L'acquisition de la science La vie économique peut être comprise aujourd'hui comme l'interaction de la science, de la technique et...
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L'acquisition de la science
La vie économique peut être comprise aujourd'hui comme l'interaction
de la science, de la technique et de l'industrie.
Entre ces termes, les actions
sont réciproques et incessantes.
La science entraîne la technique, elle est
entraînée par elle; la technique entraîne l'industrie, elle est entraînée par
elle.
Dans tous les domaines industriels, les techniques se diversifient, elles
mettent en œuvre des phénomènes de plus en plus nombreux et de mieux
en mieux connus.
D'autre part, la compréhension de ces phénomènes fait
appel à des modèles dont la complexité et le degré d'abstraction augmentent et
qui exigent le recours à un outil mathématique et surtout physique plus
élaboré.
Si on analyse les conditions des progrès techniques les plus specta
culaires réalisés depuis une vingtaine d'annéf!S on constate qu'il y a à la
base, un progrès fondamental qui a permis tous les autres et les a condi
tionnés, c'est le progrès effectué dans la connaissance (structure) et l'élabo
ration des matériaux.
L'industrie chimique et l'industrie métallurgique élaborent des maté
riaux dont le degré de pureté augmente sans cesse.
On peut dire, en gros,
que la période d'avant 1940 était celle du I p.
cent d'impuretés.
Actuellement
(1966) on arrive à 10 -9 et même 10-10 d'impuretés.
Voilà l'une des raisons
profondes pour lesquelles le monde technique actuel (science, technique,
industrie) est si différent de celui d'il y a 25 ans.
Voilà pourquoi ·nous réali
sons des réacteurs nucléaires, des semiconducteurs par exemple.
[...]
En conséquence, il sera indispensable cJe créer les conditions d'une
pédagogie de la science qui se fait et de la technique qui se fait.
Il faudra
placer l'élève dans le courant de la science et dans celui du progrès technique.
Il ne faudra lui dispenser aucune connaissance, aucun moyen de raisonne-·
ment qui risquerait de le placer, à un moment donné, à contre-courant.
Dans dix ans ou plus, il devra rester, çlans l'esprit de l'élève, des
connaissances permanentes, indiscutables: les faits.
Au-delà de ces connaissances,
il devra rester une méthode de pensée et d'action, une culture� c'est-à-dire
une aptitude à poser des problèmes et à les résoudre, une aptitude à raisonner,
-à réfléchir.
A la base de cette acquisition, il faut placer la curiosité.
C'est elle
qui est la cause profonde de toute science.
A une époque où l'image, sous
toutes ses formes est reine et entraîne chez les adolescents une diminution
de la curiosité et de l'attention, il sera indispensable de susciter la curiosité,
puis de la tenir en éveil constant.
L'expérimentation aura d'abord ce rôle
à jouer.
Mais, si l'on veut que l'expérimentation soit efficace, il faudra
qu'elle mette en jeu un matériel qui présente un degré de perfection tech
nique, un degré de fini comparable à celui que l'élève rencontre à l'atelier
ou dans les applications quotidiennes de la technique.
L'ère est passée
et ne dott pas revenir de la physique avec un peu de carton, du papier,
de la ficelle et beaucoup d'astuce.
L'élève mécanicien, électrotechnicien,
électronicien ou autre, qui est convié à faire un travail minutieux à l'atelier,
n'a que mépris pour l'expérience bricolée et ne conduisant à aucun résultat
exploitable.
L'expérience placera sous les yeux des élèves le fait, point de
départ de la leçon.
La science est nécessairement formée de trois séries d'éléments fonda
mentaux
- la série des faits qui constituent la science,
- les idles qui les rappellent,
- la série des mots qui les expriment (auxquels on pourrait ajouter les
symboles conventionnels destinés à faciliter le langage et le passage à la forme
mathématique).
Est un fait, ce qui existe ou.
ce qui change.
La valeur éducative des
faits tient essentiellement dans leur propriété de fixer la pensée.
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Ayant étudié des faits, il faudra les comparer entre eux.
La comparaison
des faits marque une deuxième étape indispensable dans la voie de l'acquisi
tion de la science.
Rechercher des caractères communs, des analogies, est
une opération extrêmement féconde.
Les études physiologiques, pédiatriques
et psycho-pédagogiques ont montré que tous les enfants identifient très
aisément les analogies et les enregistrent.
La recherche des ressemblances
et des différences entre objets scientifiques, ou objets techniques, aussi bien
qu'entre phénomènes ou changements, permet à l'élève de pénétrer plus
vite dans la voie de !'intellection.
Ce travail, entrepris dès l'école maternelle,
poursuivi pendant la scolarité primaire et pendant le premier cycle du
second degré, devra être poursuivi, parce que productif et encore inachevé.
Il .conduira à la recherche et à l'élaboration de classifications.
La valeur
éducative d'une classification tient surtout dans son élaboration.
Faites-la édifier
progressivement par l'élève et elle sera un stimulant puissant.
Faites-la
apprendre en la présentant toute faite, élaborée, elle provoquera une
certaine répulsion, un certain refus d'apprendre.
La loi physique permet d'aller plus avant dans la voie de la généralisation
et de l'abstraction.
Par sa trame abstraite, elle présente des ressemblances
avec le théorème mathématique.
Comme lui, elle doit être démontrée
(expérimentalement ou par un raisonnement pur).
Mais elle présente,
avec le théorème, quelques différences fondamentales.
[...]
Alors que le théorème, une fois démontré, est valable dans la généralité
des cas, la....
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