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LA RÉACTION CONSERVATRICE les attaques de Burlc.e En Angleterre, E. Burke (1729-1797), homme d'État, philosophe et écri­ vain politique, publia...

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« LA RÉACTION CONSERVATRICE les attaques de Burlc.e En Angleterre, E.

Burke (1729-1797), homme d'État, philosophe et écri­ vain politique, publia en 1790 des Réflexions sur la Révolution de France où il attaque violemment les droits de l'homme.

Cette criti­ que, qui eut un fort retentissement, est importante, car ce sont souvent ses arguments que continuent de reproduire aujourd'hui encore nom­ bre d'adversaires des droits de l'homme.

Ces arguments sont les suivants : la doctrine des droits de l'homme conduirait: - au fanatisme, dans la mesure où prétendant être seule fondée sur la Raison elle n'admet aucune contra­ diction et laisse la porte ouverte à l'arbitraire et à l'intolérance. Cette vue a été développée par J.

Bentham (1748-1832): « On ne peut plus raisonner avec des fanatiques armés d'un droit natu­ rel, que chacun entend comme il lui plaît, applique comme il lui convient, dont il ne peut rien céder, rien retrancher, qui est inflexible en même temps qu'inintelligible, qui est consacré à ses yeux comme un dogme et dont on ne peut s'écarter sans crime[..

.].

N'est-ce pas mettre les armes à la main de tous les fanatiques contre tous les gouvernements? Dans l'immense variété des idées sur la loi naturelle et la loi divine, chacun ne trouvera-t-il pas quel­ que raison pour résister à toutes les lois humaines? Y a-t-il un seul Etat qui pût se maintenir un jour si chacun se croyait en co�science tenu de résister aux lois, à moins qu'elles ne fussent conformes à ses idées particulières sur la loi naturelle et la loi révélée? Quel horrible coupe-gorge entre tous les interprètes du code de la nature et toutes les sectes religieuses.» - au mépris de l'histoire et de ses acquis et à l'ignorance de la nature réelle de la société, ce r:;ui pourrait conduire aux pires _,xcès. « C'est en vain qu'on leur parle de ce qui a été pratiqué par leurs ancêtres, des lois fondamentales de leur pays, des formes établies de la Constitution, dont les avan­ tages sont confirmés par le témoignage irrévocable d'une longue expérience, par le progrès de la force publique et de la prospérité nationale.

Ils méprisent l'expé­ rience, comme étant la sagesse des igno­ rants; et quant au reste, ils ont préparé sous terre une mine dont l'explosion fera sauter à la fois tous les exemples de l'anti­ quité, les usages, les chartes et les actes du Parlement.

Ils ont les droits de l'homme.

Contre de tels droits, il n'y a pas de prescription ; les adhésions ne sont pas des engagements ; ils n'admettent ni tem­ pérament, ni modification : tout ce qui est contraire à ce qu'ils renferment, n'est que fraude et injustice.

» (Burke, Révolution de France, p.

99). Des droits métaphysiques inefficaces Burke reproche donc surtout à la doctrine des droits de l'homme son caractère «métaphysique» et «abstrait».

Par là, non seulement ces droits de l'homme sont discu­ tables, mais de surcroît ineffica­ ces: la proclamation du droit à la propriété n'a pas emP,êché la spo­ liation des biens de l'Eglise et celui de l'égalité n'a pas entraîné la sup­ pression de l'esclavage dans les colonies. « Les droits prétendus de ces théoristes sont tous extrêmes, et en proportion qu'ils sont.

vrais métaphysiquement, ils sont faux moralement et politiquement.

Les droits des hommes sont dans une sorte de milieu qu'il est impossible de définir, mais qu'il n'est pas impossible d'aperce­ voir.

Les droits de l'homme dans les gou­ vernements sont ses avantages,et ces avantages sont souvent en balance entre les différences de bien; quelque fois en compromis entre un bien et un mal, et quelque fois entre deux maux.

La raison politique est un principe qui calcule : il ajoute, il soustrait, il multiplie, il divise moralement et non pas métaphysique­ ment ou mathématiquement les véritables dénominations morales. « Ces théoristes confondent presque tou­ jours dans leurs sophismes le droit du peuple avec son pou�oir.

Toutes les fois que le corps de la société entière peut trouver à agir, il est impossible que rien lui résiste; mais en continuant à confon­ dre le droit et le pouvoir, ce corps de la société ne peut pas avoir un droit incom­ patible avec la vertu, et avec la première de toutes, la prudence.

Les hommes n'ont aucun droit à ce qui n'est pas raisonna­ ble et à ce qui n'est pas calculé pour leur avantage.

» (Id., p.107). Pas de droits, seulement des devoirs Contre les droits de l'homme, donc, les penseurs conservateurs, mais aussi des esprits originaux comme A.

Comte (1798-1857), soutiendront, avec de Bonald, que « dans la société, il n'y a pas de droits, il n'y a que des devoirs.

» • .. L'« Homme.» n'existe pas J.

de Maistre (1763-1821) critiquera, comme le fera plus tard Marx, mais .

dans urte autre perspective, l'idée même de « l'homme » sur laquelle s'articule celle des .

droits de l'homme : « ff n'y a point d'homme dans le monde.

J'ai vu, dans ma vie, des.

Français, des Italiens, des Rus­ ses, etc.[...] Mais quant à l'homme je décléµe lie l'avoir jamais rencontré de rrta vie ; s'il existe c'est bien à mon insu.» KANT : APPROBATION DES DROITS Cependant, en Allemagne, Kant approuva, lui, la Déclaration à pro­ pos de laquelle il note: « Pareil.... »

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