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La réécriture du mythe assure-t-elle sa permanence ou le détruit-elle en le déformant ? Réécriture : d’un mythe (les Antigone,...

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« La réécriture du mythe assure-t-elle sa permanence ou le détruit-elle en le déformant ? Réécriture : d’un mythe (les Antigone, les Oreste, les différents Amphitryon, les Odyssées, les Faust…), la réécriture-transposition (parodies, pastiches…), la réécriture d’une forme (les fables)… Pourquoi alors qu’il existe déjà plusieurs Antigone, celle d’Anouilh est-elle considérée comme une œuvre à part entière ? Dans quelle mesure les oeuvres littéraires dérivées d'une oeuvre antérieure par transformation ou par imitations sont-elles des innovations, des œuvres à part entière ? I- L’imitation et l’originalité La réécriture a toujours existé en littérature. A- Selon les classiques • Pour les classiques, tout n’est qu’imitation.

« Tout es dit et l’on vient trop tard, depuis dix mille ans qu’il y a des hommes et qu’ils pensent » affirme La Bruyère, un siècle après Montaigne. Genres et sujets sont les mêmes. => Ronsard emprunte donc sa formule carpe diem à Horace et le beau tableau de la « vieille accroupie » à Tibulle.

Cf « Sonnets pour Hélène » de Ronsard et les Élégies de Tibulle. B- la querelle des Anciens et des Modernes • Au XVIIe siècle, les Anciens (Boileau, La Fontaine, Fénelon…) défendent une conception de la littérature comme reprise des illustres modèles anciens vs les Modernes (Perrault, Fontenelle, Scudéry…). Ex : Racine, pour écrire Phèdre, puise son inspiration chez Euripide. Ex : Molière, pour écrire ses comédies, s’inspire de Plaute + reprend le mythe de Dom Juan, etc. C- Le goût pour l’ancien toujours actuel • Même aujourd’hui, les auteurs aiment à reprendre des textes anciens. Cf.

Michel Tournier qui a réécrit deux Robinson ou T.

Jonquet qui reprend la figure d’Hadès dans Le manoir des Immortels. ∆) Ainsi, la réécriture est très présente dans notre littérature (elle s’oppose donc aux œuvres originales – qui paraissent dériver de nulle part).

Cependant, il serait intéressant de comprendre comment les auteurs font afin de ne pas pasticher une œuvre, de ne pas la copier et pour en faire une vraie.

Comment passer de l’inspiration à la création ? II- Le mythe et sa réécriture A- Quelques grandes « figures » mythologiques Prométhée : Un héros apporte aux hommes le feu symbole du pouvoir divin, il est puni Œdipe : Un héros tue son père et épouse sa mère : l'inceste provoque des conséquences horribles. Dédale et Icare : Dédale s'échappe du labyrinthe et son fils se tue par présomption juvénile Narcisse : Amoureux de sa propre image, Narcisse en mourra. B- Une fascination pour des personnages qui parlent au lecteur • Certains personnages il est vrai sont et sont devenus « éternels » : Cf.

Don Juan => le séducteur ; Antigone => celle qui a dit non… • Les psychanalystes, mais aussi le « bon sens », ont souvent repris ces mythes afin d’expliquer, encore aujourd’hui, certains de nos travers. => On parlera d’une personne « narcissique » lorsque cette dernière ne pense qu’à elle, s’aime trop.

Cf.

aussi le fameux « complexe d’Œdipe » ou l’ambition trop grande d’un Icare (jeune personne ayant trop d’ambition et qui se brûlera sûrement les ailes). On parlera aussi d’un Dom Juan pour parler d’un séducteur par exemple. C- Pourquoi réécrire ? Désir de s’exprimer : pourquoi réécriture une nouvelle version d’Antigone quand la pièce de Sophocle est déjà très bonne ? Pourquoi Giraudoux décide-t-il de réécrire Électre ou pour la 38e fois Amphytrion ? • En 1944, Anouilh s’interroge sur l’attitude à avoir pendant l’Occupation et c’est la fille d’Œdipe qui lui paraît le meilleur porte-parole.

Des siècles après son modèle, Anouilh invente un autre langage théâtral, adapte ses personnages mais fait se dresser la jeune Antigone clamant sa loi de l’amour supérieure à toutes les autres lois – ce qui la conduit, elle le sait, à la mort => Mythe et pièce de l’Antiquité (monde du théâtre) mais écrite en réaction au régime de Vichy. III- La réécriture : la permanence du mythe A- Entre digestion et assimilation • Valéry parle de.... »

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