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La religion et la morale ont-elles la même finalité ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Morale et...

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« La religion et la morale ont-elles la même finalité ? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Morale et religion sont fréquemment liées: il s'agirait ici de vérifier si cette liaison se justifie par la finalité des deux attitudes. - On prendra un soin particulier à définir ce que peut être la finalité de la morale, dont le repérage ne va pas de soi. - Si la finalité est commune, y a-t-il lieu d'instaurer une hiérarchie entre les deux domaines ? ■ Pièges à éviter - Ne pas examiner l'une après l'autre les différentes morales, en les comparant à chaque fois à « la » (laquelle ?) religion : cela risquerait d'être interminable, répétitif, et surtout incomplet. - De même, il serait maladroit de commencer par établir des distinc­ tions entre les différentes formes de religion: il s'agit ici de la religion en général. - Il n'y a pas davantage lieu de discuter de la validité de telle ou telle morale ou religion : il s'agit ici de considérer les deux domaines comme des attitudes qui existent. CORRIGÉ [Introduction] La préoccupation morale et l'attitude religieuse se manifestent dans toutes les sociétés humaines ; elles empruntent des formes variables, et sont en conséquence diversifiées.

On peut s'interroger sur leurs origines historiques ou leurs fondements, mais une telle recherche risque de ren- forcer les différences ou écarts existant entre les systèmes et les concep­ tions.

Si, par contre, on envisage leur finalité, peut-être comprendra-t-on mieux, soit ce qui les lie l'une à l'autre, soit ce qui les distingue claire­ ment.

À quel projet répondent la morale et la religion? Répondre à cette question serait en somme un moyen de cerner avec précision leurs ambi­ tions et leur nature. [I.

La morale a-t-elle une finalité ?] Quelles qu'en puissent être les règles, l'exigence morale peut-elle justi­ fier son éventuelle rigueur par la considération d'une fin? De nom­ breuses fins sont en effet concevables : on peut être tenté d'admettre que l'on est moral pour être en paix avec sa conscience, pour être heureux, pour obtenir un plaisir particulier, pour faire comme tout le monde, etc. L'éventail des fins concevables irait ainsi de la plus médiocre à la plus noble ; mais dans tous les cas, la conduite morale ne serait rien de plus qu'un moyen.

Un tel contexte rejoint tvidemment la formule selon laquelle « la fin justifie les moyens», qui présente le danger d'excuser n'importe quel comportement dès lors qu'il poursuit une fin admise comme bonne en elle-même. Peut-on, sous prétexte de faire le bien, sinon de garantir sa tranquillité ou son plaisir, faire n'importe quoi? Il apparaît aisément qu'aucune fin extérieure ne peut déterminer une conduite dont la qualité morale soit garantie.

C'est bien ce qu'affirme Kant dès le début de ses Fondements de la métaphysique des mœurs, et cela revient à considérer que toute fin pen­ sée pour la conduite morale risque de pervertir cette dernière. Autant admettre dès lors que la« fin» de la morale lui est, si l'on peut dire, interne, et qu'elle se justifie d'elle-même, par sa qualité propre. C'est ce que Kant repère sous le nom de« bonne volonté», qui constitue d'après lui la seule chose dont on puisse considérer qu'elle est absolument bonne.

Cette bonne volonté n'est en effet pas seulement la volonté de « faire le bien » ou de« bien agir », elle est plus précisément une volonté qui se règle sur l'idée purement formelle de loi en général.

En d'autres termes, son principe réside dans l'idée d'universalité.

La fin de la morale serait dès lors d'agir pour confirmer que l'existence de l'humanité est pensable comme universalité.

Il est tentant de juger un tel programme trop ambitieux, car l'individu qui agit « comme il faut» n'a pas forcément conscience de défendre du même coup la possibilité, pour l'ensemble des hommes, de se pens�r comme unité.

Sans doute.

Mais on peut néanmoins faire valoir que son action, dans la mesure où chacun pourrait la répéter, définit une façon de « vivre ensemble » qui, au niveau de son groupe ou de sâ société, apparaît comme une sorte de préambule nécessaire à toute universalité. Ainsi, la fin de la morale consisterait à établir les possibilités d'une concorde entre les hommes, que cette harmonie en concerne une partie, ou la totalité.

On en retiendra qu'une telle finalité reste au niveau de l'homme lui-même, et qu'elle est concevable sans faire intervenir aucune transcendance. [Il.

Finalité de la religion] L'idée de concorde entre les hommes semble également présente dans la religion - qui indique, étymologiquement, qu'un lien est établi entre les fidèles.

Mais la religion implique aussi un tout autre lien, cette fois entre les hommes et le sacré ou le divin. On pourrait dès lors considérer que la morale peut se symboliser par une diffusion dans un plan horizontal, alors que pour la religion, il est nécessaire de faire intervenir à la fois un plan horizontal et un axe vertical - ce dernier étant peut-être plus essentiel que l'autre.

Toute attitude reli­ gieuse implique en effet une distinction première, entre l'univers profane et l'univers sacré.

Si le premier renvoie à la quotidienneté, c'est-à-dire au travail, aux interdits sociaux, à la régularité et.... »

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