Devoir de Philosophie

La vie de Molière UNE VOCATION IRRÉSISTIBLE Jean-Baptiste Poquelin (né en 1622) est l'aîné d'une honorable famille de la bourgeoisie...

Extrait du document

« La vie de Molière UNE VOCATION IRRÉSISTIBLE Jean-Baptiste Poquelin (né en 1622) est l'aîné d'une honorable famille de la bourgeoisie parisienne.

Son père, marchand tapissier, est pourvu d'un « office» à la Cour, qui lui procure le privilège de faire le lit du roi.

À l'héritier de parachever une ascension sociale en bonne voie ! Aussi de solides humanités au collège de Clermont (l'actuel lycée Louis­ le-Grand) et des études de droit, à Orléans, sont-elles chargées de le mettre en selle. Mais le Pont-Neuf n'était pas loin de la maison familiale, sise dans le quartier des Halles, et Jean-Baptiste, durant son enfance puis son adolescence, s'est délecté des bouffonneries, des parades et des chan­ sons qui y étaient offertes en permanence aux badauds par tout un monde pittoresque de farceurs et de saltimbanques. À vingt et un ans, en 1643, Molière - il prendra ce pseudonyme, semble+il, l'année suivante - tourne le dos à la carrière bourgeoise qui l'attend pour embrasser l'état de comédien et fonder l'illustre­ Théâtre avec sa maîtresse, Madeleine Béjart, une comédienne qui s'est déjà fait un nom à la scène. SUR LES ROUTES DE FRANCE La nouvelle compagnie ne parvient pas à s'imposer, à côté des deux troupes installées à Paris, !'Hôtel de Bourgogne et le Théâtre du Marais. Elle ne tarde pas à péricliter et à se disperser ; Molière a même été emprisonné deux jours pour dettes.

En 1646, le jeune homme s'engage avec Madeleine dans une troupe de comédiens ambulants. Promu à nouveau chef de la troupe, il va jouer en province pendant quinze ans, avec notamment pour protecteur titré le prince de Conti ; on donne les grandes tragédies du répertoire, de Corneille, entre autres, et de petites farces traditionnelles, dont Molière fixe lui-même, en par­ tie, le texte.

Le comédien finit par devenir auteur dramatique à part entière avec L'Étourdi, joué à Lyon en 1655, et Le Dépit amoureux, donné à Béziers en 1656. Converti, Conti retire en 1657 sa protection, à la troupe.

Celle-ci, livrée à elle-même, décide de jouer une seconde fois la carte de la capitale. COMBATS ET SUCCÈS En 1658 voilà Molière de retour à Paris.

Il a trente-six ans.

Sa pre­ mière carrière, provinciale, a forgé son expérience du métier de comé­ dien et de la société française.

C'est un homme de théâtre jusqu'au bout des ongles, à la fois directeur de troupe, metteur en scène, acteur et auteur. Une seconde carrière, qui durera elle aussi quinze ans, va lui valoir la gloire, l'admiration de ses contemporains et bon nombre d'enne­ mis.

Protégée par« Monsieur », la troupe joue un jour devant Louis XIV, au Louvre, Le Docteur amoureux, une farce composée par son chef en province.

Le roi rit beaucoup et accorde aux comédiens le droit de se produire dans la salle du Petit-Bourbon, en alternance avec les Comédiens-Italiens. LE COMÉDIEN DU ROI En 1659 un coup de maître, Les Précieuses ridicules, révèle le génie de Molière. En 1661 la troupe s'installe dans la salle du Palais-Royal.

Molière, qui a désormais son propre théâtre, peut alors donner le meilleur de lui-même ; une trentaine de comédies, inégalables souvent, le hisse­ ront au sommet du genre comique. Jusqu'en 1665, l'ascension vers la gloire est rapide et infaillible.

Les œuvres se succèdent dans un climat exaltant de conquête et de bataille. La protection du monarque est constante ; la Cour et la Ville ne ces­ sent de rire et d'applaudir. L 'École des maris, Les Fâcheux ( 1661), L 'École des femmes ( 1662) sont autant de comédies de mœurs qui apparaissent comme des mer­ veilles de« naturel>> et de drôlerie.

Jamais le théâtre français n'avait été à pareille fête ! Mais le réalisme critique de l'auteur, qui semble bafouer les traditions, religieuses, sociales et morales, suscite le scan­ dale.

Molière doit se défendre, dans La Critique de /'École des fem­ mes et L'Impromptu de Versailles, contre des détracteurs de plus en plus nombreux {gens du monde, prudes et dévots, rivaux jaloux, etc.l. LE SCANDALE DU SIÈCLE Et le premier Tartuffe, joué à Versailles en 1664, provoque une levée de boucliers dans le camp des catholiques intransigeants.

Pour avoir osé s'attaquer à la dévotion fausse et intéressée, la pièce est interdite, malgré l'appui royal. Dom Juan n'a pas plus de chance en 1665 : on y voyait un« grand seigneur méchant homme » braver Dieu et se transformer en faux dévot. Les ennuis s'accumulent : Molière tombe gravement malade ; une seconde version de Tartuffe, intitulée L'imposteur, encourt les foudres de l'archevêque de Paris; les dévots vouent l'auteur à la damnation,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓