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LA SATIRE SOCIALE ET POLITIQUE Les difficultés que rencontra Beaumarchais pour faire représenter sa pièce montrent déjà qu'elle parut à...

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« LA SATIRE SOCIALE ET POLITIQUE Les difficultés que rencontra Beaumarchais pour faire représenter sa pièce montrent déjà qu'elle parut à certains comporter une remise en cause sérieuse de la hiérarchie sociale et de l'organisation politique de son temps.

Dans sa Préface, Beaumarchais assigne d'ailleurs à la comédie la fonction de dénoncer les abus. Maîtres et valets En mettant en scène l'affrontement d'un maître et de son valet, Beaumarchais innove par rapport à la tradition : le valet cesse d'être un comparse pour devenir un protagoniste à part entière.

li n'est plus seulement ingénieux comme le Scapin de Molière, il a aussi une intériorité et des états d'âme que révèle le monologue du cinquième acte.

Aux abus des maîtres Beaumarchais oppose le mérite des valets.

Dans la Préface, Beaumarchais caractérise la lutte qui oppose Almaviva à Figaro en ces termes:« Une lutte assez vive entre l'abus de la puissance, l'oubli des principes, la prodigalité, l'occasion, tout ce que la séduction a de plus entraînant ; et le feu, l'esprit, les ressources que l'infériorité piquée au jeu peut opposer à cette attaque.

» De fait, le comportement du Comte dans la pièce suggère qu'il est indigne de son rang puisque sa supériorité sociale ne correspond à aucune supériorité morale.

Au cours de la pièce il apparaît sous un jour de plus en plus défavorable et seul le retournement final le fait pardonner.

Il utilise le pouvoir dont il dispose de façon tyrannique par rapport à sa femme, à Chérubin, à Bazile et surtout à Suzanne et Figaro.

Or, il est incapable de triompher de son valet par ses seules ressources : à la fin de l'acte Il, il n'a pas pu éclaircir le mystère et doit recourir à un élément extérieur, les prétentions de Marceline, pour retourner la situation à son profit.

C'est donc par l'exercice arbitraire de son pouvoir judiciaire qu'il aurait pu triompher si la reconnaissance n'avait pas eu lieu. Figaro, lui, se caractérise par son mérite, qu'il oppose à la naissance, dans son monologue du cinquième acte.

Il incarne donc les valeurs de la bourgeoisie montante.

Il se caractérise dans la pièce par son intelligence, son énergie et son sens de la repartie.

Dans les deux scènes où il affronte le Comte dans une joute oratoire (111,5 et V, 12), sa supériorité éclate.

Au cours du monologue, on apprend que Beaumarchais en a fait un homme de lettres dans lequel il est facile de reconnaître un masque transparent de l'auteur. Suzanne n'est pas en reste puisqu'elle parvient à surmonter son double handicap, en tant que femme et en tant que domestique, pour triompher.

Son alliance avec la Comtesse n'a rien d'étonnant puisque celle-ci est aussi victime de la condition faite à la femme dans la société de l'époque.

L'opposition entre les maîtres et les valets est ici recoupée par une opposition plus générale entre hommes et femmes, qui aboutit à une alliance des opprimés.

De façon significative le vaudeville final reprend à la fois l'opposition du mérite à la naissance et la dénonciation de l'injustice faite aux femmes. La justice En partie pour des raisons autobiographiques, Beaumarchais a fait dans sa pièce une large place à la satire de l'institution judiciaire.

Les préparatifs du procès puis son déroulement dans les scènes 12 à 15 du troisième acte permettent de multiplier les traits satiriques.

Il s'agit d'un thème assez traditionnel dans la comédie, depuis La Farce de Maître Pathelin en passant par Les Plaideurs de Racine.

Dans Le Mariage de Figaro, le juge et son secrétaire sont des personnages entièrement caricaturaux.

Le nom du juge Don Gusman renvoie bien sûr au juge Goëzman avec lequel Beaumarchais a eu bien des démêlés.

Dans la pièce on le désigne surtout par le nom Brid' oison qui suggère à lui seul sa bêtise. Au-delà du comique, on perçoit une critique assez virulente d'une justice fondamentalement inégalitaire, « indulgente aux grands, dure aux petits ...

» selon Figaro {Ill, 5).

Beaumarchais dénonce la corruption des juges à maintes reprises, par la bouche de Figaro mais aussi par celle de Marceline : « On a corrompu le grand juge, il corrompt l'autre, et je perds mon procès.

» (111, 15).

Le formalisme des procès est aussi mis en cause.

Enfin, et c'est sans doute la critique la plus importante même si elle n'est pas formulée explicitement, la collusion entre les différents pouvoirs, politique, militaire et juridique, apparaît à travers le personnage du Comte qui cumule les fonctions de chef d'armée, d'ambassadeur et de juge. LE COMIQUE Beaumarchais utilise dans sa pièce tous les types de comique et tous les registres, de la farce au jeu d'esprit.

li les combine habilement et distribue les scènes comiques afin d'introduire des moments de détente à l'intérieur de chaque acte.

Dans le premier acte, ce sont les mouvements autour du fauteuil (se.

8 et 9) qui provoquent le rire ; dans le deuxième acte, le cabinet permet un jeu de cache-cache des plus comiques ; dans le troisième acte, le procès arrive à point pour détendre l'atmosphère de même que le manège autour de Chérubin dans l'acte IV (se.

4 à 6).

Enfin la pièces'achève dans un éclat de rire avec la sortie des différents personnages cachés dans les pavillons. Le.... »

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