LA RELIGION LA RELIGION ET LE SACRÉ L'étymologie du mot sacré, qui désigne ce qui est cemé et interdit, souligne...
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LA RELIGION
LA RELIGION ET LE SACRÉ
L'étymologie du mot sacré, qui désigne ce qui est cemé et interdit, souligne
l'une des caractéristiques principales de la notion: elle manifeste la présence
du divin dans le monde et la dualité qualitative de l'univers.
• Nature du sacré
Comme l'ont montré les ethnologues et les historiens des religions, le sacré
est d'abord un« mode d'être dans le monde» selon l'expression de Mircea
Eliade.
Il traduit la présence du divin en certains points de l'espace, dans des
objets; ce voisinage de la puissance transcendante est redoutable, dangereuse
même.
Il faut apprendre à en canaliser l'énergie: les rites, les cérémonies,
les fêtes sont autant de moyens destinés à la diriger vers des finalités
bénéfiques, tout en assurant la cohésion du groupe.
Plus profondément, le
sacré est le principe organisateur du cosmos, il assure l'insertion de l'homme
et de la collectivité au sein de l'univers, en lui conférant un schéma
d'intelligibilité.
La fonction primordiale du sacré est d'arracher les hommes
au chaos et de donner sens à leur existence, en leur assignant une place dans
l'ordre universel.
Les objets et les êtres porteurs du sacré participent de
l'essence divine : ils sont intouchables, sauf sous certaines conditions précises
strictement définies.
Le sacré, espace du divin, s'oppose ainsi au profane,
espace du quotidien; il organise qualitativement l'espace, comme le montrent,
par exemple, les structures architecturales des temples égyptiens ou grecs.
Ceux-ci étaient disposés selon une hiérarchie des lieux qui va du sanctuaire,
interdit à la foule, et situé au plus profond du temple, à l'enceinte que les
fidèles pouvaient seule franchir, à certains moments définis de l'année.
Le
monde sacré est donc hiérarchisé et fondé sur un jeu complexe d'interdits :
« La société, la nature sont censées reposer sur le maintien d'un ordre universel
protégé par de multiples interdits qui assurent l'intégrité des institutions, la
régularité des phénomènes » (R.
Caillois).
• La fonction du sacré
Le sacré assure à l'homme la compréhension de sa vie, mais aussi de sa mort.
E.
Morin souligne que, dans les sociétés archa"i"ques, la mort n'est pas vécue
comme une rupture, mais comme une transition, inquiétante certes, maîtrisable
cependant, si l'on conjure ses effets redoutables.
Les rites ont à charge d'opérer
ce passage sans discontinuité et de réintégrer dans l'ordre naturel ce phéno
mène inquiétant.
Enfin, le sacré maîtrise une autre donnée essentielle de
l'existence: le temps.
Par les mythes, les rites, les légendes, l'homme se
prémunit contre l'érosion de la durée, il réactualise, à intervalles réguliers, les
événements fondateurs de....
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