nous utilisons.

Concepts et mots qui, ainsi que le dit Hegel, résultent de « comparaisons» effectuées entre les choses et expriment l'universel qui s'y trouve. Comparer les phénomènes, c'est en extraire ce qu'ils ont de commun; dire «l'arbre», c'est considérer que tous les arbres peuvent se ranger, malgré leur variété apparente qui«saute aux yeux», sous une appellation précisément qualifiée de«commune», qui rassemble les caractères qu'ils partagent : «arbre» évoque nécessairement la présence d'un tronc, de branches, de feuilles - dont les dimensions ou les couleurs n'ont pas besoin d'être davantage précisées.

Le saut qualitatif de la perception au mot marque une progression vers l'universel.

C'est donc déjà très quoti­ diennement, par notre langage, que nous nous éloignons de la variété sen­ sible. On peut donc considérer de façon légitime qu'il y a dans l'esprit humain une tendance (un«besoin») à chercher l'unité derrière la diver­ sité, pour avoir affaire à un monde déjà mieux ordonné, qui nous semble obéir à un ordre régulier et constant. [Il.

l'universalité des lois] Il n'y a, disait déjà Aristote, de connaissance que de l'universel.

La connaissance scientifique énonce en effet l'universel dans ses lois. L'exemple utilisé par Hegel a ceci de judicieux qu'il concerne les débuts historiques de la science, au sens moderne, avec l'astronomie.

Dans ce domaine, à nouveau, la nature nous montre d'abord de la diversité : les astres«bougent», ils n'occupent pas, d'un jour ou d'une nuit à l'autre, le même.... »

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