Devoir de Philosophie

La visite du pape Jean-Paul II au Chili, du 1er au 6 avril 1987, a déçu les immenses espoirs de...

Extrait du document

« La visite du pape Jean-Paul II au Chili, du 1er au 6 avril 1987, a déçu les immenses espoirs de la population, toujours soumise à la dictature du général Augusto Pinochet.

Les 500 000 personnes rassemblées au parc O'Higgins ont eu droit aux gaz lacrymogènes et aux charges des pacos (carabiniers) alors que le souverain pontife, imperturbable, poursuivait sa messe.

Les habitants des poblaciones, quartiers pauvres à la périphérie de la capitale, ont dû ranger les pancartes qui suppliaient Jean-Paul II: "Emmène le tyran avec toi." Certes, le Vicariat de la solidarité, organisme humanitaire dépendant de l'archevêché, s'est vu encourager dans son rôle, mais le général-président a pu aussi se prévaloir de la bénédiction papale.

Au total, cette visite ambiguë a surtout confirmé qu'il y avait bien deux Chili.

Et qu'ils n'attendaient pas le même pape. Pinochet est resté maître de la situation, et a poursuivi la politique de la carotte et du bâton.

Quelques milliers d'exilés ont eu la possibilité de rentrer au pays.

Les partis politiques, "à l'exception de ceux qui professent des idéologies totalitaires basées sur la lutte des classes", ont été autorisés à avoir pignon sur rue.

Les Chiliens ont été invités à s'inscrire sur de nouveaux registres électoraux, les anciens ayant été détruits après le renversement de Salvador Allende en 1973.

Les revues d'opposition (Apsi, Analisis, Cause, Fortin Mapocho, Hoy...) ont retrouvé les faveurs des kiosques sans perdre leur tonalité critique, tandis que le quotidien La Epoca, lancé en mars 1987 avec le soutien de la démocratie chrétienne, contestait le monopole de fait du très conservateur Mercurio. Le régime n'a pas pour autant renoncé à intimider ses détracteurs.

Les procureurs militaires ad hoc, accaparant l'essentiel du pouvoir judiciaire, ont inculpé plusieurs représentants des secteurs progressistes en utilisant - rien de moins - la législation antiterroriste.

Clodomiro Almeyda, dirigeant socialiste et exvice-président de la République, revenu au Chili le 24 mars 1987, a été relégué dans le sud du pays.

Plus grave, deux adolescents, Rodrigo Rojas et Carmen Quintana, qui participaient à.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓