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L'abus de pouvoir est-il inévitable ? A�ALYSE DU SUJET Pourquoi la question ? Pour comprendre l'enjeu de la question, il...

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« L'abus de pouvoir est-il inévitable ? A�ALYSE DU SUJET Pourquoi la question ? Pour comprendre l'enjeu de la question, il faut se demander dans quel contexte on évoque le thème de l'abus de pouvoir.

JI s'agit /e plus souvent d'une plainte ou d'une protestation : le terme d'« abus» implique une nuance péjorative.

Reste à pré­ ciser contre quoi l'on proteste et dans quelle mesure la pro­ testation est fondée. Qu'est-ce qu'un «abus de pouvoir»? Il faut donc tout d'abord préciser l'expression abus de pou­ voir: l'abus consiste-t-il dans le fait: - D'exercer un pouvoir au-delà des /imites reconnues ? - D'empiéter sur /e domaine de compétence ou d'autorité d'autrui? - De détourner le pouvoir de sa fonction d'origine en vue d'autres fins ? Il sera bon de s'appuyer à chaque fois sur un exemple. Qu'entend-on par «inévitable» ? Il faudra ici consulter les motifs de la protestation contre l'abus de pouvoir.

l:estime-t-on inévitable: - parce qu'il est lié à la nature humaine ? - parce qu'il est lié à la structure du pouvoir ? parce qu'il ne rencontre pas des institutions ou des procé­ dures de limitation ou des contre-pouvoirs efficaces ? GP Mobiliser des références Voici quelques propositions parmi d'autres : - Dans le Gorgias de Platon, le sophiste Ca/lie/ès défend l'abus de pouvoir sous toutes ses formes : l'homme étant destiné à donner toute la vigueur possible à ses désirs, l'homme /e plus heureux est le tyran.

Socrate réplique par une défense de la norme du bien qui interdit d'abuser d'un pouvoir : mieux vaut commettre l'injustice que la subir. - Hobbes montre également que /es hommes ont une tendance naturelle à courir de pouvoir en pouvoir pour garantir la possibilité de leur course d'un désir à l'autre ; pour éviter la guerre de tous contre tous, il préconise l'autorité absolue du souverain, le «léviathan». - Rousseau, qui entend penser /es conditions dans /esqueJ/es les hommes puissent enfin devenir des citoyens, demeure méfiant à l'égard des chances réelles de maintien d'un contrat social légitime.

Réticent à l'égard des partis politiques toujours prompts à oublier l'intérêt général, il prône, si leur existence est inévitable, leur multiplication afin que la concurrence soit équilibrée et /es voix plurielles. Introduction Lorsqu'un individu investi d'un pouvoir en abuse, soit en dépassant les limites légitimes, soit en le détournant de sa vocation initiale, on hésite souvent entre protestation et fatalisme: l'abus de pouvoir n'est-il pas inévitable, l'homme le plus sage et le plus vertueux, une fois détenteur d'un pouvoir quelconque, ne cède-t-il pas nécessairement à la tentation d'en abuser ? Nous étudierons tout d'abord cette hésitation entre protestation et fatalisme en montrant à quelles conditions l'abus peut être reconnu et dénoncé comme tel.

Nous réfléchirons ensuite aux raisons pour lesquelles on peut affirmer que l'abus est inévitable, puis nous envisagerons les moyens possibles pour éviter ou en tout cas limiter ce phénomène. 180 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1.

Protestation et fatalisme Face aux abus de pouvoir, la protestation spontanée cède vite le pas au fatalisme, surtout lorsqu'on voit tomber dans ce travers des individus que l'on croyait vertueux.

Mais analysons d'abord les conditions qui rendent possible une interrogation sur l'abus de pouvoir. Les conditions de la protestation Il faut avant tout noter que la question du caractère fatal ou non de l'abus de pouvoir est seconde par rapport au repérage et à la dénonciation de l'abus lui-même.

Pour pouvoir protester contre l'abus, il faut donc supposer que tout pouvoir n'est pas censé devenir absolu, qu'un pouvoir n'est légitime que pourvu d'une limite.

Des esclaves ont-ils un degré de conscience suffisant pour penser la notion d'abus de pouvoir ? Marx et Lénine avaient vu que le premier pas vers la révolution, et peut-être le plus difficile, consiste à permettre aux prolétaires de prendre conscience de leur condition.

Pour penser l'abus de pouvoir, il faut déjà être en mesure de protester. Les modalités de l'abus Un pouvoir, c'est un ensemble de moyens confiés à un individu en vue d'une fin déterminée.

En abuser, c'est soit en étendre l'application au-delà du cadre initialement prévu, soit la détourner voire la retourner contre la finalité initiale : c'est ainsi qu'un responsable politique peut se servir de son pouvoir pour ses intérêts privés, qu'un supérieur hiérarchique peut utiliser son autorité pour humilier ses subordonnés, etc.

On abuse du pouvoir lorsque l'on détache les moyens de leur destination initiale pour les considérer comme une pure puissance mise à disposition de notre arbitraire, lorsque l'on passe d'un rôle, d'une responsabilité, d'une fonction déterminés à l'action arbitraire. La tentation du fatalisme Mais ce mouvement de dépassement n'est-il pas indissociable du fait même du pouvoir?.... »

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