LA SCIENCE DE L'HISTOIRE Le débat sur le caractère scientifique de /'histoire est ouvert depuis plus d'un siècle. Mais, alors...
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LA SCIENCE DE L'HISTOIRE
Le débat sur le caractère scientifique de /'histoire est ouvert depuis plus
d'un siècle.
Mais, alors que cette analyse a longtemps été comparée aux
sciences de la nature pour se voir souvent dénier toute scientificité, il semble
plus utile aujourd'hui de la rapprocher des sciences humaines.
• Histoire et science de la nature
La nature exacte de la connaissance historique a d'abord été appréhendée
à partir des sciences exactes, considérées comme la forme la plus achevée
du savoir.
Or, elle présente par rapport à ces dernières, un certain nombre
de divergences qui jettent le doute sur sa valeur scientifique.
En premier lieu, l'historien travaille sur des faits passés, non observables et
impossibles à reproduire à titre expérimental.
A l'inverse des sciences de la
nature, son objet est hors d'atteinte de l'observateur; cette difficulté se trouve
aggravée par l'insuffisance et l'ambigurté des documents sur lesquels s'édifie
l'histoire.
Les méthodes d'investigation critique, interne et externe, ont permis
de pallier ces carences, au moins partiellement.
Elles sont l'une des plus
anciennes tentatives pour transformer l'histoire en une science et non plus
seulement en une région des belles-lettres, comme elle le fut longtemps.
A l'obstacle de la distance entre l'objet et le chercheur, s'ajoute l'inévitable
subjectivité de l'historien.
L'histoire porte sur des faits humains et non sur
des réalités inertes: il semble alors difficile d'obtenir de l'observateur
l'objectivité nécessaire.
L'identité de nature entre lui et ce qu'il étudie, paraît
empêcher la constitution d'un savoir fiable; cette objection rejoint plus
généralement celle qu'il est possible d'adresser à l'ensemble des sciences
humaines.
Si l'argument oblige à reconnaître, en effet, la différence entre les
deux ordres de connaissances (sciences de la nature et sciences de l'homme),
elle est loin d'invalider la recherche historique.
Les études les plus récentes
ont montré que l'observateur n'est peut-être pas neutre par rapport à l'objet
qu'il étudie, il peut modifier par son intervention le déroulement normal de
l'expérience.
Par ailleurs, l'historien dispose aujourd'hui d'outils et de méthodes
très divers, qui permettent d'atténuer sa subjectivité.
Enfin, le caractère
scientifique de l'histoire se heurte à une incertitude sur la nature exacte de
son objet: doit-elle seulement établir les faits, construire les événements et
les relater? Ou bien doit-elle aussi fournir une explication du devenir?
Aujourd'hui, l'historien qui embrasse un nombre de domaines sans cesse
croissant, cherche à fournir des modèles susceptibles de rendre compte de
l'objet étudié.
Par exemple, Georges Duby, dans son livre Guerriers et Paysans,
se propose de reconstruire le processus par lequel....
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