LA RELIGION LA MORT DE DIEU Q Bien qu'il n'en soit pas l'auteur, l'expression « la mort de Dieu» reste...
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LA RELIGION
LA MORT DE DIEU
Q
Bien qu'il n'en soit pas l'auteur, l'expression « la mort de Dieu» reste attachée
à la pensée de Nietzsche.
Ce cri, qui se veut prophétique et annonciateur de
bouleversements, parce qu'il met en cause les fondements de nos croyances,
apparaÎt cependant comme l'aboutissement d'un processus antérieur, qui fait
que « la foi dans Je dieu chrétien a été dépouillée de sa plausibilité ».
• Le retrait du monde physique
L.
Goldmann a montré, dans une étude célèbre, Le Dieu Caché, que
l'évolution de la pensée scientifique et philosophique, avec Descartes
notamment, oblige le xvne siècle à concevoir Dieu hors de l'espace humain.
Les phénomènes physiques deviennent appréhendables par l'exercice de la
seule raison humaine.
Le recours à Dieu devient inutile et même gênant pour
en comprendre les mécanismes.
La croyance religieuse ne disparaît pas pour
autant, mais elle est obligée de constater, comme le dit Pascal, que Dieu est
caché, absent, qu'il ne se manifeste pas explicitement dans l'univers.
Il ne
peut exister qu'en tant qu'exigence de l'homme, au-delà des limites de la raison
humaine, qui reste incapable de fournir les explications ultimes.
Selon la
distinction des Pensées, la connaissance de Dieu relève de l'ordre du cœur,
et non de la raison; elle suppose une hiérarchie des modes de savoir, qui laisse
une place secondaire à la raison.
Mais ce retrait de Dieu du monde terrestre
rend la foi plus difficile, et plus exigeante, puisqu'elle ne peut plus se prévaloir
d'aucun signe tangible et certain de l'existence divine.
Le « pari » pascalien
est construit sur l'absence de Dieu, il ne prouve pas son existence, mais rend
son hypothèse nécessaire.
Le « tragique » dè Pascal tient tout entier dans
cette impossibilité de prouver Dieu par des arguments accessibles à la raison
et dans l'exigence de son existence pour que l'univers ne sombre .pas dans
le chaos.
• Le retrait du mon.�e moral
Dieu, exclu du monde physique, gouverne encore le monde moral, dont il
assure la pérennité en se portant garant des valeurs.
L'interrogation de certains
personnages de Dostoïevski porte précisément sur le problème éthique que
posent son existence ou sa non-existence.
« Si Dieu est mort, tout est permis»,
déclare Ivan Karamazov.
L'absence de Dieu entraîne l'effondrement de la
morale, la disparition des notions de bien et de mal qu'il cautionnait.
Nos actes
ne sont plus passibles d'aucun jugement, car il n'existe plus d'échelles de
valeurs à partir....
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