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LA VIE DE CORNEILLE (1606-1684) 1606 (6 juin). Naissance de PIERRE CORNEILLE, rue de la Pie, à Rouen, près du...

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« LA VIE DE CORNEILLE (1606-1684) 1606 (6 juin).

Naissance de PIERRE CORNEILLE, rue de la Pie, à Rouen, près du Viéux Marché, dans la maison achetée par son grand­ père, conseiller référendaire à la Chancellerie du Parlement de Normandie.

Cette maison, dont héritera le poète, est aujour­ d'hui le Musée Pierre Corneille.

Toute la famille, d'honorable bourgeoisie, exerce des fonctions juridiques ou ecclésiastiques : le père est maître des Eaux et Forêts, la grand-mère était la nièce du greffier criminel au Parlement.

Parmi les oncles, l'un est curé près d'Yvetot, un autre procureur au Parlement; seul, le troisième se contente de ses propriétés rurales.

En somme, un milieu aisé, solidement· enraciné dans sa province, respec­ tueux des traditions et des hiérarchies du temps. 1615-1622 Au collège des Jésuites de Rouen, Pierre Corneille reçoit une solide formation religieuse et une culture essentiellement latine. Il se distingue dans les compositions de vers latins (deux pre­ miers prix) comme, plus tard, le feront Baudelaire et Rim­ baud.

On ignore s'il joua des rôles (comme l'avait fait Mon­ taigne au collège de Guyenne) dans les pièces latines composées par les professeurs.

L'amour qu'il éprouve pour la jeune CATHERINE HUE lui inspire ses premiers vers. 1624 A dix-huit ans, Corneille est reçu avocat stagiaire; son initia­ tion à la procédure durera quatre .ans.

La tradition rapporte qu'il ne plaida qu'une fois, gêné par une timidité dont il avait pleinement conscience.

En vérité, la vocation poétique l'emporte sur la carrière juridique, les Muses consolant le jeune homme de son amour contrarié par les parents de Catherine.

Rouen, la seconde ville du royaume, lui offre des bibliothèques, un cercle littéraire, le « Puy des Palinods », des amateurs de Lettres (les frères Campion), une colonie espagnole, avec laquelle sa famille contracte alliance.

L'exemple d'aînés illustres, tels Malherbe, Saint-Amant, Boisrobert, Camus stimule le débutant. Écho de sa passion pour Catherine, la comédie de Mélite est emportée à Paris par l'acteur Mondory, qui la fait applaudir au Théâtre du Marais.

« La demoiselle qui en avait fait naître le sujet porta longtemps, dans Rouen, le nom de Mélite, nom glorieux pour elle, et qui l'associait à toutes les louanges que reçut son amour », observe Fontenelle (Vie de M.

Corneille, éd.

de 1764, III, p.

52).

Néanmoins, Corneille reste attaché à sa ville natale pour de nombreuses années encore.

Son père lui a acheté (1628) une double charge d'avocat du Roi, charge dont il sera titulaire pendant vingt-deux ans.

Ces offices n'entraveront nullement l'essor de son génie dramatique : de La vie de Corneille 1629 à 1636, les comédies se succèdent rapidement: Clitandre, la Veuve, la Galerie du Palais, la Suivante, la Place Royale. Richelieu consacre la notoriété de !'écrivain en lui accordant une pension de 1 500 livres et en l'admettant dans la • société des cinq auteurs •, chargés d'illustrer la scène française. L'accueil reçu par la Sophonisbe de Mairet (1634), première tragédie « régulière •, incite Corneille à tâter lui aussi, du genre tragique avec Médée (1635). Le succès d'un «caprice • à la verve débridée, l'Rlusion comi­ que, est encore dépassé, en cette année triomphale, par celui du 1636-I637 Cid, dont la grandeur héroïque et la passion exaltée enthou­ siasment le public parisien.

Le Cid vaut au père de Corneille des lettres de noblesse.

Mais la jalousie des rivaux et l'incom­ préhension des doctrinaires suscitent la querelle du Cid, et Richelieu soumet la tragi-comédie à l'examen de l'Académie française sans l'assentiment de l'auteur.

Les Sentiments de l'Académie sur le Cid (1637), rédigés par Chapelain, humilient profondément Corneille.

Et Richelieu lui interdit de répondre 1• 1640-1644 Après Horace (voir plus loin, la Tragédie d'Horace, p.

15 à 20), Corneille compose Cinna, Polyeucte, la Mort de Pompée, et se divertit avec la fantaisie espagnole du Menteur.

A trente­ quatre ans, il épouse MARm DE LAMPÉRIÈRE, fille du lieutenant civil et criminel du bailli de Gisors; elle sera une bonne mère de famille.

La mort de Richelieu, puis celle de Louis XIII l'obligent à chercher de nouveaux protecteurs : Mazarin lui accorde une pension que le poète paye d'un Remerciement en vers, selon l'usage de l'époque. 1644-1648 Corneille se renouvelle en donnant les premiers rôles à des monstres capables de «beaux» crimes dans Rodogune {1644), Théodore, vierge et martyre {1646), Héraclius {1647), puis en commençant une pièce «à machines•, Andromède, commandée par la Cour pour le Carnaval de 1648. 1649-1652 Alors que les Traités de Westphalie (1MB) consacrent l'hégé­ monie française en Europe, à Paris la Fronde oppose les Parle­ mentaires et les Princes à Mazarin et à la Reine.

Andromède et Dom 2 Sanche d'Aragon doivent attendre la fin des troubles et la réouverture des théâtres.

Les salons se délassent des intrigues politiques en disputant du mérite des sonnets de Job et d'Ura­ nie, que Corneille se garde de départager.

La Fronde gagnant la Normandie, Mazarin destitue les magistrats« frondeurs • de Rouen et élève Corneille à la charge de procureur syndic des États de Normandie; mais un rapide retour en grâce de son 1.

Mais Richelieu avait lu le mémoire de l'Académie avant sa publication, et il avait demandé que les critiques fussent quelque peu adoucies. z.

Sur cette orthographe, voir Antoine.... »

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